Chez les habitants de la localité de Bourouis, située à quelques encablures à l'ouest du chef-lieu de la commune de Oued Fodda, la colère est à son paroxysme, générée, selon leurs témoignages, par la marginalisation dont ils sont victimes, la mal-vie et le nombre impressionnant de frustrations qu'ils vivent au quotidien. «Nous manquons de tout, même du minimum. Nous sommes les oubliés, les laissés-pour-compte, le développement local n'est pas passé par chez nous. Il est passé par d'autres voies», s'indignent-ils. Selon ces nombreux témoignages, les habitants de Bourouis, qui longe pourtant la RN4, ne disposent pas d'eau potable depuis une quinzaine d'années à cause d'un réseau de distribution entièrement dégradé, et dont l'âge remonte à des décennies, sans que les autorités locales aient pensé un jour à le réhabiliter. De plus, les habitants évoquent l'absence d'un quelconque réseau d'assainissement : «Chacun y va de sa propre fosse septique, à proximité des habitations avec tous les désagréments que l'on peut s'imaginer, tels que les odeurs nauséabondes et les débordements dans les ruelles, lorsqu'elles se mélangent aux eaux pluviales et inondent les quartiers où nous pataugeons, en plus des risques de développement des MTH.» Les habitants viennent ensuite à évoquer l'état des routes et des ruelles totalement dégradées qui n'ont pas reçu une couche de bitume depuis des décennies, les branchements anarchiques au réseau d'électricité, directement aux poteaux, l'inexistence du transport scolaire et des abris-bus. Ce ne sont là que quelques-uns des problèmes auxquels sont confrontés les habitants de Bourouis. «Nous tenons pour entièrement responsables nos élus qui ne se sont jamais inquiétés des conditions désastreuses dans lesquelles nous vivons en marge de tout développement et ce, depuis des années», ne se sont pas empêchés de déclarer ces habitants. Cependant, ils espèrent que le chef de l'exécutif de la wilaya interviendra pour que leurs problèmes soient pris en charge. Karim O.
