Le secteur de la céramique est sévèrement impacté mais il a fait face à toutes ses obligations par le maintien de l'activité et la préservation des postes d'emploi durant toute la phase de la situation pandémique. Maintenant, c'est au gouvernement de jouer le jeu. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - C'est en ces termes que le président de l'Association des céramistes algériens s'est exprimé jeudi sur les ondes de la Radio nationale Chaîne 3. Avec la découverte du vaccin et la décrue des contaminations, l'économie nationale est inscrite dans l'après-Covid. Pour ceci, il dira que les entreprises appellent à un plan de sauvetage dans une conjoncture marquée par « l'effondrement de notre industrie et le BTPH complètement à l'arrêt ». Mais il dira que les pouvoirs publics doivent faire preuve de plus de compréhension. « Il y a ceux qui ont préservé leurs entreprises et n'ont pas procédé au licenciement de leurs travailleurs », avance-t-il. Parlant de la filière de la céramique, il dira que « nous n'avons pas de licenciement dans le secteur de la céramique malgré la baisse du programme de logements et nous avons respecté tous nos engagements sociaux et économiques .» Parmi les solutions qu'il préconise aujourd'hui, il parlera de « pragmatisme dans le choix des filières qui peuvent redémarrer et donner des résultats à court, moyen et long terme ». « C'est avec un travail d'identification des filières que ces dernières peuvent être récupérées sur le plan national et les inscrire sur une perspective internationale avec des mesures incitatives pour le transport de marchandises afin de conquérir des marchés à l'international et sur le plan bancaire par des facilitations dans les transactions pour que le produit puisse s'installer sur des marchés asiatiques et africains et américains et pouvoir faire la concurrence à certaines puissances exportatrices .» C'est là où le gouvernement doit intervenir dans le cadre d'un objectif tracé, estime Mohamed Moncef Bouderba. Mais comment intervenir et se projeter sur l'après-Covid ? L'invité de la rédaction de la Chaîne 3 dira qu'il existe des solutions envisageables. « On peut essayer de trouver des mécanismes bancaires, de facilitations portuaires, de logistique, trouver des caisses de compensation et mettre en place des outils qui nous permettent d'aller vers l'exportation, non pas seuls, mais avec les pays maghrébins et avec l'Afrique », préconise-t-il. « L'Afrique est un réservoir de matière première et pour cela nous devons travailler avec nos frères africains », rappelle-t-il. Par rapport au sauvetage des entreprises nationales, il considère que les mesures conjoncturelles s'avèrent insuffisantes pour les renforcer. Il dira à ce sujet qu'« il faut beaucoup de courage pour poser les vrais problèmes et c'est à ce moment qu'on trouvera les vraies solutions qui prennent en compte l'intérêt à court terme ». Il salue, dans ce contexte, les déclarations du ministre de l'Industrie et du ministre des Finances qu'il considère des « révolutionnaires », dans la mesure où « on va donner tous les moyens pour accompagner les entreprises publiques », estime-t-il. Pour ce faire, il espère que ces entreprises pourront bénéficier d'un plan de sauvetage sérieux et à l'occasion il avance quelques suggestions. « Il faut ouvrir l'entreprise algérienne à l'actionnariat.» Il faut encourager l'Algérien à faire confiance dans son industrie par sa participation au financement, parlant des grandes entreprises, citant à ce sujet Cosider, Enie, Sonatrach ou une chaîne hôtelière, qui ont besoin de financement pour se moderniser et changer de stratégie pour aller vers l'international. Enfin, parlant de la rationalisation des dépenses et des transferts sociaux, le représentant des céramistes appelle à arrêter les subventions de l'Etat et milite pour la suppression des subventions des produits de première nécessité mais avec une compensation salariale, inscrite, selon lui, dans une logique de lutte anti-gaspillage, mais tout en préservant un « minima social», parlant de l'école et de la santé. Plus explicitement, il préconise une suppression de subvention des matières premières graduellement pouvant aller jusqu'en 2023. A. B.