Et voilà que ceux auxquels on confie nos enfants en profitent pour séparer les filles des garçons. Mais oui ! Il y en a qui pensent, et c'est tout à fait écœurant, que, dès leur jeune âge, il faut mettre les filles à l'abri des garçons. Comme si l'urgence, en ces temps de Covid-19 qui s'est mis en tête d'accélérer la cadence, était de faire le tri à l'école. Parions que celui qui s'est empressé de mettre à exécution ce que lui dictent ses vilains refoulements cultive les mêmes idées saugrenues que le fameux directeur d'école de Khemis el Khechna, dans la wilaya de Boumerdès. L'allumé en question se déguisait, il y a deux ans, en Afghan pour mieux assumer son appartenance à l'intégrisme religieux et au modèle dont il faisait la promotion. Un déguisement provocateur qui, selon les convictions de l'énergumène, méritait plus d'attention que d'inquiétude. Le «Périscoop» qui rapportait les faits, en mars 2018, racontait comment, lors d'un conseil exécutif de wilaya réservé au développement de l'enseignement, l'individu et son accoutrement avaient effrayé le chef de daïra. Stupéfait, le responsable local n'en revenait pas que celui auquel l'administration avait confié la gestion d'une école communale ose se présenter à la réunion la barbe au nombril, en blouson militaire et en rangers ! J'ignore si, depuis, les règles qui dictent d'enseigner, plus sobrement, ont réussi à s'imposer dans cette école qui échappait au contrôle de l'inspection, si les tendances de ce dernier ont bénéficié d'une thérapie salvatrice ou si les fossoyeurs de l'école ont réussi leur coup. Celui d'en finir avec la pensée avant-gardiste pour mieux baliser la route au cheminement rétrograde porté par un intégrisme islamiste qui ne fait pas de quartier et fait feu de tout bois. Depuis la loi qui imposait de se réconcilier avec les barbares qui ont semé la terreur et ensanglanté le pays pendant plus de dix ans, on réalise que, mine de rien, les pensées nocives et les comportements hautement toxiques ont pris une sacrée avance là où les idées progressistes ont été, volontairement, combattues par un Bouteflika vengeur, occupé à dépecer le pays. M. B.
