Coupe de la Confédération : L'USMA prête à briller à domicile    Une entrée en matière inquiétante des Algériens    FAF – DTN : Vers une réforme du système de compétition à partir de la prochaine saison    Noyau d'une industrie du cinéma naissante    L'ancêtre d'internet et des moteurs de recherche était créé en Belgique    Le CODESA dénonce 50 ans de crimes et violations graves commis par l'occupant marocain    Le Président Tebboune souligne la nécessité de renforcer le système national de santé    Des colons organisent une fête provocatrice à Jabal al-Mukaber, au sud-est d'Al Qods    LFI bataille ferme pour accélérer le réarmement de la France impérialiste    Belmehdi supervise l'inauguration de nouvelles infrastructures religieuses    Derbal insiste sur la nécessité de numériser la gestion des infrastructures hydrauliques    Bilan de la situation 2023/2024 et les perspectives de l'économie algérienne à l'horizon 2030    Clôture de la 1ère édition    Importants progrès dans le processus de numérisation    Huit éléments de soutien aux groupes terroristes arrêtés    L'Education, la Recherche scientifique et l'Environnement au menu…    Mouvement partiel dans le corps des cadres locaux    «Le projet de la stratégie nationale de développement de la communication institutionnelle bientôt soumis au Gouvernement»    Programme TV du 4 novembre 2025 : Coupes et Championnats – Heures et chaînes    Programme TV du samedi 25 octobre 2025 : Ligue 1, Bundesliga, CAF et championnats étrangers – Heures et chaînes    Programme TV du 24 octobre 2025 : Ligue 2, Ligue 1, Serie A, Pro League – Heures et chaînes    Festival international du Malouf: fusion musicale syrienne et russe à la 4e soirée    Adhésion de l'Algérie à l'AIPA en tant que membre observateur unique: le Parlement arabe félicite l'APN    Industrie pharmaceutique : nécessité de redoubler d'efforts pour intégrer l'innovation et la numérisation dans les systèmes de santé nationaux    Conseil de sécurité : début de la réunion de haut niveau sur la question palestinienne et la situation au Moyen-Orient    Examen de validation de niveau pour les diplômés des écoles coraniques et des Zaouïas mercredi et jeudi    APN : la Commission de la santé à l'écoute des préoccupations des associations et parents des "Enfants de la lune"    Réunion de haut niveau du Conseil de sécurité sur la question palestinienne et la situation au Moyen-Orient    Boudjemaa reçoit le SG de la HCCH et le président de l'UIHJ    Athlétisme / Mondial 2025 : "Je suis heureux de ma médaille d'argent et mon objectif demeure l'or aux JO 2028"    Ligne minière Est : Djellaoui souligne l'importance de la coordination entre les entreprises de réalisation    Mme Bendouda appelle les conteurs à contribuer à la transmission du patrimoine oral algérien aux générations montantes    CREA : clôture de l'initiative de distribution de fournitures scolaires aux familles nécessiteuses    Poursuite du suivi et de l'évaluation des programmes d'investissement public dans le secteur de la Jeunesse    Agression sioniste contre Ghaza : le bilan s'alourdit à 65.382 martyrs et 166.985 blessés    La ministre de la Culture préside deux réunions consacrées à l'examen de l'état du cinéma algérien    Le Général d'Armée Chanegriha reçoit le Directeur du Service fédéral pour la coopération militaire et technique de la Fédération de Russie    Foot/ Coupe arabe Fifa 2025 (préparation) : Algérie- Palestine en amical les 9 et 13 octobre à Annaba    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Cohabitation avec les islamistes : la faillite d'une démarche ?
Tunisie
Publié dans Le Soir d'Algérie le 30 - 01 - 2021

La Tunisie traverse une zone de turbulences qui ne s'éloigne pas avec le temps. Les événements ont même pris une connotation inédite ce week-end, avec la tentative d'empoisonnement de Kaïs Saïed.
L'information a très vite fait le tour du monde, occupé la première place des médias régionaux et internationaux, alimentés par des communiqués de la présidence tunisienne qui a joué toute la transparence sur le sujet. Cette dernière a fait savoir que le chef d'Etat tunisien a frôlé de peu l'empoisonnement par une substance mortelle, qui pourrait être de la ricine, selon les médias locaux, contenue dans un courrier anonyme qui lui avait été adressé.
