Un nouveau mandat de dépôt à l'encontre de l'un des anciens ministres poursuivis pour corruption. Abdelkader Ouali, ex-ministre des Travaux publics, a été placé hier sous mandat de dépôt. Poursuivi dans le même dossier, le P-dg de l'Agence nationale des autoroutes avait été, lui aussi, mis en détention provisoire une semaine auparavant. Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Les mis en cause sont tous deux poursuivis pour des faits liés aux travaux qui ont été menés dans le cadre de la réalisation de la pénétrante vers l'autoroute Est-Ouest au début des années 2000. Le responsable de l'ANA se trouvait à cette époque en poste à Aïn-Defla où il occupait la fonction de directeur régional des travaux publics. L'ancien ministre était, quant à lui, au poste de wali. Ce que l'on sait de cette affaire est qu'elle est en cours d'instruction depuis plusieurs semaines déjà. Le P-dg de l'ANA a été convoqué et auditionné huit jours auparavant au niveau du tribunal de Sidi-M'hamed où le juge d'instruction chargé de son dossier a décidé de le placer sous mandat de dépôt. Abdelkader Ouali a, quant à lui, reçu une convocation ce mardi. «Il s'est rendu au tribunal en homme libre, il n'a été ni escorté par les gendarmes ni emmené de force», témoigne son avocat qui nous fait également savoir que son client a été auditionné durant la matinée avant d'être informé de la décision de sa mise sous mandat de dépôt. Abdelkader Ouali a été, par la suite, conduit à la prison de Koléa où se trouvent incarcérés de nombreux anciens ministres. Le 20 octobre dernier, il avait renoncé officiellement volontairement à son immunité parlementaire. Cette décision faisait suite à une demande introduite un mois plus tôt par le ministre de la Justice. Le communiqué dans lequel le ministère rendait publique sa décision n'a pas fourni les motifs de cette demande. Me Djamil Chelgham, son avocat, s'était dit surpris de voir une nouvelle demande introduite pour la levée de l'immunité parlementaire de son client, rappelant que celui-ci avait fait l'objet d'une procédure similaire sept mois auparavant. En mars dernier, une majorité de députés avaient voté contre la levée de l'immunité de leur collègue parlementaire. 240 oui, 40 non et 19 abstentions ont été enregistrés au cours d'une séance de vote à main levée. Depuis le déclenchement de la campagne de lutte anti-corruption, seize anciens ministres ayant servi sous le régime Bouteflika ont été placés sous mandat de dépôt. Parmi les concernés, seuls Amara Benyounès et l'ancien secrétaire général du FLN ont pu bénéficier à nouveau de la liberté. Amara Benyounès a quitté la prison après une sentence le condamnant à une année de prison, en appel, dans l'affaire Haddad. La peine prononcée correspondait à la période passée en détention avant son jugement. Mohamed Djemai avait, pour sa part, été condamné à deux ans de prison. Dont une année ferme. La peine correspondait, là aussi, à la période de détention écoulée. En octobre dernier, treize ministres demeuraient en détention après le décès de Moussa Benhammadi. Avec Abdelkader Ouali, quatorze anciens ministres demeurent à ce jour incarcérés. A. C.