Le rappeur britannique Wiley s'est excusé mercredi «pour avoir fait des généralités» sur les juifs, tout en défendant ses publications jugées antisémites sur Twitter, qui lui ont valu d'être banni définitivement du réseau social. «Je tiens à m'excuser pour avoir fait des généralités et des commentaires qui ont été considérés comme antisémites», a-t-il déclaré à la chaîne de télévision Sky News. «Je ne suis pas raciste, vous savez. Je suis un homme d'affaires», a affirmé le rappeur de 41 ans, un des plus populaires du Royaume-Uni, dont le vrai nom est Richard Cowie. «Mes commentaires n'auraient pas dû viser tous les juifs ou le peuple juif.» Son ancien manager, John Woolf, qui est juif, a «coupé les liens» avec l'artiste qu'il ne souhaite plus représenter. Six jours après la publication de ces messages, Twitter a fermé mercredi le compte du rappeur et présenté ses excuses pour avoir tardé à réagir. Le réseau social s'était retrouvé sous le feu des critiques, notamment de la part du gouvernement britannique. «Après enquête, nos équipes ont suspendu de manière permanente le compte en question pour des violations répétées de notre politique en matière de contenus haineux», a déclaré un porte-parole de Twitter. «Nous condamnons fermement l'antisémitisme» et «sommes désolés de ne pas avoir agi suffisamment rapidement». L'association de lutte contre l'antisémitisme The Campaign Against Antisemitism s'est réjouie que Twitter ait fini par agir, tout en estimant que le réseau social a fait «trop peu, trop tard». «C'est au moins un début pour ce réseau social profondément irresponsable», a ajouté l'association dans un communiqué. Wiley, considéré comme l'un des pionniers de la musique grime, avait dans un premier temps été banni de Twitter et d'Instagram vendredi dernier pour sept jours, après une série de commentaires, ensuite supprimés, sur lesquels la police a lancé une enquête. Il avait notamment comparé la communauté juive au Ku Klux Klan et affirmé que les juifs contrôlaient le commerce et qu'ils devaient quitter Israël car «ce n'est pas votre pays». Facebook (propriétaire d'Instagram) avait banni le rappeur de ses plateformes mardi. La ministre britannique de l'Intérieur Priti Patel a écrit aux géants des réseaux sociaux pour demander pourquoi ces messages étaient restés visibles plus de 12 heures avant d'être retirés. Les critiques ont donné lieu à un mouvement de boycott de 48 heures de Twitter lancé lundi au Royaume-Uni. Wiley a expliqué mercredi que ses commentaires s'adressaient aux juifs qu'il a rencontrés dans l'industrie musicale, et pas à tous les juifs. «Je parlais de la communauté juive au sein de l'industrie musicale avec qui j'ai travaillé ces 20 dernières années», a-t-il dit, jugeant «idiot» de suggérer qu'il était raciste de dire que «la communauté juive est puissante» dans son milieu. «C'est du racisme systémique de leur part», a-t-il affirmé, sans plus de précisions. Le rappeur Solo condamné à 24 ans de prison pour viols et séquestration Le rappeur britannique Solo 45, une figure du grime en pleine ascension, a été condamné jeudi à 24 ans de prison pour avoir infligé viols et séquestration à quatre femmes, filmant certains de ses actes avec son téléphone portable. Agé de 33 ans, Andy Anokye a été condamné à Bristol pour 30 chefs de poursuites sur une période de deux ans. Le rappeur faisait partie de Boy Better Know, un collectif d'artistes grime, mélange de hip hop et de rap apparu dans les années 2000 au Royaume-Uni. Il faisait subir à ses victimes des séances de tortures, simulacres de noyades, interrogatoires. Il a soutenu qu'il s'agissait de jeux des rôles consentis, ou d'un jeu intitulé «attrape-moi, viole-moi», et a affirmé qu'il avertissait ses partenaires qu'il les «terroriserait». La police avait ouvert une enquête après la plainte d'une jeune femme pour viol en 2017. Après l'avoir arrêté, les enquêteurs ont découvert des vidéos sur son téléphone portable montrant qu'il avait agressé plusieurs femmes. Sa peine s'accompagne d'une inscription à vie au fichier des délinquants sexuels. Lors du prononcé de la peine, le juge William Heart a souligné l'absence de «limites» et d'empathie de l'accusé à l'égard de ses victimes. Les autres membres du groupe ignoraient le «côté sombre» du jeune homme, qui était promis à un brillant avenir. Il avait signé chez la maison de disques Island Records et avait, notamment, collaboré avec Stormzy. «Votre condamnation vous prive de cette carrière, mais la faute n'incombe qu'à vous-même», lui a lancé le juge. Lors du procès, les images de ses méfaits ont été diffusées, montrant, notamment, une de ses victimes en larmes, lui criant «je te hais». Le procureur l'a décrit comme un homme «dangereux», «calculateur et hautement manipulateur». Son avocate a, quant à elle, indiqué qu'il souhaite suivre un traitement en raison de son comportement.