Pari réussi pour les syndicats autonomes du secteur de l'éducation. Les trois paliers du primaire, du moyen et du secondaire ont été fortement perturbés hier dans plusieurs wilayas par le mouvement de grève auquel avait appelé la Confédération des syndicats autonomes (CSA). Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Journée de mobilisation dans le secteur de l'éducation hier. Beaucoup d'écoliers ont dû rebrousser chemin. Les enseignants des trois paliers étaient, en effet, en grève à l'appel de pas moins de cinq syndicats du secteur. Le CLA, le Snapest, l'Unpef, le Cnapeste et le Satef, membre de la Confédération des syndicats autonomes, avaient appelé leurs troupes à se mobiliser. Un appel auquel les enseignants ont répondu majoritairement. Selon Sarni Hassen, porte-parole de l'Unpef, le taux de suivi était évalué à pas moins de 75%. Ce qui lui fera dire que la grève a été un véritable succès, ajoutant qu'il ne s'agissait là qu'un « début», au regard de la conjoncture actuelle. Plus nuancé, le président du Satef, Djamel Amoura, évoque un suivi mitigé en fonction des wilayas. Certaines ont répondu massivement à l'appel à la grève tandis que d'autres ont timidement adhéré au mouvement initié par la Confédération des syndicats autonomes. À Alger, Tizi Ouzou, Béjaïa et Boumerdès, à titre d'exemple, la mobilisation a été plus importante que dans d'autres wilayas. La CSA avait, à la veille de cette action de protestation, appelé les travailleurs des secteurs concernés par le débrayage « à se mobiliser en vue de faire réussir cette grève avec comme enjeu l'édification d'un Etat de droit, doté d'institutions légitimes et fortes , respectueux des libertés et droits consacrés par la Constitution et les traités internationaux que l'Algérie a ratifiés ». La CSA, qui regroupe pas moins de treize syndicats, dont cinq de l'éducation, exhorte les travailleurs « à faire en sorte de protéger leurs acquis socioprofessionnels et l'amélioration de leur pouvoir d'achat ainsi que leurs conditions de travail ». Au-delà des revendications socioprofessionnelles, les syndicats voulaient se faire entendre pour dire non à l'intention de l'actuel gouvernement de faire adopter des textes de lois décisifs à l'instar de celui sur les hydrocarbures mais également celui relatif au régime des retraites. A l'unanimité, ils réaffirment leur soutien au mouvement populaire et leur rejet de la composante du gouvernement en place. La Confédération des syndicats autonomes réclame la libération immédiate et non conditionnée de l'ensemble des détenus d'opinion et dénonce les atteintes à la liberté d'expression et de regroupement ainsi que celle de la libre circulation des personnes. Les syndicats composant la CSA se réuniront dans les jours à venir pour évaluer leur action et décider des suites à lui donner. N. I.