L'enveloppe a été ouverte par une proche collaboratrice de Kaïs Saïed, et celle-ci a perdu immédiatement connaissance et a été conduite dans un hôpital. L'un de ses collègues qui se tenait dans le même bureau à ce moment a été, lui aussi, pris d'un malaise. Le ministère de l'Intérieur a annoncé l'ouverture d'une enquête.
Cette affaire, très grave, a accentué la grande tension qui pèse sur ce pays secoué par une grosse crise politique sur fond d'émeutes nocturnes quasi quotidiennes depuis la mi-janvier. Premier Président élu démocratiquement, en 2019, Kaïs Saïed jouit d'une sympathie réelle auprès d'une grande majorité des Tunisiens qui fustigent, à l'inverse, l'incapacité de tous les gouvernements qui se sont succédé à régler les problèmes dans lesquels se débat la jeunesse tunisienne.
Avant sa tentative d'empoisonnement, il se trouvait, en revanche, en conflit ouvert avec son Premier ministre qui lui a adressé une correspondance dans laquelle il annonçait avoir procédé à un vaste remaniement touchant pas moins de douze ministres (y compris ceux de l'Intérieur, de la Justice et de la Santé), sans avoir respecté les procédures. Il s'est, d'autre part, opposé à la nomination de ministres soupçonnés d'être impliqués dans des affaires de corruption ou de conflit d'intérêts.
Kaïs Saïed a également critiqué le choix du chef du gouvernement (le troisième en l'espace d'une année) de se confier l'intérim du ministère de l'Intérieur.
Cette crise politique n'a fait qu'exacerber les esprits au sein de la population qui laisse exploser sa colère dans les rues depuis deux semaines à présent. Un couvre-feu a d'ailleurs été décrété jusqu'à la mi-février par les pouvoirs publics qui ont, en outre, procédé à des arrestations massives parmi les manifestants. La police locale a annoncé l'arrestation de six cents personnes, mais ce chiffre pourrait aller jusqu'à mille personnes, à en croire différents observateurs qui se trouvent sur place. Au cours des premiers jours ayant suivi les premières manifestations, l'armée a été déployée aux abords des institutions pour éviter tout dérapage. Les Tunisiens réclament une meilleure politique sociale, des solutions au chômage, ainsi que la libération des détenus.
Ces événements semblent aujourd'hui renvoyer la Tunisie à la case départ. Il y a dix ans, les Tunisiens étaient sortis dans les mêmes circonstances et pour les mêmes raisons manifester à travers toutes les villes du pays.
L'euphorie suscitée par le mouvement qui a conduit à la chute de Ben Ali a été malheureusement de très courte durée. Les Tunisiens évoquent une «régression terrible» du pays. La révolution du jasmin a cédé place aux émeutes de la faim, signant l'échec de tout le processus politique entrepris depuis. Ce processus a été particulièrement marqué par l'adoption de l'Assemblée nationale constituante tunisienne en 2011 et l'accession du chef du parti islamiste Ennahda à la tête du Parlement.
Ce processus a été particulièrement marqué par l'adoption de l'Assemblée nationale constituante tunisienne en 2011, qui avait pour mission la rédaction de la Constitution de la deuxième République, mais qui a ouvert, en fait, la voie au parti islamiste Ennahda lui permettant d'arracher la présidence du Parlement.
La gestion d'Ennahda, appuyé par les sociaux-démocrates, favorise rapidement une montée de violence qui se solde par des assassinats politiques. En 2013, l'assassinat d'un député du FP (Front populaire) met le feu aux poudres et provoque le soulèvement d'une partie de la population qui réclame la dissolution de la Constituante.
Ennahda promet de revoir sa politique, de s'éloigner des discours misogynes et tente cette fois de s'aligner sur le modèle turc. Un conflit ouvert avec les modernistes bloque le projet et l'institution et freine, durant un moment, la mise en place du Conseil constitutionnel. L'immobilisme s'étend à une bonne partie des autres institutions et fait naître des crises à répétition.
Le rêve de la deuxième République s'éloigne rapidement. Aujourd'hui, de plus en plus de personnalités appellent de nouveau à la dissolution de l'Assemblée constituante, désormais perçue comme étant l'élément de blocage essentiel à l'avènement de la seconde République tant rêvée.
A. C.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.