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Quels impacts de la proposition d'achat de la société espagnole Naturgy par le groupe Emirati TAQA où Sonatrach est un acteur majeur de l'approvisionnement en gaz naturel du marché espagnol ?
Energie
Publié dans La Nouvelle République le 08 - 05 - 2024

L'agence Reuters, information reprise par la majorité de la presse internationale, annonçait le 7 mai 2024 que si l'opérateur émirati TAQA prendrai le contrôle de Naturgy pour faire main basse sur le gaz algérien et le détourner éventuellement vers ses projets énergétiques développés au Maroc, l'Algérie annulerait ses livraisons de gaz à Naturgy.
Pour sa part, l'entreprise énergétique espagnole Naturgy a déclaré le 7 mai 2024 qu'elle a signé des contrats de fourniture « Take or Pay » jusqu'en 2032 avec l'Algérie et que ses contrats d'approvisionnement avec l'Algérie ne comportaient aucune clause susceptible d'être affectée par des changements dans la structure de l'actionnariat L'objet de cette présente contribution qui constitue une synthèse d'interviews données à des organes internationaux Monde-Afrique Paris, les quotidiens espagnols El Pais et El Confidentiel s'appuyant sur des données officielles est de situer la place de Sonatrach tant au sein de l'économie mondiale dont l'Europe son principal marché ainsi que sa contribution au niveau national et de poser la problématique de la proposition d'achat de Naturgy espagnol par le groupe énergétique Emirati TAQA.
1.- Sonatrach acteur stratégique de l'approvisionnement énergétique
Selon le magazine britannique « The Economist entre 2022/2023 Sonatrach a été classée parmi les 15 plus grandes compagnies pétrolières au monde et classée 12e en termes de production de pétrole et de gaz et domine le classement des entreprises africaines, contribuant à plus de 10 % du chiffre d'affaires total des 500 entreprises répertoriées, qui s'élève à 760 milliards de dollars. Dans le domaine énergétique, l'Algérie est un acteur central de l'approvisionnement de l'Europe et selon le rapport du forum de janvier 2024'en 2023, l'Algérie a fourni 19% du gaz naturel exporté par gazoduc vers l'UE, se classant ainsi juste derrière la Norvège, qui occupe la première place en la matière avec une part de marché de 54%, alors que la Russie s'est classée à la troisième place, avec une part de 17%.
Les réserves de pétrole en Algérie sont estimées à environ entre 10/12 milliards de barils et pour le gaz naturel, 2400/2500 milliards de mètres cubes gazeux selon les données d'un conseil des ministres de janvier 2022 ( source agence officielle APS) encore que le niveau des réserves se calcule en référence au vecteur prix international, évolutif et au cout où le dernier rapport de Gaz Exporting Countries Forum, le coût par baril équivalent pétrole a atteint 5,30 dollars pour le gaz naturel et 8,80 dollars pour le pétrole, contre respectivement 2,60 dollars et 3,50 dollars en 2022, donnant une rente aux anciens gisements amortis encore rentables, mais dont le coût est croissant pour les vieux gisements, cette augmentation des coûts pouvant en partie s'expliquer par la localisation des nouvelles découvertes, principalement dans les blocs offshore en eaux profondes, 41% des nouvelles découvertes en 2023 ayant été réalisées dans des eaux très profondes et 30% dans des zones en eaux profondes.
Selon le PDG, Sonatrach en 2023 a exporté 34,9 milliards de mètres cubes (m3) de gaz naturel vers le marché européen. En plus des exportations de GNL la structure globale des exportations donnant environ 33% GNL et 67% gaz naturel par canalisation-GN, il y a eu une augmentation de 25,6% en 2023 par rapport à 2022, en direction de l'Europe qui a permis de consolider la part de Sonatrach dans les importations européennes de GNL de 10% contre 8% enregistré en 2022.
Rappelons que l'Algérie a deux importantes canalisations le Medgaz via l'Espagne une exportation de 10,5 milliards de mètres cubes gazeux et le Transmet via l'Italie d'une capacité de 32 milliards de mètres cubes gazeux mais fonctionnant en sous capacité, une exportation en 2023 d'environ 23/24 milliards de mètres cubes gazeux, incluant 3 milliards de mètres cubes gazeux additionnels destinés à l'Italie. Selon le Ministre de l'énergie algérienne (source officielle APS 11 mars 2024), au sein de la structure des exportations en 2023, les hydrocarbures représentent environ 92/93% des entrées en devises mais si on inclut les dérivés d'hydrocarbures le taux passe à environ 97/98% et selon les statistiques douanières, donc officielles, les exportations hors hydrocarbures sont passées de 7 milliards de dollars en 2022 et à environ 5 en 2023 et sur ces 5 milliards de dollars 67% sont des dérivés d'hydrocarbures.
