En complément des gestes barrières, le port du masque permet de se protéger du virus du Covid-19. Obligatoire depuis la deuxième phase de la levée graduelle du confinement, cette mesure concerne aussi bien les adultes que les enfants. Rentrée scolaire oblige, les élèves seront sommés de porter la bavette dans leurs établissements. Comment ces bambins vont-ils réagir avec cette obligation ? Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Le port du masque dans les lieux publics et les transports en commun est obligatoire pour tous afin d'éviter la propagation du nouveau coronavirus. Cette mesure sanitaire concerne également les enfants appelés à rejoindre les établissements scolaires. Une rentrée scolaire qui approche justement à grands pas. Prévue demain mardi 25 août pour les classes d'examen (4e année moyenne et 3e année secondaire), la reprise des cours concerne, dans un premier temps, les élèves qui passeront, en septembre, le brevet d'enseignement moyen (BEM) et le baccalauréat. Ceux des autres niveaux ne reprendront le chemin de l'école que le 4 octobre prochain. Seulement, le port du masque de façon adéquate sera difficile pour la plupart d'entre eux. Le Pr Salim Nafti, spécialiste en pneumo-phtisiologie, estime que le port du masque chez les élèves dans les classes, les cours de récréation et les transports va être «très problématique». Selon lui, ce n'est pas évident pour un enfant de porter un masque parce qu'il doit parler, rire, courir, gesticuler sans cesse. «Tout cela rend le port du masque difficile chez les enfants, d'où le rôle des parents de faire en sorte de leur montrer l'utilité et l'intérêt de cette mesure parce que le virus de Covid-19 est présent et rôde toujours», dit-il. Le spécialiste rappelle le comportement «irréfléchi» de nombreux adultes qui tantôt portent la bavette sous le menton, tantôt au bras. Face à ces images désolantes, «les enfants et les adolescents, eux, doivent donc se donner à cœur joie à jouer avec leurs masques». Il appelle ainsi les parents à s'investir largement dans l'éducation et la sensibilisation de leurs enfants à porter les masques. Pour lui, le ministère de l'Education nationale doit, lui aussi, s'atteler à faire respecter le port du masque. Un rôle, précise-t-il, qui revient aux surveillants qui doivent veiller au respect de cette mesure dans les établissements scolaires, mais aussi aux enseignants qui doivent être «responsabilisés». «Les enseignants ont un rôle capital dans la sensibilisation des élèves au port du masque, afin d'éviter que ce virus ne se propage parmi les enfants qui sont souvent plus des porteurs sains que des malades. Il faut qu'ils donnent l'exemple», note-t-il. Outre le fait qu'un masque soit difficile à supporter pour un enfant, il risque d'être mal utilisé. L'enfant risque d'enlever son masque rapidement ou de le toucher trop souvent. «Le mieux reste sans doute de lui enseigner son utilisation», préconise le Pr Nafti. Il suggère, d'ailleurs, de faire en sorte à ce que cette obligation soit ludique pour les enfants. «Il est préférable de leur choisir des masques décorés de leurs personnages de dessins animés préférés ou de leurs héros. Si leur masque est quelconque en tissu noir ou blanc, il va vite finir en mouchoir ou se transformer en chiffon pour essuyer l'ardoise», dit-il, tout en plaidant pour une production de masques pour enfants afin qu'ils soient adaptés à leur taille. Ry. N.