Si elle avait été jouée en Algérie, cette pièce de théâtre marocaine aurait fait un tabac. Bienvenue à Sbitar Sank étoiles (écrit en lettres arabes). Des malades plus ou moins imaginaires vont et viennent, accueillis, notamment, par une drôle d'infirmière un peu maboule sur les bords. Le service réanimation est appelé «in aâche» (s'il a survécu). Mais dans cette ville plus ou moins ordinaire, la vie continue son bonhomme de chemin. Par exemple, une fille se pose une question «existentielle» : trouver un mari avant le grand départ des jeunes du pays vers la Russie, pour la Coupe du monde de football. D'ailleurs, avec la fameuse beauté slave, on ne sait pas s'ils vont revenir au bercail. Le théâtre marocain est en train de reprendre les ingrédients qui ont fait jadis le succès du théâtre «populaire» algérien, notamment l'humour et le réalisme. Le théâtre algérien, de son côté, a basculé vers un certain «académisme», souvent primé à l'étranger, mais peu attirant pour le grand public. Une question de choix ou de générations ? K. B. [email protected]