Le parti du président Recep Tayyip Erdogan a essuyé, lundi, une perte dans les deux plus grandes villes du pays, Ankara et Istanbul lors des élections municipales de dimanche, d'après des résultats encore partiels, ont rapporté des médias locaux. Le président du Haut-Comité électoral (YSK), Sadi Güven, a déclaré lundi que les résultats partiels montraient le candidat de l'opposition à Istanbul, Ekrem Imamoglu, en tête, avec près de 28 000 voix d'avance. M. Güven a toutefois souligné que des recours étaient en cours d'examen pour un peu plus de 80 urnes. «J'espère que nous aurons des résultats finaux rapidement et que nous pourrons nous remettre au travail», a réagi M. Imamoglu lundi, promettant de diriger Istanbul en toute transparence. Quelle que soit l'issue de la bataille d'Istanbul, cœur économique et démographique du pays, M. Erdogan a essuyé aussi un revers avec la perte de la capitale. Selon des résultats encore partiels publiés par l'agence Anadolu, le candidat de l'opposition, Mansur Yavas, était arrivé en tête avec 50,90% des voix, contre 47,06% pour celui de la majorité, Mehmet Zhaseki. L'AKP a annoncé dans la nuit de dimanche à lundi qu'il déposerait des recours pour réexaminer la validité de dizaines de milliers de bulletins considérés comme nuls dans la capitale. Selon Anadolu, 290.000 votes ont été comptés comme nuls à Istanbul et 90 000 à Ankara. L'opposition a, de son côté, appelé ses observateurs à ne pas quitter les bureaux de vote, quitte à «ne pas dormir pendant 48 heures». Le président Erdogan a préféré dans la nuit de dimanche à lundi se concentrer sur la victoire à l'échelle nationale, la coalition formée par l'AKP et les éléments du MHP remportant 51,67% des scrutins selon les résultats partiels. Mais, Istanbul reste une ville importante pour M. Erdogan, où il a grandi et démarré sa carrière politique en tant que maire entre 1994 et 1998.
