Après deux reports dus essentiellement aux conditions sanitaires imposées par le Covid-19, le procès du détournement de fonds au niveau du CPA de Bouira, qui avait défrayé la chronique durant l'automne 2018, a finalement été programmé pour hier, samedi 4 juillet, au tribunal de Bouira. Le procès, auquel la presse n'a pas eu droit pour sa couverture, s'est ouvert aux environs de 9 heures du matin, en présence de tous les prévenus au nombre de 13 dont 7 en détention et 6 en liberté provisoire. Selon des informations que nous avons pu glaner çà et là, plus de 40 personnes entre accusés et témoins devaient défiler à la barre pendant cette journée qui s'annonçait longue et qui pourrait se poursuivre durant la journée de ce dimanche 5 juillet et même celle de demain lundi, tant les chefs d'accusation sont multiples et tournent autour de faux et usages de faux sur des chèques bancaires et des livrets d'épargne, dilapidation et participation à la dilapidation d'argent d'autrui, subtilisation d'argent à autrui, trituration des données informatiques avec ajouts et suppressions fictifs, vols, concussion et fausses déclarations dans les écritures comptables. Au total et après plusieurs mois d'enquête menée sur la base de plaintes déposées par plus de 60 clients de cette banque qui s'étaient aperçus du manque d'argent au niveau de leurs comptes, les éléments de la brigade économique de la police judiciaire de Bouira ont pu découvrir des sommes colossales détournées pendant plusieurs années. Des sommes appartenant aux clients de la banque et qui se chiffraient, selon nos informations, à 32 milliards 300 millions de centimes et 100 000 euros. Hier samedi, et dans le souci de transparence et de tenir toujours informée l'opinion publique, la presse locale, du moins certains titres dont Le Soir d'Algérie, était au rendez-vous, mais les responsables de la justice en ont décidé autrement. Pourtant, au mois de mai 2019, après la clôture de l'enquête et le transfert du dossier à la justice, la cellule de communication de la Sûreté de wilaya de Bouira avait rendu public un communiqué détaillé de cette affaire que la presse a bien relayé d'ailleurs. A l'époque, nous avions cru que les choses allaient en être de même pour la justice en laissant la presse couvrir le procès librement afin que l'opinion publique et les centaines de victimes de ce détournement soient informées en détail sur le déroulement du procès. Malheureusement, à Bouira, les responsables de la justice ont décidé le contraire, en privant le citoyen du droit fondamental, celui d'être informé. Y. Y.