Les mots «donner», «partager» sont exclus de leur dictionnaire. Les égoïstes font toujours passer leurs propres intérêts en priorité. Centrés sur leur propre personne, ils ne s'aperçoivent même pas qu'ils agacent leur entourage. Difficile de leur dire leurs quatre vérités en face, surtout lorsqu'il s'agit de proches. Un enfant, une sœur ou un mari égoïste, c'est juste irritant, énervant et même parfois insupportable. Comment sont-ils perçus ? Leur pardonne-t-on leur égoïsme ? Témoignages Naïma, 59 ans «J'ai deux garçons qui sont différents comme le jour et la nuit. L'aîné, âgé de 30 ans, est particulièrement égoïste. En fait, il l'est depuis qu'il est enfant. J'ai donné la même éducation à son frère et, pourtant, mes deux fils n'ont pas du tout le même caractère. Mon aîné a toujours accaparé les jouets de son petit frère. Il a piqué les meilleures parts dans son assiette et n'a jamais partagé ses friandises avec lui. J'ai essayé de rectifier le tir en lui apprenant les bienfaits du partage, en vain. L'égoïsme semble être inscrit dans ses gènes. Marié, mon fils continue à mettre sa personne au-dessus de tout. D'ailleurs, même sa propre épouse s'en plaint. Tout le contraire de son jeune frère. Cela me fait mal au cœur car, à mes yeux, cela veut dire qu'il n'aime personne, même ses proches. Le pire, c'est qu'il ne s'en rend même pas compte. L'égoïsme est le pire des défauts. Le bonheur ne vaut que s'il est partagé.» Houda, 43 ans «L'égoïsme de mon époux envers moi m'irrite au plus haut point. Cela me gâche la vie d'avoir un compagnon qui ne pense qu'à sa petite personne. Au début de notre mariage, aveuglée par l'amour, je ne voyais rien. J'ai ensuite compris que mon mari ne s'intéressait pas beaucoup aux gens qui l'entourent. Cela se traduit dans son comportement au quotidien. Son bien-être passe toujours en premier. Il peut se servir à manger sans attendre sa petite famille, se prélasser sur le canapé sans donner un coup de main, me laisser aller au marché pendant qu'il fait la grasse matinée. Il disparaît avec ses amis sans donner de nouvelles toute la journée. Je le trouve égoïste, même avec ses propres enfants. En cas de maladie, il m'avertit de ne pas troubler son sommeil la nuit. Ses propres enfants ne sont pas sa priorité. C'est hallucinant ! Je me dispute souvent avec lui à cause de tout cela. Ma belle-mère me dit qu'il a hérité ce trait de caractère de son père. C'est vraiment écœurant de partager la vie d'un égoïste. L'un des pires défauts chez l'être humain à mes yeux.» Safia, 45 ans «L'enfer, c'est d'avoir un égoïste dans sa propre famille. Lorsque ma mère est décédée, j'ai touché le fond. Mon unique sœur a fait main basse sur tous les objets de valeur, dont les bijoux de notre mère. Ce geste m'a complètement dégoûtée. Elle ne sait pas donner ou partager. Il n'y a que les choses matérielles qui l'intéressent. J'ai définitivement coupé les liens avec elle. Elle a préféré le matériel à mon affection, tant pis. C'est dur, mais c'est la vie.»
Feriel, 28 ans «L'égoïste en amitié, j'en connais un rayon. J'ai une amie que j'aime beaucoup. Elle a de belles qualités, mais un gros défaut son égoïsme. Elle veut garder toutes les bonnes choses pour elle seule, être le nombril du monde, retenir toutes les attentions et obtenir toutes les faveurs. Lorsque nous papotons dans un groupe, elle fait tout pour concentrer l'attention sur elle. Elle ne s'intéresse jamais aux autres. D'ailleurs, cette attitude la rend impopulaire. Elle a très peu d'amis. J'ai beaucoup d'indulgence envers elle. Je n'arrive pas à lui dire ses quatre vérités en face.» Djamel, 46 ans «J'ai un frère superégoïste. Il a une vie confortable, voyage beaucoup, mais n'a jamais proposé de faire visiter un pays à mes parents, par exemple. Enfant, il piquait tous mes jouets. Mon frère a toujours eu une estime démesurée de sa petite personne. Cela s'est accentué à l'adolescence, puis à l'âge adulte. Il a commencé à travailler alors que j'étais encore étudiant. Jamais il n'a eu un geste pour moi du point de vue financier. C'est dur et pas beau à voir. Je suis tout son contraire. Je partage avec les autres même si je suis loin d'avoir de grands moyens. Le bonheur de donner et de vivre un moment de partage vaut mieux que tout le matériel du monde. C'est cela que les personnes égoïstes ignorent hélas.» «Il n'y a pas de véritable bonheur dans l'égoïsme», a écrit George Sand. Le plaisir de donner et d'aimer sans rien attendre en retour confère un merveilleux sentiment de sérénité et de paix intérieure. Penser à sa propre personne, en toute circonstance, équivaut à faire le vide autour de soi un jour ou l'autre.
