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«Nous ne sommes pas en situation épidémique»
PROFESSEUR IDIR BITAM, MEMBRE DU RESEAU DE LUTTE ET DE SURVEILLANCE DE MOUSTIQUE TIGRE :
Publié dans Le Soir d'Algérie le 30 - 07 - 2018


Entretien réalisé par Salima Akkouche
Il y a quelques semaines, le ministère de la Santé annonçait la mise en place d'un réseau de lutte et de surveillance de moustique tigre. Une large campagne de sensibilisation et un appel à une très grande vigilance ont été également lancés au profit de la population. Le moustique tigre met l'Algérie en alerte par sa présence dans cinq wilayas. La menace de sa prolifération plane-t-elle sur l'Algérie ? Pour éviter l'invasion du moustique tigre, la prévention reste la meilleure défense en limitant les terrains de prolifération à travers l'hygiène. Sur un stade d'alerte classé entre 0 et 4, l'Algérie est classée dans la zone 1, où l'on enregistre des malades importés avec l'absence de cas autochtones, a indiqué, dans cet entretien, le professeur Bitam Idir, entomologiste médical et membre de la commission de lutte et de surveillance.
Le Soir d'Algérie : Une alerte a été donnée il y a quelques jours sur la présence du moustique tigre, l'Algérie est-elle en menace ?
Pr Bitam : Nous ne pouvons pas dire qu'il n'y a pas de menace, l'Algérie est une zone à surveiller. Nous agissons comme si nous sommes en épidémie et nous ne pouvons pas relâcher l'alerte. La présence du moustique tigre a été détectée chez nous et même si nous ne connaissons pas son nombre, sachez qu'une femelle du moustique tigre peut pondre jusqu'à 300 œufs par repas. C'est énorme.
Le ministère de la Santé a mis en place un réseau de surveillance et de lutte et l'Institut Pasteur a lancé un appel à la contribution des citoyens. La population s'inquiète.
Nous sommes actuellement dans la prévention et nous restons en alerte pour éviter d'arriver à des situations inquiétantes qu'il sera difficile de maîtriser. Mais nous ne sommes pas encore dans une situation épidémique où l'on devrait compter des milliers de virus. Il faut savoir qu'il existe quatre stades d'alertes, le stade 0 où il n'y a pas d'existence de moustiques, le stade 1, où il y a des malades importés et absence de cas autochtones, et c'est le cas de l'Algérie, le stade 2, lorsqu'il y a présence de moustiques et de malades importés positifs, le stade 3, c'est lorsqu'il y a des cas importés avec moustiques infectés et le stade 4 c'est lorsqu'il y a des cas autochtones.
Comment identifier un moustique tigre des autres moustiques communs ?
Le moustique tigre est facilement identifiable grâce à sa morphologie qui est caractérisée avec des traits noirs et blanc mais aussi parce qu'il est très agressif.
Comment identifier une piqûre du moustique tigre des autres moustiques ?
Les symptômes de la piqûre du moustique tigre sont tellement importants, douleurs, fièvres..., qu'il est impossible de ne pas reconnaître ou de ne pas aller consulter un médecin. Donc l'identification est facile.
Justement, une fois piqué, où peut-on se diriger pour la prise en charge ?
Chez le médecin le plus proche et c'est lui qui oriente la personne. Le comité d'experts multidisciplinaire de lutte regroupant des virologues, des entomologistes cliniciens et épidémiologistes a envoyé des fiches à l'ensemble des structures hospitalières avec des signes de symptômes précis, ainsi dès qu'il y a des cas suspects nous sommes alertés. Des prélèvements de sang sont immédiatement envoyés à l'Institut Pasteur d'Algérie et les résultats sont connus en une demi-journée et dès qu'il y a un cas positif, le malade est immédiatement pris en charge.
Y a-t-il des personnes déjà piquées ?
Nous n'avons pas enregistré encore de cas, mais, par contre, nous avons enregistré deux cas de dingue d'importation il y a une année. Heureusement qu'il n'y a pas eu de contamination car ces deux personnes habitaient dans des zones où le moustique n'existait pas, car le moustique tigre est compétent, il prend le virus, il le multiplie et le transmet. Contrairement au moustique normal, qui peut prendre le virus mais ne peut pas le transmettre.
