En plein débat sur la réforme des retraites, une étude parue il y a quelques jours devrait être scrutée attentivement par l'Exécutif. Selon le Conseil d'orientation des retraites (COR), «la plupart des assurés (…) se conforment à une norme sociale : partir au taux plein. Environ huit retraités sur dix partent dans ces conditions». Le taux plein correspond à l'âge auquel le travailleur a validé tous ses trimestres de cotisations. Un relèvement de l'âge nécessaire pour partir avec une retraite à taux plein aurait donc un effet certain sur le comportement des futurs retraités. C'est, notamment, le but de «l'âge pivot», l'une des pistes explorées par le gouvernement. Concrètement, il consiste à fixer un âge en deçà duquel les retraités subiraient une décote de leur pension, quand bien même ils auraient tous leurs trimestres. Problème réglé ? Pas forcément. Le président Français, Macron, veut passer à une retraite par points pour tout le monde. Dans ce cadre, la notion de trimestres disparaît, remplacée par le nombre de points cumulés au cours de la carrière. En théorie, rien n'empêcherait alors un salarié (ou un fonctionnaire, un entrepreneur) de partir quand bon lui semble, suivant sa volonté de bénéficier d'une longue retraite… ou d'une pension plus considérable. Pour le COR, cela poserait plusieurs soucis. Si certains assurés partaient très tôt à la retraite, cela entraînerait un «risque de précarité» quand la personne atteindrait un âge élevé et une charge financière supplémentaire pour la collectivité «qui risque[rait] de devoir financer des aides sociales pour compléter ces faibles pensions». L'étude considère donc que «la fixation d'un âge minimal de départ à la retraite peut faire sens». LSR