Pur gaucher et formé au MCA, Fares Aggoun a fait plusieurs clubs avant de se stabiliser à Bordj-Bou-Arréridj. Il est le latéral gauche titulaire. Doté de toutes les qualités d'un défenseur moderne, et notamment une frappe lourde, il rêve, à 29 ans, d'inscrire un trophée sur un palmarès encore vierge. Peut-être la coupe, vu que le CAbba est toujours en course, ou un jour le titre ? Réponse de l'intéressé en toute sincérité. Le Soir d'Algérie : Comment expliquez-vous une large défaite face au CRB (4-0) suivie d'une victoire (2-0) contre l'USMBA quelques jours après ? Fares Aggoun : Face au CRB , on n'est pas entrés dans le match dès le début et en un quart d'heure, on a concédé deux buts. Il faut dire que nous avons une équipe de jeunes qui manquent d'expérience dans ce genre de confrontation qui plus est face au leader du championnat. Vous étiez étrangement absent contre le CRB. Pourquoi ? C'était le choix de l'entraîneur et il faut toujours respecter les décisions du coach. Mais ce coach s'est ravisé face à l'USMBA. Il vous a titularisé à votre poste habituel d'arrière-gauche. Oui, il a changé l'équipe-type et il faut dire qu'il vient d'arriver et qu'il doit encore bien connaître l'effectif, même si, personnellement, j'ai déjà travaillé sous ses ordres à Relizane. Bouakaz est un entraîneur tunisien. L'Ess et la JSK ont également enrôlé un technicien du même pays. Ces Tunisiens ont-ils une méthode meilleure et différente ? A mon avis, ils ont une manière de travailler plus efficace et des systèmes de jeu faciles à comprendre et agréables à adopter. Ils savent communiquer et, d'ailleurs, on n'a même pas l'impression qu'ils sont des étrangers. Le CABBA est dixième avec 22 points après 17 journées. Quels sont vos objectifs dans ce championnat ? On a juste l'objectif d'engranger le maximum de points parce que nous avons un retour plutôt difficile. Et déjà cela va commencer lors de la prochaine journée avec un petit déplacement à Sétif pour affronter l'ESS qui revient fort. C'est vrai, bon, nous, nous jouons le maintien et si nous parvenons à l'assurer le plus tôt possible, pourquoi pas viser une place honorable. Ce derby de l'Est face à Sétif s'annonce «explosif»... C'est un derby et il va se jouer sur de petits détails. De toute façon, on ira à Sétif pour faire un bon résultat. A l'aller, on avait battu les Sétifiens et je sais qu'ils sont animés d'un fort esprit de revanche. Le CABBA est toujours en course en coupe et en huitièmes, vous allez affronter l'ASAM dans un autre type de derby de l'Est. La coupe ne peut pas être fixée comme objectif. Le tirage au sort nous impose un déplacement difficile à Aïn M'lila. Et l'Asam partage le même nombre de points en championnat que le Cabba. Ce sera un match indécis et équilibré ? L'Asam est un adversaire à respecter et qui joue bien au football. Maintenant, en coupe, il n'y a pas forcément l'avantage du terrain et on essayera de faire un bon résultat là-bas pour passer aux quarts de finale. Et en cas de qualification, vous affronterez le vainqueur du choc entre le l'ESS et le CSC en quart ? Oui, mais à partir des quarts de finale, cela se jouera en deux rencontres aller et retour, ce qui augmente les chances de qualification. C'est pour cela que nous allons tout faire pour passer l'écueil de Aïn M'lila et aller aux quarts de finale. Et puis, vous avez un coach, Bouakaz, qui a déjà atteint la finale avec la JSM Béjaïa. Cela prouve qu'avec Dame Coupe, il n'y a pas de petites ou grandes équipes et que tout est possible. Nous voulons aller le plus loin possible dans cette épreuve populaire très appréciée. Chaque tour passé procure une immense joie chez les joueurs. Vous avez évolué pendant trois ans au PAC. Est-ce que cela vous surprend que ce club arrive à exporter des joueurs comme Boudaoui et Atal qui se sont imposés à Nice ? Non, quand j'étais au PAC, Atal et Boudaoui faisaient partie de l'académie et ils venaient nous voir jouer. Je ne suis pas surpris parce qu'il y a un travail et qu'à l'époque, le président du Paradou, Kheïreddine Zetchi, avait pour objectif de former et d'exporter des joueurs. Et vous n'avez pas de regrets de ne pas avoir tenté votre chance à l'étranger ? Moi, je n'étais pas avec cette belle génération de l'académie. Mais j'ai eu la chance d'évoluer au Paradou où j'ai appris ce qu'est le beau football. Vous êtes natif de Bologhine et vous avez été formé au MCA. Comment se fait-il que les dirigeants mouloudéens ne vous ont pas retenu comme latéral gauche pour ensuite être obligés de faire jouer Karaoui, un milieu à ce poste ? Que voulez-vous que je vous dise. Ce n'est pas à moi de répondre. Dieu merci, je suis à Bordj où je me sens très bien. En catégorie jeunes, vous étiez entraîné par Mekhazni. Quel souvenir en gardez-vous ? J'ai travaillé pendant deux ans sous les ordres de Mekhazni et j'en garde un bon souvenir. D'ailleurs, c'est lui qui m'a pressé pour évoluer en séniors en 2010. A 29 ans, aimeriez-vous terminer votre carrière au MCA ? Inch'Allah, pourquoi pas ? Ceci est le mektoub et on ne sait pas ce qui peut arriver demain. Pour le moment, je me concentre sur mon club actuel et je souhaite terminer ma carrière dans les meilleures conditions. Propos recueillis par Hassan Boukacem