«Nathan le sage» sera bientôt en pèlerinage en Algérie et visitera la mosquée Ketchaoua, la basilique de Notre Dame d'Afrique, le Monastère de Tibhirine et la Zaouia El Hamel, entre autres haltes de ce messager de la paix. La pièce de théâtre «Nathan le sage» mise en scène par Alice et Bertrand Kazmareck, sera jouée le 14 février, journée de l'amour et le lendemain le 15 février 2019, au Théâtre national algérien Mahieddine- Bachtarzi à Alger. Elle sera présentée par la troupe Amitié interreligieuse de la ville d'Istres (France) et entre indirectement dans l'esprit de la journée mondiale du Vivre ensemble en paix, initiée par Cheikh Khaled Bentounès, guide spirituel de la confrérie soufie Alawiyya, au nom de l'Algérie, ont expliqué le metteur en scène chrétien Bertrand Kazmareck et le comédien Djamel Bedra, président de l'association musulmane de la mosquée Errahma d'Istres, hier samedi lors d'une conférence de presse collective au Théâtre national algérien à Alger. La pièce est une adaptation libre et contemporaine de l'œuvre philosophique de l'écrivain, critique, dramaturge et poète juif allemand Gotthold Ephraïm Lessing qui avait dit que «personne ne doit s'abstenir d'user de la raison que Dieu lui a donnée». Bien qu'écrite en 1779, l'œuvre prônant la tolérance et l'amitié interreligieuse reste d'actualité. «Lessing voulait dire que toutes les religions sont les mêmes et que les croyants doivent donc s'unir. Dans la nouvelle pièce, nous disons qu'il y a des différences, mais que nous pourrons vivre en paix en respectant d'abord ces différences», a dit en substance Bertrand Kazmareck. Lui, Djamel Bedra et Brahim Djellouadji, président de Med Voyages, un des initiateurs du voyage et des spectacles de «Nathan le sage » en Algérie, ont insisté sur le message d'abord humain et fraternel de l'œuvre et sur les initiatives concrètes sur le terrain avec une rencontre directe avec les gens et le public. Nathan le sage est le personnage central de la pièce en cinq actes écrite par Lessing en 1779 et présentée au public pour la première fois en 1783 à Berlin, deux ans après la mort de l'auteur. L'histoire se déroule à Jérusalem à la fin du XIIéme siècle. Recha, la fille d'un commerçant juif Nathan, vient d'être sauvée des flammes par un Templier, lui-même gracié par Salah Eddine Al Ayyoubi. La révélation de la véritable identité de Recha, met en danger Nathan. Salah Eddine lui demandera alors un arbitrage entre les trois religions monothéistes. A Alger, la pièce sera jouée par une vingtaine de comédiens et comédiennes, chacun dans sa religion dans la vie. Djamel Bedra, par exemple, interprétera le rôle d'un soufi, tandis que Jean- François Noël, curé de la paroisse d'Istres, incarnera celui du grand inquisiteur. Les comédiens sont tous membres de l'Association française «Amitié inter- religieuse» (AIR) dans laquelle chrétiens catholiques, protestants, musulmans et juifs vivent et travaillent ensemble en paix. Kader B.