La semaine a été pénible. Si le procès de Ali Haddad n'a pas livré de surprise, il n'a pour autant pas manqué d'intérêt. D'abord en raison de son volume financier. Ensuite en raison et de la qualité des «clients» réunis au banc des accusés, dont le niveau de responsabilité est tout à fait édifiant. Depuis le début des procès pour corruption, l'opinion découvre des chiffres surréalistes mais jamais étonnants. Habitués à des chiffres revus à la baisse et à la condamnation des seconds couteaux, l'Algérien a maintenant ses certitudes, indécrottables. On peut lui révéler tous les milliards du monde, il est convaincu, souvent à raison d'ailleurs, que ce n'est que la partie visible du glacier. Présentez-lui deux Premiers ministres devant la justice et ils penseront qu'il «y a plus haut». Et ils n'auront pas tort, puisque ce sont les.... accusés eux-mêmes qui le disent. Ils le disent pour leur défense mais ils le disent quand même. La semaine a été pénible. Jamais l'augmentation des cas de contamination au coronavirus n'a été aussi régulière. Chaque jour plus de cas, chaque jour plus que l'autre fois. On sait qu'il y a plus de tests, on sait que les Algériens font ce qu'ils veulent et on sait que l'Etat ne fait pas toujours ce qu'il doit faire. Ce sont les médecins qui sont aux premières lignes dans l'alerte et parfois dans des termes plus inquiétants qu'on ne l'imagine. Alors, plus de responsabilité aux collectivités régionales, confinements locaux, mesures ciblées, fermeté dans le respect des gestes barrières et (re) fermeture de certains espaces commerciaux, est-ce suffisant ? La semaine a été pénible. Tout a été mélangé et confondu ces derniers jours où on a annoncé beaucoup de choses, la chose et son contraire. On a confondu grâce présidentielle et amnistie. Des gens dont la moindre des choses est de «savoir» ne savaient finalement pas qu'on ne peut gracier qu'un justicier définitivement condamné. On a confondu procès et... libération. Mais dans tout ça, il y a un soulagement et une plaie. Le soulagement, c'est que des détenus d'opinion soient sortis de prison. La plaie, c'est qu'il y a encore des détenus d'opinion. La semaine a été pénible. Il a fait très chaud et les moyens de se rafraîchir ont dramatiquement manqué. Le pays n'était déjà pas un paradis en la matière avant l'avènement de la pandémie du Covid-19. Vous imaginez alors ce que c'est maintenant. Il n'y avait pas grand-chose, maintenant, il n'y a plus rien. La qualité des produits et des services laissait à désirer ? La qualité de... quoi, déjà ? Allez, contre mauvaise fortune, faisons bon cœur. Prenons soin de nous, en restant à la maison si possible. S. L.