Pour ce 56e vendredi de mobilisation citoyenne, la population de la wilaya de Béjaïa a témoigné, de nouveau, hier, de sa ténacité en réinvestissant aussi massivement la rue avec le même mot d'ordre : le départ du système et l'ensemble de ses symboles. Le mouvement de révolte populaire contre le système s'est poursuivi, en effet, à travers une autre imposante marche pacifique observée avec les mêmes slogans que les précédentes manifestations en faveur d'un changement radical du régime ainsi que la mise en place d'une véritable transition démocratique. Malgré la pandémie du coronavirus qui menace le pays à l'instar des autres régions du monde, des milliers de manifestants se sont retrouvés, dès le milieu de la journée, au niveau de l'esplanade de la Maison de la culture pour participer à la marche. Dans la même ambiance de fête, les marcheurs ont entonné durant plus de deux heures, en sillonnant les principales rues de la ville, des chants fustigeant les tenants du pouvoir . Des slogans réclamant «un Etat civil et non militaire», «une justice libre et indépendante», «non au dialogue et négociation avec un pouvoir illégitime » et dénonçant aussi «la confiscation de la souveraineté du peuple par la bande», ont résonné en boucle. Tout en réitérant son appel à la libération de l'ensemble des détenus d'opinion et politiques et l'arrêt des poursuites judiciaires à leur encontre, l'immense foule de manifestants s'est élevée contre l'interdiction du pouvoir d'imprimer le nouveau quotidien d'information en tamazight Tighremt. De nombreuses pancartes exprimant le soutien du mouvement populaire de Béjaïa à ce nouveau quotidien en tamazight Tighremt et exigeant la levée de son interdiction d'impression ont été brandies par des manifestants. A. Kersani