Fini le jeu d'ombres, donc, les supputations et les réprobations, et puis les blâmes qui sont tombés sur la tête du chef de file du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrezak Makri, l'auteur de l'initiative politique la plus controversée de ces derniers mois liée directement à la prochaine présidentielle. Depuis hier, donc, l'intermède qui a agité dans tous les sens la classe politique est relégué aux faits de l'histoire d'avant l'élection présidentielle du 18 avril 2019. Une fin définitive que le chef du parti islamiste a anticipée de quarante-huit heures, venue sous la forme d'un courrier qu'il a adressé à ses ouailles, dont le contenu a été révélé par le quotidien Al Khabar dans son édition de jeudi. Le chef du MSP, rappelons-le, demandait le report d'une année de l'élection présidentielle, sous certaines conditions, motivant sa requête par des horizons pas très clairs pour le pays, et ce, eu égard à l'impossibilité que son état de santé permette au président de la République de se représenter et l'absence d'un homme faisant consensus au sein du pouvoir en place. L'option du report défendue par Makri, est-il expliqué dans la lettre adressée au conseil consultatif du MSP, a eu «un écho favorable» chez Saïd Bouteflika, qu'il aurait rencontré plusieurs fois, et sa famille pas très encline apparemment à ce que le Président brigue un nouveau mandat. En annonçant officiellement l'échec de son initiative aux membres de son conseil consultatif à travers la missive dont Al Khabar a livré le contenu, il est ainsi facile de supposer que Makri a eu vent que la convocation du corps électoral allait avoir lieu vendredi. Et puis, comme pour être plus exhaustif à l'attention de ses amis au parti, puisqu'il a nommé les «pour», Makri n'a pas omis de nommer les «contre» son initiative en mettant le non-aboutissement de celle-ci sur le dos, comme le barre la Une d'Al Khabar, de l'armée et des «anciens services de renseignement», auxquels il joint des partis de sa mouvance, oubliant ou feignant oublier que ses amis, ou ex-amis, de l'opposition, chacun sous la forme qu'il a voulue, ont vu d'un mauvais œil sa propension à faire cavalier seul à un moment charnière de l'avant-élection présidentielle. M. Azedine