Loin de s'essouffler, la marche du vendredi ne veut pas donner de répit au pouvoir. Hier, on sentait tout de même de l'inquiétude chez les pouvoirs publics. D'habitude, il n'y a pas la moindre présence des services de sécurité , ce qui n'a pas été le cas lors de ce 30e vendredi. Tout le monde aura remarqué que les femmes sont de plus en plus présentes lors de ces dernières marches et ce sont elles qui brandissent les pancartes les plus virulentes. Deux jeunes universitaires, que rien ne semble perturber, sont à la tête du cortège et scandent «non à un cinquième mandat déguisé». Elles en veulent surtout à l'APN et au Sénat, «qui ne sont plus représentatifs et approuvent des lois que le peuple rejette de toutes ses forces», nous dit Meriem, qui n'a raté aucun rendez-vous de contestation depuis ce 22 février. Une autre femme d'un âge mature et mère de trois enfants brandit une pancarte, qui en dit long sur la vision du Hirak «attention la dictature s'installe». Le message était on ne peut plus clair. L'arrestation de Karim Tabbou a été durement ressentie par l'opinion publique, qui, selon nos informations, prépare une riposte, lors du prochain vendredi. M. Zenasni