Les nombreux dossiers qui ne peuvent plus attendre, tellement les réformes promises urgent, ont de nouveau été portés à l'appréciation de la présidence de la République, lors de la réunion du Conseil des ministres de dimanche. Il en a été ainsi des dossiers intimement liés à la restructuration de l'économie nationale. À commencer par ce dossier qui traîne malgré toute l'attention qui lui a été portée, et la pression exercée par le président de la République pour donner forme, dans les meilleurs délais, au cahier des charges y afférent : l'importation des véhicules neufs. Cette fois, le Président Tebboune s'est voulu plus tranchant encore en exigeant la présentation de ce fameux cahier des charges avant la fin de la semaine, soit plusieurs semaines après la date-butoir fixée au 22 juillet dernier lors d'une précédente réunion du Conseil des ministres. Sur ce même sujet, le président de la République a même décidé de «serrer le jeu» en prenant la résolution de réserver le créneau de l'importation de véhicules neufs exclusivement aux opérateurs nationaux. «Un texte séparé devrait être pris s'agissant des étrangers», est-il expliqué toutefois dans le communiqué officiel ayant sanctionné la réunion lors de laquelle le premier magistrat du pays, est-il précisé dans le même communiqué, a souligné «l'importance de veiller à la mise en œuvre effective et transparente de ce dispositif, de sorte à en faire bénéficier les véritables opérateurs économiques agissant dans le domaine de la sous-traitance, et a insisté sur le contrôle du strict respect par les bénéficiaires des dispositions du cahier des charges et l'application rigoureuse des sanctions en cas de manquement». Défricher le terrain pour le commerce transfrontalier au Sud Le commerce s'est également taillé une bonne part du temps pris par la réunion présidée par Abdelmadjid Tebboune. Il a été rapporté, à ce sujet, que la reprise du commerce transfrontalier au sud du pays est désormais d'actualité. Il a été, en effet, décidé «d'engager, après concertation avec les services du ministère de la Défense nationale, la reprise du commerce transfrontalier dans les zones du sud du pays, tout en renforçant les mesures de sécurité et de contrôle, en concertation avec les autorités des pays concernés». Une belle aubaine pour les populations du Grand Sud du pays, comme ça pourrait l'être également pour Naftal, puisque le président de la République a demandé à ce que soit examinée la possibilité que la filiale de Sonatrach engage des investissements directs dans les régions frontalières, sur les territoires du Mali et du Niger. Une proposition motivée par le souci de «réduire le trafic et la contrebande de carburants et de gaz butane». En relation avec la question du désenclavement du Sud, il a été également recommandé de revoir le dispositif de remboursement des frais de transport vers et depuis cette région du pays. Pour une réévaluation de l'accord d'association avec l'UE Les questions relatives au commerce et échanges avec l'extérieur n'ont pas été en reste. Ainsi, la Zone africaine continentale de libre-échange (Zleca) et les accords régionaux, bilatéraux et multilatéraux ont été évoqués avec, à la clé, des recommandations relatives notamment l'accord d'association avec l'Union européenne ,« qui doit faire l'objet d'une attention particulière en faisant valoir nos intérêts pour des relations équilibrées ». Sur cette même question, le Président Tebboune a appelé à la mise en place d'une équipe multidisciplinaire pour diriger la lutte contre la surfacturation ,«pour l'écarter définitivement du paysage national à travers notamment le renforcement de la coopération avec des instances internationales comme l'Union européenne, y compris en adhérant à des instruments juridiques internationaux qui peuvent rendre plus effective une telle lutte». Autre sujet nouveau abordé : les commerçants de nationalité étrangère exerçant en Algérie, notamment les bénéficiaires du statut de réfugié. Une nouvelle génération d'entrepreneurs Après les toutes récentes mesures destinées à soulager les jeunes entrepreneurs du dispositif de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej), c'est une nouvelle mentalité que l'on veut instaurer apparemment. De «palliatif au chômage des jeunes», l'Ansej doit désormais entrer dans une nouvelle ère, ce que les pouvoirs publics conçoivent comme « une stratégie pour la microentreprise (qui) doit s'inscrire dans une approche économique répondant aux besoins du marché », avec, pour finalité, la naissance d'une nouvelle génération d'entrepreneurs, propres, dynamiques et ambitieux, porteurs de projets. C'est à ce titre que le ministre délégué chargé de la Microentreprise a été chargé de revoir la stratégie que doit porter l'Ansej, en relation avec la nouvelle approche économique et de la présenter lors de la prochaine réunion du Conseil des ministres. Idem pour le développement de l'économie de la connaissance et des start-up dont «la pertinence du programme présenté» a gagné l'adhésion des décideurs du pays. Il reste à faire adopter, dans les meilleurs délais, les projets de textes réglementaires relatifs aux start-up, rendre rapidement opérationnel le fonds spécial dédié aux start-up pour lancer les premières entreprises dans les semaines à venir, mettre à la disposition du secteur les terrains d'assiette pour la mise en place des incubateurs et des accélérateurs, et veiller à la relocalisation des start-up algériennes établies à l'étranger, en leur offrant les mêmes conditions dont elles disposent actuellement. Azedine Maktour