Les recettes des exportations algériennes d'hydrocarbures ont atteint 50 milliards de dollars en 2023, enregistrant ainsi une baisse de 16% par rapport à 2022, ce recul s'expliquant par la baisse des prix du pétrole, à 84 dollars le baril fin 2023 contre 104 dollars fin 2022 et bien que la production commercialisée d'hydrocarbures en Algérie a atteint près de 170 millions de tonnes équivalent pétrole soit une hausse de plus de 3% par rapport à 2022.
La production moyenne de pétrole brut en Algérie s'est élevée à environ 99700 barils par jour au cours du premier semestre 2024 selon les estimations de l'Opep et tenant compte de la réduction volontaire de 48 mille barils par jour approuvée à partir de mai 2023 et devant se poursuivre jusqu'à la fin de 2024.
Les principaux destinataires au premier trimestre de 2024 sont la France avec une moyenne de 68,8 mille barils par jour, contre 61,4 mille barils par jour, l'Italie 55,9 mille barils par jour contre 48,8 mille barils par jour pendant la même période en 2023 et l'Espagne, pour le pétrole , ses importations en provenance d'Algérie ayant diminué pour atteindre 45,6 mille barils par jour au cours du premier trimestre de 2024, contre 64,6 mille barils par jour au cours du même trimestre de l'année 2023. Viennent ensuite des pays avec des quantités relativement faibles comme les Pays-Bas à 44,5 mille barils par jour, comparativement à 20,3 mille barils par jour pendant la même période de l'année 2023. Le Royaume-Uni avec une moyenne de 6,5 mille barils par jour au cours du premier trimestre de 2024, comparativement à 44,5 mille barils par jour au cours du même trimestre en 2023. Les autres pays clients de Sonatrach ont importé 233,7 mille barils par jour au cours des trois mois se terminant en mars 2024 dont l'Inde, avec une moyenne de 68 mille barils par jour, la Corée du Sud et le Portugal, avec environ 41 mille barils par jour. Pour accroître ses exportations Sonatrach, prévoit d'investir 50 milliards de dollars durant la période 2024-2028, tout en précisant que 71% de ce montant sera investi dans l'augmentation de la production primaire des hydrocarbures pour la porter à 207 millions de tonnes équivalent pétrole en 2028 contre 190 millions de tonnes en 2023. (voir American Herald Tribune 2018- conférence le 9 mai 2024 à la fondation allemande Friedrich-Ebert-Stiftung et interview le quotidien international espagnol El Pais mai 2024).
Les extrapolations du ministère de l'Energie, la consommation intérieure d'énergie primaire se répartissant en 99,6% de combustibles fossiles, pétrole 35%, gaz naturel, 64%, charbon 0,4% et 0,4% d'énergies renouvelables en cas de non découvertes substantielles, d'un nouveau modèle de consommation énergétique, liant l'efficacité énergétique et la production d'Energie renouvelables (hydraulique, solaire, hydrogéné vert, bleu et blanc) étant prévu , une puissance d'origine renouvelable de près de 22 000 MW, dont 12 000 MW dédiés à couvrir la consommation intérieure et 10.000 MW à l'exportation , soit environ 35% de la consommation intérieure horion 2030/2035, si cette politique de Mix énergétique n'est pas mis en œuvre concrètement, la consommation intérieure représenterait 80% du total de la production horizon 2030, menaçant les capacités d'exportation. Cela renvoie d'ailleurs à la forte consommation intérieure liée à la politique des subventions des produits énergétiques généralisés, non ciblées, et donc à toute la politique industrielle , du BTPH budgétivores et au gaspillage au niveau des ménages.
Selon le Commissariat aux énergies renouvelables et à l'efficacité énergétique (CEREFE), en 2022, la consommation des ménages, des tertiaires (bâtiments administratifs, hôpitaux, hôtels et écoles) et du secteur agricole a représenté 66% de la consommation nationale de gaz naturel, le secteur de l'industrie représentant pour sa part 33%.
Selon les donnée du ministère de l'Energie reprises , la moyenne des exportations de pétrole algérien durant le premier trimestre 2024 s'élevait à 430.970 barils, sur une moyenne de 909.700 barils jour , nous avons 47,41%, à l'exportation et 52,59%, pour la consommation intérieure et pour le gaz naturel sur plus de 110/120 milliards de mètres cubes gazeux de production annuelle ( devant injecter environ 20/25% dans les puits pur éviter leur épuisement), ayant donc plus de 50% de la production pour la consommation intérieure.
Abderrahmane Mebtoul
Professeur des Universités
Expert international


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