Le nouveau wali de Tipasa, Mohamed Bouchemma, qui vient d'effectuer une visite de travail et d'inspection à Cherchell, est le 5e wali qui s'y rend pour s'enquérir de la situation du projet de stade semi-olympique de Cherchell. La raison est simple : ce projet sportif de 12 000 places à l'origine date de 2007 ; il est contemporain du stade omnisports de Koléa de 20 000 places aujourd'hui opérationnel et dont la réalisation a démarré en 2008. Le principal lot de ce stade de Cherchell de 12 000 places est sans conteste le premier lot de terrassement d'un montant de 11 milliards de centimes ayant bénéficié d'un ordre de service (ODS) le 12 septembre 2007 et devant être achevé dans les quatre mois ayant suivi cet ODS. Ce n'est que vers le 3e trimestre de l'année 2008 que ce principal lot émergea au grand jour. La seconde opération qui a suivi cette réalisation fut l'immense mur de soutènement d'une valeur de plus de 9 milliards de centimes, prévu lui aussi être finalisé dans les quatre mois suivants. Quant au stade omnisports proprement dit, composé d'un terrain de foot, d'une piste d'athlétisme, mais aussi de plusieurs modules avec plusieurs sous-gradins comprenant plus de 6 000 places ainsi que des modules sur talus de près de 4 000 places, sa réalisation a accusé d'importants glissements de délais. Composé de plusieurs niveaux (trois étages), ce stade semi-olympique disposerait d'un immense parking pour 300 véhicules, d'un grand salon d'honneur, mais également d'un vestiaire et de plusieurs salles polyvalentes. Ce nouveau stade semi-olympique de Cherchell, quoique situé à plus de 4 kilomètres du centre-ville, précisément à Oued-el-Hammam, se trouve en retrait du centre urbain, mais il est limitrophe des grands axes de circulation (Route nationale n° 11) et de la majestueuse double voie de contournement de Cherchell de 18 km de longueur . Cependant, des voix se sont élevées pour fustiger ce projet sportif dont la réalisation traîne en longueur, à l'instar d'élus de l'APW qui avaient formulé leurs réserves lors de sessions de l'APW et où l'administration de la wilaya fut interpellée quant au retard enregistré dans la réalisation de ce stade semi-olympique de Cherchell, dont le projet de réalisation a démarré au début de l'année 2007. Ces élus avaient alors affirmé que «ce stade de Cherchell n'est pas à sa place». «A-t-on le droit de dire stop à ce projet et réaliser un nouveau projet ? C'est une vision grave, qui ne règle pas le problème, car il s'agit de prendre en considération tous les aspects du problème», avaient alors martelé ces élus. Nonobstant cette réalité et ces inexplicables retards et glissements de délais, les anciens responsables de ce projet se sont justifiés à leur manière. «Ce stade a vu l'APC investir de l'argent dans sa réalisation ; mais face à son immensité, l'APC n'avait pas pu continuer son financement. C'est le Trésor public qui a continué ce financement ; ensuite s'ensuivirent des problèmes liés au béton, qui furent la pomme de discorde entre le bureau d'études, le CTC et l'entreprise de réalisation. Ce sont là les principales raisons avancées pour justifier ces retards», révéla alors l'un des responsables locaux en poursuivant : «On se trouvait alors contraints de revoir les 400 m2 et les deux traverses avant de reprendre les travaux. Un autre handicap a surgi : ceux qui ont réalisé l'étude du sol n'ont pas pris en considération les aléas causés par la source et l'eau qui dévalait de la colline située en amont du stade. Le terrain est fragile et cela est aussi dû malheureusement à des calculs inadéquats.» Un autre élu révéla que «malgré que l'annonce faite officiellement en 2007 par les autorités de la wilaya, préconisant que ce complexe sportif serait doté des mêmes infrastructures sportives que ceux de Koléa et de Hadjout, la réalité fut tout autre, en dépit également du fait que ce