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Des livres au Sila
Publié dans Le Soir d'Algérie le 07 - 11 - 2018

Le Sila bat son plein. Et des livres, vous en verrez sur tous les étals. Des livres en plusieurs langues. Ouais, il faut le dire ; c'est le rendez-vous incontournable pour réunir l'écrivain, l'éditeur et le lecteur. Des conférences, en veux-tu, en voilà. C'est le propre d'un salon du livre, allais-je dire. Même si je trouve qu'il y a un air de déjà-vu, qu'un Sila en raconte un autre, je pense que ce rendez-vous livresque est fondamental. Un air de déjà-vu ? Notamment avec les problèmes de stationnement, aucun responsable n'a pris la mesure de ce frein ; car il faut avoir une patience à toute épreuve pour se trouver une place de parking ; car il faut avoir une patience à toute épreuve pour entrer et, de même, pour en sortir. Notamment avec les problèmes de restauration ; car il faut avoir une patience à toute épreuve pour se faire servir ; car il faut avoir une patience à toute épreuve pour atteindre la caisse. Puis, à l'intérieur, l'air est fétide, à défaut de le renouveler. On surchauffe. On transpire. On respire mal. Puis, en fin de tournée, bienvenue au mal de crâne !
Enfin, on fait avec ce qu'on a. Je ne fais pas la fine bouche. Mais depuis le temps, les organisateurs pouvaient réfléchir à ces écueils. Le Sila en sortira grandi ! Sans oublier ceux qui sont mécontents de la place qui leur a été dévolue ; comme par exemple, la maison d'édition Tafat qui, à son corps défendant, a dû boycotter cette édition, car, dit-il, «je ne peux recevoir mes auteurs n'importe comment». Puis, qu'est-ce que ces livres qui allaient être retirés du stand de l'éditeur Koukou ? Tous ces écueils rabaissent l'aura de ce salon qui, cette année, a reçu, comme invité d'honneur, un prix Nobel de littérature. J'entends une voix intérieure me dire : «Il y aura toujours des mécontents.» Peut-être ! Sauf que j'ai vu des stands qui ne méritent pas d'être, notamment ceux qui se trouvent à l'entrée des portes latérales. Puis, la grande nouveauté, cette année, c'est un stand de sandwich. Enfin, on a les nourritures que l'on veut, celles de l'esprit et du ventre. Pour moi, ça fait fausse note ! Mais ça passe, tout de même.
J'ai vu plein de monde. La plupart viennent pour tuer le temps. C'est bien de ramener des écoliers. Et les nouveau-nés, dans leur landau, que viennent-ils faire au Sila ? La passion du livre, peut-être ! J'ai vu ce beau monde déambuler entre les stands, ne s'arrêtant aucunement devant les livres et regardant curieusement les auteurs, en vente et dédicace. Il est vrai que l'écrivain est un drôle d'oiseau qui, sans sourciller, vient tisser une trame, souvent invraisemblable, pour en faire un roman, sorti d'un imaginaire exacerbé. Le poète n'est pas en reste, qui persiste – vaille que vaille – à taquiner une muse (?) qui ne demande que la paix de l'oubli. Pourtant, l'écrivain et le poète sont là au rendez-vous. Face à eux, une foule bigarrée passe et repasse, indifférente à ces livres, qui sentent encore l'encre de l'imprimerie. Heureusement qu'il y a des lecteurs patentés qui sont au Sila pour remplir leur besace de lecture. Je les ai vus. Je les ai rencontrés. De tous âges. Hommes et femmes. Rien que pour eux, je trouve que l'aventure de l'écriture mérite d'être tentée. Comme dans chaque Sila, il manque des noms. Des écrivains. Des poètes. Il y a d'abord Hamid Nacer-Khodja qui, de là-haut, se frotte les mains de voir que L'Enfant fruitier, un inédit de Jean Sénac, est édité par El Kalima, avec une présentation de Guy Dugas. Lui qui a passé sa vie littéraire à fouiller la pensée de Yahia el Wahrani. Repose en paix, l'ami ! Mais l'énigme reste l'absence inexpliquée de Malika Mokeddem qui, sans tambour ni trompette, a cessé de donner de ses nouvelles. Qui a cessé de produire les romans que nous lui connaissons. Y a-t-il quelqu'un qui pourra nous rassurer sur cette absence prolongée ? Je n'ai pas vu, non plus, un écrivain au long cours, j'ai nommé Anouar Benmalek qui, fort de ses recherches, n'arrête pas de quêter l'universalité ; même si, médiatiquement, on ne le voit plus. Mourad Brahimi, auteur d'un récit admirable – Comme une empreinte digitale – s'entoure lui aussi d'un silence décapant ; a-t-il enfin terminé d'écrire son roman sur Sénac ?
Lazhari Labter, lui, n'arrête pas d'aller d'un stand vers un autre. Plus alerte que jamais, ce convaincu de la plume questionne toujours l'histoire de Laghouat, sa ville natale ; comme il revient sur le mythe de Hyzia qui, à l'image de Layla de Qaïs, porte la flamme de l'amour à son firmament. Juste à côté de «Livrescq», je vois débouler Mohamed Magani, auteur de L'année miraculeuse (édition Chihab, 2018), le sourire authentique et le regard malicieux. Il m'annonce et me présente l'initiateur d'un café littéraire à Aïn-Defla, lequel donne rendez-vous aux écrivains très bientôt. Puis, Zidani, du Café littéraire d'Aokas, s'arrête un moment pour nous saluer et acheter nos derniers écrits. Puis, le docteur Bellahsène, coordinateur du Café littéraire de Cherchell, tout souriant, m'invite à faire un tour de communication, avant de se faire dédicacer mon dernier recueil de poésie. Puis, j'ai reconnu, parmi la foule, la dégaine de Khaled Bessaci, du rendez-vous littéraire de Bouzeguène. C'est dire que les espaces de parole se multiplient et se libèrent, malgré l'entrave bureaucratique de la fumeuse autorisation.
Arezki Aït Larbi officie, en maître des lieux, derrière le stand de son édition Koukou, lui qui a su résister à une censure bête et méchante. Et Malika Laïb, cheville ouvrière de Alpha, fidèle au rendez-vous du livre, présente Belkhodja et sa panoplie de livres. Affable, même si des mains malveillantes lui ont chipé son portable ! Des voleurs au Sila, qui l'eût cru ! Timide, le docteur Mahmoud Aroua m'écrit un mot gentil sur son dernier recueil, Fenêtre sur rêves. Le téléphone collé à l'oreille, Rachid Khettab me salue en courant d'air. «Je repasserai», m'a-t-il semblé comprendre ; puis, plus rien. Mes amis du HCA (Muhdu, Bachouche, Boukhenoufa) renseignent, à qui mieux mieux, les curieux de la «chose» amazighe. Selma Hadjadj (édition Barzakh, le duo Cheikh, édition Apic, Smaïl Mohand, édition Hibr, Nadia Sebkhi, édition L. de Minuit, Arkat Mohand, édition La Pensée…) tiennent ferme la boutique. Quel dévouement pour le livre ! Quel amour pour l'écriture ! Respect les amis !
Je repartirai, malgré les embûches du stationnement. Je voudrais revoir Chawki Amari, lui dire combien j'ai aimé son Balek (édition Barzakh, 2018), un polar digne des grands philosophes. Puis, je pourrais peut-être rencontrer Alibey Dahmane, voir s'il n'a pas dans ses poches une nouveauté. Je repartirai, assurément. Le livre me fait passer toutes les tartufferies algéro-algériennes.
Y. M.


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