Le titre de cet article se réfère à une locution utilisée pour désigner un lieu de désordre et de confusion absolus où tout le monde est le maitre sauf le roi. Un lieu où il est impossible de s'entendre car on parle tous en même temps, mais personne n'écoute, ni obéit et où tout tourne autour de la critique personnelle de l'autre. Ce lieu est appelé une Pétaudière. Depuis 2012, l'Algérie est devenue une pétaudière. On entend toutes sortes de choses venant d'en haut comme d'en bas en ayant la conviction que chacun détient la vérité infuse. L'Algérien de nature est versatile dans ses propos. Du matin au soir il peut changer d'avis en se fiant à la propagande et à la rumeur. Ce citoyen a évolué pendant longtemps dans un bouillon de culture frelatée et frustrante pour devenir l'être névrosé au caractère reptilien, arrogant, dictatorial et intraitable dans ses certitudes. Même s'il a une ignorance galactique du sujet, il s'implique dans des débats qui dépassent ses compétences cognitives et son degré de connaissances. Ainsi, il a un avis sur tout, connait presque tout en étant partout. La politique, l'économie, le social, la religion, l'enfer, le paradis, les mystères du monde invisible sont autant de sujets sur lesquels il déblatère frénétiquement, étalant des arguments inconsistants et décousus dans une ambiance souvent violente et agressive pour faire taire son interlocuteur. Aucune discussion ne se fait dans le calme et l'apaisement. La nervosité et l'émotion sont toujours de mise. Le caractère reptilien prêt à vous foudroyer pour un mot, une phrase, une opinion, une idée qui ne cadre pas avec sa vision fussent- elles désastreusement fausses et dangereuses, vous fustige. Ainsi, on feint de vous écouter, de vous lire, non pas pour comprendre, mais pour vous répondre, vous contredire et vous humilier. Ce qui est encore plus aberrant se retrouve chez notre soi-disant classe politique qui non seulement est versatile mais aussi volatile. C'est dans un brouhaha de contradictions et d'abracadabrants qu'elle pense attirer une audience qui n'est plus à l'écoute. Ne réalise-t-elle pas que ceux qui la compose sont devenus des personnes abjectes sans aucune intelligence ni personnalité ni charisme au point de se référer à des imams fonctionnaires pour leur résoudre des problèmes de société. Croient-ils que ces faux imams prêchant la parole de dieu vont venir à bout de problèmes structurels d'une nation. Certains ministres, chef de partis et walis tiennent des propos vulgaires et méprisants qui sèment une anarchie. Une soi-disant opposition plongée dans des débats infernaux n'arrive pas à trouver un consensus sur la voie à définir. Autant de blablabla sans résultats probants. Dans cette cour des grands, quand nul n'est à sa place et que les émotions, la vulgarité et l'indécence l'emportent sur la raison, le lieu de discussion devient « la cour du roi Pétaud« . Nouri M.