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Une faillite sur fond de scandale
Industrie automobile
Publié dans Le Soir d'Algérie le 09 - 12 - 2019

Le déballage judiciaire autour du secteur automobile confirme, si besoin est, la faillite déjà annoncée de la démarche du gouvernement de l'époque en vue de développer une industrie automobile nationale. Les chiffres astronomiques dévoilés lors des audiences du tribunal de Sidi-M'hamed donnant le tournis et choquent même les observateurs les plus avertis.
Des montants qui renseignent sur l'ampleur du préjudice occasionné au Trésor public et qui lèvent aussi le voile d'une manière définitive sur les véritables objectifs assignés à cette opération menée de main de maître par Abdesslam Bouchouareb et ses sponsors. D'une initiative économique censée théoriquement propulser l'Algérie au rang des pays producteurs de véhicules, cette démarche s'est révélée, au fil du temps, un gouffre abyssal où sont aspirés des centaines de milliers de milliards.
Et 5 années après, les résultats escomptés sont loin d'être au rendez-vous. L'intégration locale, pompeusement mise en avant, demeure une chimère, le transfert technologique une simple vue de l'esprit et le prétexte de la baisse des prix un mensonge aussi grossier qu'irresponsable.
Les questions fondamentales éludées
A l'évidence, l'on est en droit de constater aujourd'hui que cette «révolution» industrielle, tant radotée, ne reposait sur aucune étude macroéconomique fiable établie par des experts et des professionnels, mais se justifiait exclusivement par la seule volonté de ces responsables, en ce moment sur le banc des accusés, de vouloir faire main basse sur un secteur qui échappait jusque-là à leur contrôle.
Des questions fondamentales ont été ainsi éludées avec une facilité déconcertante.
Le montage automobile est-il une priorité de l'heure pour le pays ? N'aurait-il pas plutôt fallu encourager et développer, en premier, une activité de sous-traitance à même de constituer la base incontestable pour une industrie automobile crédible et qui aurait des retombées immédiates et positives sur les niveaux d'intégration locale ? Fallait-il faire table rase du passé et provoquer, sans coup férir, des fermetures en série, des licenciements par milliers et un manque à gagner pour le Trésor public de centaines de milliards ?
Une démarche aux contours opaques
S'il est vrai qu'à l'origine de ce charivari, il y avait une facture des importations de véhicules qui avait flirté en 2014 avec la barre des 7,5 milliards à un moment où les cours du pétrole avaient brusquement chuté et que la balance commerciale était dramatiquement déficitaire, il n'en demeure pas moins établi que le recours initié dès 2016 aux quotas d'importation dans la limite d'un montant plafonné aurait permis d'amortir les effets de la crise, de répondre à la demande du marché tout en maintenant une stabilité dans le secteur.
D'autant que ce dernier a atteint, au bout d'une vingtaine d'années d'expérience, un niveau de professionnalisation conforme aux standards internationaux. Aussi, la rupture décidée par un quarteron de responsables politiques sans consultation préalable des spécialistes et des techniciens n'aura mené, en définitive, que vers une profonde perturbation du marché de l'automobile. On assiste alors à une redistribution des marques en présence à de nouveaux opérateurs triés parmi les courtisans, sans expérience dans le domaine et auxquels de larges voies ont été proposées vers une industrialisation biaisée, suscitant même des interrogations auprès des constructeurs internationaux, pourtant retenus dans cette compétition fermée, sur le bien-fondé de cette démarche aux contours si opaques.
Des aberrations multiples
Très vite, des aberrations sont relevées et souvent largement relayées et fortement décriées et dénoncées par la vox populi sur les réseaux sociaux. Le «gonflage des roues» semble ainsi se substituer au process si complexe d'assemblage de véhicules et sans la moindre plus-value locale. Les exonérations de taxes et de droit de douane consenties par l'Etat ainsi que l'affectation de sites publics et de terrains ne seront, au final, d'aucun effet sur le marché. Paradoxalement, les prix des voitures assemblées localement augmentent du simple au double par rapport aux mêmes modèles importés précédemment. Au même moment, le préjudice subi par le Trésor public est estimé à pas moins de 12 000 milliards de centimes.
Les griefs confirmés par la justice
Ce modèle industriel est également dénoncé par les successeurs de Bouchouareb à la tête du département de l'industrie. Pour l'un, c'est de «l'importation déguisée» et pour l'autre, c'est «une démarche qui nécessiterait entre 10 et 20 ans» de maturation. Les deux souligneront, par ailleurs, que la priorité aurait été de construire solidement un tissu de sous-traitance en partenariat avec des équipementiers de renommée mondiale et d'intégrer la formation dans les métiers de l'automobile au sein des universités et la création de pôles industriels spécialisés dans certaines régions du pays.
L'ensemble des griefs relevés par l'opinion publique durant ces quatre dernières années et le constat sans appel diversement manifesté par les experts et les économistes sur l'impertinence d'une telle démarche industrielle et surtout de son incohérence sont aujourd'hui officiellement confirmés par la justice qui a souligné la gravité de la situation et «la légèreté et l'irresponsabilité avec lesquelles ont été gérées les richesse de ce peuple».
Ceci étant, faudra-t-il, encore une fois, tourner violemment une page et ignorer les quelques efforts accomplis par certains à travers des installations industrielles chèrement payés sur les fonds du contribuable, ou alors tenter de préserver l'essentiel tout en rétablissant dans leurs droits les anciens professionnels de l'automobile ?
B. Bellil


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