Haddad, Tahkout, Ouyahia, Sellal ! Lancement du... ... mercato pénitentiaire ! Djidji a donné des instructions fermes pour durcir les peines à l'encontre des personnes arrêtées dans le cadre de batailles rangées. Les « interquartiers de la baston » ! Et déjà des voix s'élèvent des « beaux quartiers » d'ici et d'ailleurs, dont certaines du quartier parisien de « République », pour dénoncer un régime autoritaire, policier et attentatoire aux droits civiques. Sahbi ! Rien que ça ! Des ados et des adultes qui s'écharpent à coups de haches, de sabres et de harpons, c'est donc ça, les droits civiques ? Et en face, une présidence qui « marche » enfin, qui parle sans micro scotché à la joue, debout, non cloîtrée dans le silence complice et inerte, ça serait donc la dictature ? Des mectons juchés sur une mobylette à Boufarik, qui chopent au passage le sac à main, la main et le reste du corps d'une malheureuse femme qu'ils ont entrepris de voler, qu'ils traînent sur des dizaines de mètres, la laissant sanguinolente, gisant là, hébétée et sous le choc, c'est la seule faute à la junte au pouvoir, si j'ai bien compris les plaintes et gémissements de la bien-pensante secte droit-de-l'hommiste ? Je peux ne pas être d'accord avec un régime, un pouvoir - et Dieu sait que je ne le suis que rarement, d'accord - ce n'est pas pour autant que mes enfants, ma compagne et moi sortons tous les soirs, sabres au clair, taillader tout ce qui bouge. Et même ce qui ne bouge pas ! C'est quoi, cette démagogie de « zoudj frenkat » ? Oui ! Il faut dénoncer la mal-vie ! Et comment qu'il faut le faire ! Oui, il faut tous les jours accabler les pouvoirs successifs pour leur faillite collective dans l'industrie du bien-être social. Mais oui aussi, lorsque deux bandes foutent la terreur dans un quartier, dans une ville, la psychologie de supermarchés, la sociologie-Reader'-Digest, le regard critique posté de la terrasse de chez Flore, barakat ! Ça suffit le divan Ikea des p'tits Freud en soldes, pour justifier l'ignoble ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.