stade bénéficia d'enveloppes complémentaires de réévaluation qui situèrent son enveloppe définitive à hauteur de celle du stade de Koléa. L'inadéquation de l'ancien stade, de son incongruité et de sa disproportion à l'image de la population de la ville, qui avoisine les 70 000 habitants faisait se profiler un besoin urgent de doter cette ville d'une infrastructure sportive conforme à ses besoins.» Les responsables des sports avaient alors décidé que ce stade disposerait d'une capacité de 12 000 places et s'étendrait sur cinq hectares : il comprendrait, de ce fait, une piste d'athlétisme, pour 70 millions de dinars, et du gazon synthétique de 4e génération ; il pourrait recevoir une piscine semi-olympique, un stade de football, de handball, une piste de 100 mètres, deux aires de jeux collectifs, et des parkings. Ces mêmes responsables sportifs avaient alors affirmé que «l'objectif de ce complexe est d'être modulaire, avec la prévision d'injecter d'autres spécialités sportives». Il y a lieu de préciser que ce stade vient suppléer l'ancien stade communal de 3 000 places, situé au cœur de la ville de Cherchell, mais dont l'exiguïté handicape plusieurs activités sportives (athlétisme, lancer, saut en hauteur, etc.) Rappelons, à ce titre, que les sportifs de Cherchell avaient à l'origine évolué sur un stade militaire propriété de l'Académie militaire, construit en 1948. Selon un ancien élu, «en 1980, un stade communal situé à l'ouest de Cherchell fut réceptionné. Ce stade fut confié dès 1986 à l'ex-DNC, par l'APC de Cherchell, en vue de permettre le drainage et l'évacuation des eaux pluviales à l'aide de canalisations et de buses perforées, du sable et du beau tuf bleu de Hydra. La dissolution de la DNC en 1990 a vu la suspension des travaux de ce stade qui continuèrent sous la forme de régie par l'APC de Cherchell». Ce ne fut enfin qu'en 1992 que la ville évolua sur un stade local, adéquat et réglementaire réceptionné dans les délais. Une source locale nous révéla à ce titre que «les Délégations exécutives communales (DEC) qui se succédèrent, en délocalisant la braderie d'été de la place romaine, avaient cédé ce stade en adjudication, pour la tenue de toutes les foires commerciales et braderies, jusqu'en 1999. Devant le massacre de ce stade par les exposants, qui l'avaient labouré, l'APC a confié en 1999 sa restauration et son aménagement à une entreprise qui avait enlevé le tuf bleu, en lui substituant du tuf argileux de Sidi-Rached, imperméable aux eaux de pluie. Cette entreprise n'avait même pas respecté la courbure réglementaire du stade, et l'avait transformé en parc à matériaux, au vu et au su des responsables locaux», affirme cette source locale, qui conclut que «ce stade fut réceptionné malgré ses insuffisances et ses tares». Cependant, à la lumière de toutes ces considérations, le nouveau wali de Tipasa Mohamed Bouchemma, lors du périple d'inspection des travaux qu'il avait entrepris à Cherchell, a pris le taureau par les cornes en décidant d'une série de mesures, notamment, en demandant à l'entreprise ENIR, actuellement chargée des travaux de ce projet, de renforcer son chantier en moyens humains et matériels pour le parachèvement des travaux et a pris la décision d'annuler la réalisation des gradins côté sud et du module côté ouest. C'est à ce titre qu'une autorisation de passation de marché de gré à gré a été accordée pour la première tranche de ces travaux, notamment pour la stabilisation du talus côté sud, l'aménagement des sousgradins (vestiaires et salon d'honneur), le terrain de football en gazon naturel, le parking officiel et public, les VRD, les aménagements extérieurs, une gazonnière, une bâche à eau et un terrain de réplique en gazon naturel. L'enveloppe financière allouée à ces travaux s'élèverait, selon M. Badjou, le chargé de communication de la wilaya, à 39 millions de dinars. Houari Larbi
