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«Yetnahaw gaâ !» à la tunisienne
Publié dans Le Soir d'Algérie le 19 - 09 - 2019

Les Tunisiens ne viennent-ils pas de réussir, par les urnes et sans sortir dans la rue, ce que les Algériens cherchent à obtenir par un Hirak qui dure depuis sept mois ? La question mérite d'être posée car la réaction du peuple tunisien est un bel exemple de la rébellion collective — par le vote — d'une société contre un système sclérosé, cet ensemble lourd et inerte, mû par les seuls intérêts d'une classe possédante qui n'a nullement été inquiétée après le départ du tyran Ben Ali. Le «dégagisme» ne peut produire d'effets positifs sur les plans politique, économique et social que s'il concerne toute la composante du système, dans une opération de déracinement total : «yetnahaw gaâ», comme diraient certains ! C'est la seule manière de bâtir un ordre nouveau, juste et libérateur. En dégageant uniquement Ben Ali, sa famille et ses proches, la révolution ne s'est pas donné les moyens de déboulonner tout le système.
C'est l'un des problèmes de ces nouvelles révolutions qui s'arrêtent aux portes des palais pour simplement éjecter l'occupant des lieux et le remplacer par un nouveau locataire — certes élu démocratiquement — mais «oublient» tous les résidus de l'ancien système. Et puis, à quoi sert finalement une révolution qui ne cherche pas à transformer l'ordre économique, à changer les rapports entre les classes sociales, à instaurer la justice sociale et l'égalité. Rapidement récupérées par les islamistes, ces révolutions ne tardent pas à servir des agendas étrangers ou à instaurer des systèmes oppresseurs au nom de la religion. On a vu comment l'Egypte des Frères musulmans et la Tunisie d'Ennahda ont sombré dans un islamisme négateur des libertés individuelles et fortement opposé à la modernisation de leurs sociétés.
N'ayant pas de traditions impliquant l'armée dans les affaires politiques, la Tunisie n'a pas suivi l'exemple égyptien et les militaires sont restés dans leurs casernes. Et c'est aussi cela qui lui a permis d'inventer des solutions propres à elle qui, bon an, mal an, ont permis à la jeune démocratie de ne pas trébucher. Mais les systèmes bannis un temps arrivent rapidement à se régénérer. Quand le pouvoir économique reste aux mains des mêmes clans prédateurs, la tentation est grande de récupérer les leviers de commande politiques. Et ce fut la transition. Et ce furent les joutes oratoires d'un conglomérat de politiciens représentant l'ordre ancien et les nouveaux nababs lorgnant vers Paris, Ankara et Doha ! Tout un système d'intérêts fortement opposé au changement et à l'émancipation des classes sociales du bas de l'échelle. La faiblesse des moyens financiers du pays, aggravée par une sévère crise économique, ont considérablement réduit la marge de manœuvre des décideurs obligés de recourir à l'aide étrangère — pas toujours désintéressée — ou à l'endettement.
Sortis pour chasser le tyran et améliorer leurs conditions de vie, beaucoup de Tunisiens se rendent compte qu'ils vivaient mieux du temps de la dictature! Et certains me l'ont dit d'une manière très directe : «Fallait-il la faire cette révolution ?» La question paraît saugrenue, mais que gagne le quidam de Gaâfour quand le Palais de Carthage reçoit enfin le locataire élu démocratiquement et quel avantage pour lui lorsque plusieurs partis occupent le Parlement au lieu d'un seul ? Autrement dit, cette démocratie occidentale qui fait sortir les Gilets jaunes, crée le désespoir des classes moyennes américaines et appauvrit les Grecs, est-elle vraiment la solution pour nos pays ? Ne faut-il pas l'accompagner par une obligation de résultat sur le plan de la juste réparation des richesses, de l'égalité des chances, de l'équilibre régional et du développement économique et social ? Certes, il n'y a pas d'autre alternative et cette forme d'organisation démocratique est un passage obligé pour nos pays ; mais, telle qu'elle se présente, n'est-elle pas aussi faite sur mesure pour ces beaux parleurs aisés qui, dans des Parlements ressemblant à des théâtres, jouent une pièce bien apprise. Derrière leurs masques, ils plaident pour faire voter des lois qui servent le capital, qui enrichissent les plus riches. Pendant ce temps-là, l'urgence pour une famille de chômeurs à Gafsa est le pain de midi.
Les élites politiques de Tunis et leurs médias décontractés faisaient la même erreur que Ben Ali : ils se détournaient d'un pays profond pauvre et sous-équipé où les mafias locales, paradoxalement les seules bénéficiaires de la révolution, imposent leur mainmise sur la vie locale. Jusque-là, l'ordre terrorisant des Ben Ali les empêchait d'agir à leur guise.
Et c'est pour toutes ces raisons que le peuple tunisien vient de choisir deux candidats hors système, voire anti système. Entendons-nous bien : le système n'est pas le gouvernement, ce sont aussi tous ces partis d'opposition bavards et éloignés des réalités du peuple... Mais si cette forme de dégagisme institutionnel a donné des résultats lors de ces présidentielles, il semble que cela va être plus difficile pour les législatives dont la date — 6 octobre — est un piège qui empêchera vraisemblablement le nouveau Président de constituer sa propre force parlementaire. Il ne pourra pas rééditer le coup de Macron et ce sera encore dans l'intérêt des partis du... système. Décidément...
M. F.
PS 1 : Nous n'avons enregistré aucune réaction de notre diplomatie lorsque les enfants yéménites se faisaient écrabouiller dans leurs bus, écoles et hôpitaux, sous les bombes des forces d'occupation d'une coalition d'armées arabes très, très fortes pour s'acharner sur des voisins démunis mais incapables de toucher à un cheveu des soldats qui tuent leur frères palestiniens. Nous nous sommes tus! Ne fallait-il pas nous taire aussi quand les résistants yéménites répliquent, attaquent une base pétrolière sans faire de... blessés. Cette solidarité sélective ne sert pas la vérité, ni la justice...
PS 2 : Le bricolage continue à la FAF. Dès l'arrivée de la nouvelle équipe, nous attendions la disparition de la deuxième division unique et son remplacement par deux groupes Centre-Ouest et Centre-Est. Comme d'habitude !
La seule hantise des nouvelles fédérations, depuis des décennies, semble être l'éternel chambardement de cette fameuse division 2 ! Quand une nouvelle direction s'installe, son souci principal est de passer à une division unique lorsqu'elle trouve deux groupes ou à deux groupes quand elle tombe sur une seule division ! Comptez ! Cela est arrivé pratiquement à chaque changement de dirigeants de la FAF, comme si c'était l'unique problème du foot algérien ! Il y eut même des originaux : ceux-là avaient créé trois groupes ! Tous les grands pays du foot européen ont pourtant une division deux professionnelle une et indivisible, porte d'entrée de l'élite et école d'apprentissage du football de performance !


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