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Schisme Suprême de la pensée Islamique
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 04 - 10 - 2016

‘'J'aurai voulu vivre et mourir à la Mecque s'il n'y avait pas Cordoue.'' Khaled Boulaziz
Ibn Rushd et Ibn Sina, philosophes hors-pairs, largement oubliés dans le monde musulman. Leur influence en Europe fut déterminante et prépara à juste titre les grands bouleversements de la scholastique qui impulsa les grands débats Pré-Lumières.
Abu Hamid Al-Ghazali éminent érudit est souvent considéré par les musulmans et les non-musulmans comme « le plus grand musulman après le Prophète ».
Al-Ghazali, d'autre part, tombé dans l'oubli en Europe; sa philosophie gagna une position sans partage dans le monde musulman.
Position qu'il garda sans interruption et sans rival jusqu'au 20e siècle et de nos jours.
En d'autres termes, les incontestables initiateurs et pourvoyeurs des Lumières tombèrent dans l'oubli dans le monde musulman, alors que le destructeur du rationnalisme (de ses propres mots) gagna une hégémonie totale.
Certains intellectuels ont revendiqué l'exact opposé au sujet d'Al-Ghazali. Plutôt que d'être le destructeur de la philosophie, ils le voient comme son défenseur. Certains affirment même qu'il a préservé la philosophie vivante dans le monde musulman.
Le malentendu dans cette affirmation est dans l'erreur de croire que, parce qu'Al-Ghazali était un philosophe, il ne peut qu'en être un partisan et un défenseur.
Al-Ghazali était certainement un philosophe éclairé, mais il était très certainement ni son défenseur ni son protecteur.
La philosophie d'Al-Ghazali était nécessaire afin de détruire la philosophie elle-même. Une partie de ce processus de destruction fut l'élaboration pour la théologie et le discours islamiques d'une assise épistémologique. Cela signifie que pour leur sauver (la théologie et le discours islamiques) d'une intrusion philosophique, il a dû leur donner une base philosophique.
Cependant, ce fondement philosophique était, mais que leur captif, ou leur servant. Il n'était qu'un moyen pour une fin.
Pour réaliser tout cela, Al-Ghazali usa de la logique aristotélicienne et des concepts néo-platoniciens dans le but de renforcer les dogmes et enseignements religieux. Cette approche quoique maniant des outils intellects, n'était là que pour perdurer un dogmatisme latent.
Dans un certain sens, la destruction de la philosophie par Al-Ghazali fut un succès; mais il a fallu près de 300 ans pour que son autorité soit complète sur l'Ecole Ashaarite.
À la fin, Al-Ghazali régna en maitre suprême et incontesté sur le domaine théologique, mais s'est fait sans le savoir captif d'un discours religieux érigé en doctrine.
Al-Ghazali plaça des limites tellement sévères et restrictives sur la philosophie qu'elle survécut à peine dans le monde musulman à l'exception de quelques ilots de rationalisme en Iran.
En ce qui concerne les spécificités de sa philosophie, Al-Ghazali évoqua trois issues qu'il considéra des plus dangereuses que les philosophes ont posés et débattus: l'éternité du monde; la connaissance de Dieu des universaux et des particuliers; et la négation de la résurrection corporelle.
Parce que les philosophes ont osé poser ces questions et dans un sacrilège ultime tenté d'y répondre, Al-Ghazali les déclara irréligieux et non-croyants.
«Ils [les philosophes] doivent absolument être condamnés comme des infidèles sur les trois chefs d'accusation suivants : Le premier est la question de l'éternité du monde, et leur déclaration que toutes les substances sont éternelles; le second est leur affirmation que Dieu ne peut avoir connaissance des événements particuliers survenus à des individus; et le troisième est leur négation de la résurrection des corps.»
Le coup fatal qu'Al-Ghazali assigna à la pensée islamique fut sa rejection du principe de la causalité, principe fondateur de toutes les sciences modernes.
Dans le cadre scientifique moderne, la causalité est une manière d'expliquer la manifestation du déterminisme dans la réalité empirique. C'est le principe en vertu duquel un fait (la cause) engendre un autre fait (qui constitue son effet).
La causalité désigne la consécution constante et nécessaire des deux. Ce principe causal se traduit par quelques énoncés traditionnels : tout fait a une cause et il n'y a pas d'effet sans cause ; les mêmes causes produisent les mêmes effets ; la cause précède ou accompagne son effet ; la disparition ou la cessation de la cause entraîne la disparition ou la cessation de son effet ; une cause entraîne un effet qui ne peut être lui-même sa propre cause.
Al-Ghazali estima que tous les processus de causalité dans le monde sont causés directement par Dieu; qui est le seul agent dans l'univers. Cela signifie que Dieu est responsable de tous les liens nécessaires entre causes et effets. En outre, si Dieu est le premier responsable de ces connexions, il peut les rendre non-nécessaires ou contingents.
Il a le pouvoir d'immobiliser toutes les connexions causales entre causes et effets. En ce sens, ils peuvent ne pas être nécessaires du tout. Et même si elles étaient nécessaires, ce serait parce que Dieu les rend nécessaires.
En opposition, Ibn Rushd postula que la cause engendre nécessairement l'effet, ou que l'effet suit nécessairement la cause. Cela signifierait que le lien de causalité, nécessaire se produirait indépendamment de la volonté de Dieu, en vertu de sa nécessité même.
Au-delàs de sa maitrise de la rhétorique et l'extrême érudition Al-Ghazali dans sa verve intellectuelle a dans une large mesure ostracisé la raison au profit de la foi.
Son rejet du principe de la causalité a été un facteur cardinal contre l'émergence d'une véritable épistémologie musulmane sachant fondamentalement que la recherche des causes est le moteur de l'évolution scientifique.
Son édicte sans appel à l'égard des métaphysiciens fut l'épée de Damoclès suspendu à jamais au dessus des têtes des libres penseurs musulmans.
Khaled Boulaziz


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