Quelle est la période d'activité du moustique tigre dans la journée ?
Le moustique tigre est très actif et pique entre 15h et 21h, et il recommence très tôt le matin dès qu'il commence à faire chaud, à savoir 3h ou 4h du matin. Il a une activité totalement différente des autres moustiques.
Et durant l'année ?
Durant l'année, l'activité du moustique tigre s'étale du mois de mai jusqu'au mois de novembre.
Quels sont les produits censés repousser ou tuer le moustique tigre ?
C'est sans conteste l'hygiène. Les citoyens doivent être vigilants et supprimer toutes source d'infection. La lutte réelle contre le moustique tigre est le fait de la population. Chacun doit nettoyer l'intérieur de chez lui.
Les produits que nous utilisons à domicile, diffuseurs, pastille... sont-ils efficaces ?
Oui, le problème c'est qu'ils sont toxiques.
Nous sommes en période estivale, est-ce que le flux des touristes et des voyageurs peut précipiter l'apparition des virus et la prolifération du moustique tigre ?
Le moustique tigre peut se transporter même dans les bagages, il y a un plan d'action de la médecine du voyage mais il y a également des instructions qui ont été données au niveau de tous les aéronefs et aérogares afin que tous les avions et les bateaux soient désinsectisés avant et après leur décollage.
Y a-t-il un risque d'être piqué sur les plages ?
Non, la plage ne pose pas de problème, car ce n'est pas un gîte pour le moustique tigre qui n'aime pas le grand air
Informations sur le moustique tigre
Il a fait son apparition en Algérie en 2010. Cette année, d'après le ministère de la Santé, il se serait implanté dans 4 wilayas du littoral (Tizi-Ouzou, Oran, Alger et Jijel). On le trouve essentiellement dans les zones périurbaines ou urbaines, de préférence denses, riches en retenues d'eau comme les pots de fleurs, arrosoirs, gouttières...
Le cycle de vie du moustique tigre nécessite la présence d'eau. Au début du cycle de vie du moustique, l'œuf éclot dans l'eau. La larve qui en sort reste dans ce milieu où elle connaît quatre stades larvaires. Elle devient ensuite nymphe et se métamorphose en moustique adulte qui, lui, vit en milieu aérien. Les moustiques mâles et femelles s'accouplent et lorsque cette dernière est fécondée, elle cherche un animal hôte, comme l'homme, à piquer. Le sang prélevé sert alors à fournir des protéines pour le développement des œufs.
La femelle les pond ensuite dans un gîte larvaire et le cycle peut recommencer. Beaucoup de personnes pensent que le moustique se nourrit de sang. En effet, le moustique se nourrit uniquement de nectar, tout comme beaucoup d'insectes. Le sang lui sert uniquement pour la phase de ponte. Il n'y a donc que la femelle du moustique qui pique, afin de disposer des protéines nécessaires au développement de ses œufs. Le mâle, quant à lui, ne pique pas et féconde uniquement la femelle.
Les personnes les plus susceptibles d'être piquées
Les moustiques repèrent leur proie principalement grâce à leur odorat et à la chaleur dégagée par la peau. Ils sont en premier lieu attirés par le dioxyde de carbone que vous dégagez quand vous respirez. Les moustiques sont généralement capables de détecter le CO2 à près de 30 mètres.
En se rapprochant, ils détectent ensuite l'odeur humaine, via certains composants que nous dégageons par la respiration ou la peau, notamment de l'octanol, de l'acide lactique et des acides gras volatils, dont la nature et la quantité varient selon les individus, les activités, l'alimentation ou la surface corporelle.
Les femmes enceintes et malades attirent plus les moustiques. C'est principalement dû au fait que leur métabolisme est plus élevé et qu'elles dégagent davantage de CO2. Les personnes malades produisent également plus de chaleur du fait que la température du corps produit plus de chaleur lorsqu'il lutte contre une infection.
Les maladies du moustique tigre
Trois maladies sont transmises par le moustique tigre : le moustique tigre est vecteur des virus responsables de la dengue, du chikungunya et du zika.
Ces maladies sont surtout présentes dans des zones tropicales. Mais il existe un risque que des voyageurs de retour en Algérie se fassent piquer par un moustique tigre qui transmettent ensuite le virus à d'autres personnes.
S. A.


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