Après avoir quitté le Maroc où il a toujours été apprécié, Azzedine Aït Djoudi est revenu au pays pour un parcours atypique. Il a atterri à la JSK qui se bat pour éviter la relégation en Ligue 2 pour se retrouver au MOB qui vise l'accession en Ligue 1. «Ces choses vont très vite en football», rappelait-il encore dans le Buteur et maintenant, il espère que la remontée parmi l'élite du MOB ne va pas tarder. Le Soir d'Algérie : Très belle victoire du MOB sur la JSMB dans un derby passionnant. C'est aussi un avantage psychologique ? Azzedine Aït Djoudi : L'essentiel était de prendre les trois points et vaincre un adversaire direct pour l'accession. Au-delà du derby, il fallait engranger des points. Et pas le temps de savourer ce succès que se profile un autre grand match contre l'ASAM, un autre prétendant à l'accession qui vous talonne à un point seulement. Nous, on n'a pas d'autres choix. On se prépare match par match. Mais si vous battez l'ASAM, vous reléguez les M'lilis à quatre points et ce sera un autre ascendant psychologique... Effectivement, une victoire nous permettrait de prendre une certaine avance. D'autant plus que l'objectif demeure l'accession et rien d'autre...heureusement, l'objectif c'est l'accession plus que jamais. Et vous êtes optimiste ou méfiant ? Nous avons fait un bon parcours à ce jour et rien ne nous empêchera d'avancer vers notre objectif final qui demeure l'accession. Notre destin est entre nos mains. Et entre les pieds des joueurs... Oui, si vous voulez, c'est votre façon de voir. Bon, maintenant, nous avons un autre gros match contre l'As Aïn M'lila que nous allons recevoir lors de la prochaine journée, et nous allons nous préparer en conséquence. Après les techniciens algériens qui ont exercé au Maroc comme vous, voilà que ce sont des entraîneurs marocains qui viennent en Algérie. C'est positif pour notre football ? Oui, absolument et c'est de bon augure. Les entraîneurs marocains ont leur propre expérience et leur façon de faire. Et ils sont performants à l'image de Badou Zaki qui a remporté la coupe d'Algérie pour sa seule saison au CRB. Il fait mieux que les algériens au Maroc ? Non, je ne suis pas d'accord avec vous. Au Maroc, il y a eu déjà Rabah Saâdane qui avait remporté une coupe d'Afrique à la tête du Raja. Ensuite Benchikha a obtenu de bons résultats là-bas. Moi-même, il y a quelques années, j'avais terminé à la deuxième place quand je dirigeais le MAS de Fès. Par conséquent, je dirais que cet échange de techniciens est fructueux et très intéressant pour les deux pays. Vous qui connaissez bien le football marocain, comment évaluez-vous les chances du Maroc lors de la prochaine phase finale de la coupe du monde ? Cette équipe du Maroc bénéficie d'une bonne génération de joueurs qui ont beaucoup de qualités. Il y a un bon investissement de la part de la fédération qui est dirigée de main de maître par M. Lekjaâ qui est un passionné et il a su redynamiser le football marocain. Personnellement, je pense sincèrement que le Maroc peut se qualifier au deuxième tour. Même si son groupe n'est pas facile ? Oui, il y a de bons joueurs et une certaine sérénité dans la gestion de ce groupe. Le Maroc est aussi candidat pour l'organisation de la coupe du monde en 2026. J'étais déjà le témoin vivant de la candidature du Maroc en 2010. A l'époque, les marocains se préparaient sérieusement. Aujourd'hui, il y a un véritable potentiel dans ce pays et j'appuie cette candidature. Sincèrement, vous croyez que le Maroc a vraiment les capacités idéales pour accueillir un tel événement mondial ? Oui, moi je connais ce pays, son football et ses infrastructures et je pense vraiment que les marocains sont en mesure d'accueillir une coupe du monde qu'ils mériteraient d'organiser d'autant plus que c'est aussi une terre de football. Propos recueillis par Hassan Boukacem