Désormais frappée du sceau de l'officiel en Algérie, en attendant ce à quoi devrait donner le combat engagé dans d'autres pays, la célébration ancestrale de Yennayer doit franchir un autre palier : elle doit être consacrée comme étant un patrimoine de l'Humanité. C'est la conviction de Djamel Laceb, enseignant-chercheur et consultant au Haut Commissariat à l'amazighité (HCA), invité de la rédaction de la Chaîne 3, jeudi. La reconnaissance universelle due à Yennayer, selon le consultant au HCA, est motivée par le fait que «la fête la plus ancienne de l'Humanité est encore célébrée aujourd'hui». Suffisant pour que l'on milite, selon M. Laceb, afin que cette célébration séculaire gagne en reconnaissance partout dans le monde, étayant son propos par l'argument du calendrier amazigh, «un calendrier solaire au vrai sens du terme, qui plus est, antérieur aux calendriers julien et romain». Ceci, toujours selon l'invité de la Chaîne 3, sans parler de la portée historique et sociétale de cette date par laquelle on célèbre un fait «glorifiant et beau» : l'accession au trône de l'Egypte antique du roi berbère Chachnaq, prise comme point de départ du calendrier amazigh, un calendrier «d'une précision extraordinaire». Depuis des temps immémoriaux, Yennayer est célébré un peu partout à travers le pays et bien au-delà, une célébration qui diffère d'une région à une autre et, du point de vue du consultant au HCA, qui ajoute à la richesse de ce patrimoine comme c'est le cas par exemple dans la région des Beni Snous (Tlemcen) où l'accueil du Nouvel An amazigh se fait avec l'organisation du carnaval de l'ayrad (lion) «une expression théâtrale traditionnelle (la première du genre chez l'humain et qui perdure». Pour l'enseignant-chercheur qu'est Djamel Laceb, si Yennayer n'est pas transcrit dans l'Histoire cela est dû au fait que «les nôtres n'ont jamais écrit ces faits qui ont été finalement transmis grâce à l'oralité. Nos mythes, c'est à nous de les dépoussiérer, ils sont fondateurs, ils fondent les nations». C'est en fait un véritable plaidoyer auquel s'est attelé à établir le chercheur et consultant au HCA pour militer afin que Yennayer soit reconnu et consacré comme fête de l'Humanité entière. M. Azedine