La justice de Ghardaïa a décidé, hier mercredi, de lever le contrôle judiciaire sous lequel se trouvait l'avocat et militant des droits de l'Homme Salah Dabbouz. Celui-ci estime, cependant, que cette décision ne reste qu'une «demi-victoire» car son affaire se poursuit en violation des lois. Abla Chérif - Alger (Le Soir) - «La levée du contrôle judiciaire qui me frappait ne règle pas le problème, fait savoir l'avocat, puisqu'ils ont renvoyé mon dossier devant un tribunal qui doit me juger sans qu'une instruction ait eu lieu au préalable (…) le juge d'instruction a refusé de m'entendre à deux reprises auparavant et maintenant on renvoie mon dossier sans appliquer la loi qui veut que mon affaire soit d'abord instruite.» Il y a trois semaines, Me Dabbouz avait pris la décision d'entamer une grève de la faim, qui aura duré trois semaines, pour protester contre la décision de le placer sous contrôle judiciaire dans une affaire concernant également le défunt Fekhar et Hadj Brahim Aouf, syndicaliste à Ghardaïa. La mesure le contraignait à se déplacer trois fois par semaine à Ghardaïa pour signer un procès-verbal devant le juge en charge de son dossier. «Une véritable torture, affirme celui-ci, car je devais quitter mon travail qui est à Alger et me rendre à plus de 600 km de là pour pointer, j'ai fait une grève de la faim pour contester ce contrôle judiciaire et aussi pour contester le déni de justice, mais je constate que mon objectif n'a pas encore été atteint et je poursuivrai donc ma grève», a-t-il fait savoir hier mercredi. La décision de lever son contrôle judiciaire ainsi que celui de Hadj Brahim Aouf, militant des droits de l'Homme et ancien compagnon de cellule de feu Fekhar, avait été accueillie comme une victoire résultant de la mobilisation mise en place pour soutenir l'avocat mais aussi une sorte de signal d'apaisement de la part des autorités à la recherche d'une amorce de dialogue pour le dénouement des évènements que traverse le pays. Iront-elles plus loin pour le règlement de l'affaire de Me Salah Dabbouz ? A. C.