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L'épreuve de trop pour les islamistes
Publié dans Le Soir d'Algérie le 23 - 03 - 2020

On peut les qualifier de stupides, d'insensés, mais les propos tenus ces jours-ci par certaines figures de l'Islam politique montrent qu'ils ont des partisans et un public dont ils se font l'écho. C'est sans doute en connaissance de cause que les autorités prennent des gants, faute de masques, avec cette catégorie de citoyens, pratiquement intouchables, puisqu'ils parlent au nom de Dieu. Ils sont assez intelligents et trop malins pour se prendre pour des divinités, mais ils ont eu assez de perspicacité pour se présenter en héritiers des prophètes, à défaut d'être prophètes eux-mêmes. Qui ne se souvient pas de la condescendance avec laquelle Abassi Madani, l'ancien co-leader du FIS, posait à un interlocuteur cette question : «Mais pourquoi as-tu donc peur de l'Islam, mon fils ?» À ce moment-là, ce n'était pas le leader du FIS qui admonestait gentiment un adversaire politique, c'était quasiment l'ange Gabriel forçant le futur prophète à faire ce qu'il ne savait pas : lire. Bien sûr, ce ne sont plus les mêmes téléspectateurs, qui buvaient ses paroles, avec un mélange de piété admirative et de peur de l'inconnu, des mondes invisibles que lui seul pouvait voir. On peut en dire autant, sinon plus, de son «second», Ali Benhadj, meilleur tribun et idole des foules, au point de voir la moitié des militants se disperser, dès que Benhadj finissait de parler.
Raison de plus pour ne pas prendre à la légère les propos de l'ex-président du FIS sur le coronavirus et sur la décision des autorités de fermer les mosquées, comme mesure préventive. Ali Benhadj qui a justifié et légitimé la violence meurtrière imposée par le terrorisme islamiste n'a pas évolué d'un iota et n'a jamais changé d'avis sur le recours à l'épée pour anéantir la plume. Seuls des esprits ingénus ou calculateurs peuvent croire ou faire mine de considérer que le leader rescapé du FIS est désormais un allié fiable dans la bataille pour la reconquête des libertés. Si on connaissait l'aversion irrémédiable de Benhadj pour la démocratie et pour ceux qui aspirent à la construire, on a encore une nouvelle preuve que l'islamisme et la science sont antinomiques. Et même s'il leur arrive de croire aux bienfaits de la science quand elle va dans le sens de leurs intérêts, Ali Benhadj, Chems-Eddine et consorts ne peuvent respirer hors les murs des mosquées. Il ne faut pas oublier que lors de l'expérimentation insensée du pluralisme, avec le FIS, le parti islamiste a utilisé les mosquées à sa guise et en a conquis la majorité, au point d'en chasser Dieu. Fermer les mosquées, même à titre provisoire, c'est priver un commerçant de son négoce en lui fermant boutique, c'est l'empêcher de spéculer sur la vie et la mort, sur le paradis et l'enfer. La raison d'être des islamistes.
Pour ce qui est de combattre le démon, les Algériens ont été à bonne école depuis des siècles et les imams sont là pour ça, mais il ne faut plus attendre le salut des islamistes en face du danger. Leurs réactions faites de dépit et de colères rentrées sont la preuve qu'ils sont incapables de se réformer et d'agir «face à une souche encore plus féroce qu'eux», pour reprendre Kamel Daoud.
Au demeurant, on ne se donne même plus la peine de lire l'écrivain, et la parution d'un simple résumé de sa chronique parue dans l'hebdomadaire Le Point a suffi pour déclencher les tirs. Le sujet, sur l'avenir de la laïcité après le coronavirus, était pourtant intéressant et aurait mérité un meilleur sort, sachant qu'il s'agit effectivement d'un repli des religieux face à la pandémie. Mais n'étant pas d'humeur à figurer dans les dégâts collatéraux causés par les attaques contre l'écrivain, jadis adulé aujourd'hui pestiféré, j'ai dû opter pour un autre auteur moins controversé. Il s'agit de l'écrivain koweïtien Fakher Soltane, déjà cité ici, et qui a traité, par un curieux hasard, du même thème que celui qui a valu les salves nourries des internautes à Kamel Daoud. Parlant justement des réseaux sociaux et des réactions des internautes koweïtiens au coronavirus, Fakher Soltane note que les religieux ont dû s'incliner devant le fait accompli.
Ces religieux sont descendus de leur piédestal métaphysique, ont laissé de côté leurs idées superstitieuses pour admettre enfin la primauté de la science et l'échec de la métaphysique. Pour appuyer son propos, l'écrivain cite le cas de la Chine, connue pour son hostilité aux religions et ses violations des droits des musulmans ouïgours, et qui est un pays «mécréant». Pourtant, il a réussi à contenir le virus, grâce à la science et aux techniques scientifiques, et c'est le cas aussi de la Corée du Sud qui a obtenu des résultats par des mesures préventives. Pourtant, ce pays est catalogué comme ne croyant à aucune divinité du monothéisme. «Fakher Soltane rappelle aussi les mesures préventives qu'ont prises des pays musulmans comme l'Arabie Saoudite et le Koweït, c'est de ce pays qu'est parti d'ailleurs l'adhan qui a surpris plus d'un. Pour l'écrivain, le recul des religions devant la science a apporté la preuve d'une avancée certaine des idées laïques dans les sociétés musulmanes. La science a mis en échec les théories obscurantistes attribuant le moindre séisme, la moindre épidémie à la colère divine provoquée par les péchés et les actes répréhensibles des hommes. En conséquence, il recommande de créer au Koweït et ailleurs des associations laïques, chargées de promouvoir la culture scientifique et de faire la distinction entre la sphère politique et la sphère religieuse».
Bien sûr, il est évident que la science a marqué un point, mais s'il faut des pandémies comme le coronavirus pour faire avancer la laïcité, autant y renoncer et rechercher d'autres voies de salut. En dehors de l'islamisme, évidemment, et de ses harangueurs qui poussent les Algériens au suicide en les incitant à manifester et à faire des prières collectives, en dépit de la raison et des interdictions. Au demeurant, on a trop répété que le coronavirus était l'allié providentiel du pouvoir face au Hirak, pour envisager que l'idée de laïcité puisse se faire un chemin sur un champ de ruines. Le plus horrible des slogans serait celui-ci : «Coronavirus, laïcité-khawa, khawa.» D'autres montages sont prévisibles.
A. H.


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