Une mise à niveau de la législation algérienne pour le commerce international s'impose si l'on veut développer le commerce extérieur et faciliter les exportations hors hydrocarbures selon Djilali Tariket, P-dg de la Compagnie algérienne d'assurances et de garantie des exportations (Cagex). S'exprimant à l'occasion de son passage hier à l'émission «l'Invité de la rédaction» de la chaîne 3, M. Tariket est revenu sur les différentes politiques d'encouragement des exportations engagées depuis des décennies et qui n'ont pas atteint leurs objectifs. L'adaptation de la législation est plus que nécessaire pour lui, mais cela devrait être suivi d'autres mesures comme l'amélioration des infrastructures d'accompagnement, la promotion des services en plus de la flexibilité de la Banque d'Algérie. Le P-dg de la Cagex considère que l'acte d'exporter est, en effet, tributaire d'une bonne stratégie de redéploiement. A noter qu'une feuille de route du projet de la mise en place d'une Stratégie nationale d'exportation (SNE), permettant la diversification de l'économie et des exportations, devrait être finalisée en juin. Elle servira de cadre pour l'élaboration d'une stratégie nationale d'exportation, et identifiera avec précision les contraintes les plus pertinentes au développement du commerce extérieur et fournira les recommandations et les orientations stratégiques nécessaires à l'amélioration de la compétitivité commerciale. La Cagex n'a pas été associée à ce projet et, pourtant, elle exerce ses activités dans le cadre d'un dispositif juridique qui lui est spécialement dédié, en l'occurrence l'ordonnance 96/06 du 10 janvier 1996 relative à l'assurance et à l'exploitation. M. Tariket insiste pour dire que sa compagnie est sur le terrain depuis plus d'une vingtaine d'années et l'expérience accumulée auprès des exportateurs, lui a permis d'identifier de nouvelles pistes ces trois dernières années et un potentiel très important selon ses dires. Il s'agit de la filière agroalimentaire qui se développe ainsi que les nouveaux produits qui ont émergé pour l'électroménager et l'électronique en général. Abordant la question des délais de rapatriement des dividendes issus de l'acte d'exportation, M. Tariket indique que les mesures prises dernièrement concernant l'allégement de ce délai constituent une bonne chose. Le P-dg de la Cagex trouve en l'assouplissement des délais de rapatriement une solution plus appropriée pour éviter d'aller vers des sanctions ou des emprisonnements, «mais cela reste insuffisant». En 2017, l'assurance contractée par la Cagex n'a pas dépassé les 0,15% en valeur des exportations. L'assurance Cagex est valable pour toutes les destinations étrangères. Enfin, les exportations durant l'année précédente n'ont pas dépassé le 1,8 milliard dollars hors hydrocarbures, alors que l'objectif tracé pour le plan d'action en 2007 était d'atteindre 4 milliards, c'est dire que le chemin est encore long. Ilhem Tir