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Ruffini : une affaire retentissante de faux tableaux
PEINTURE
Publié dans Le Soir d'Algérie le 22 - 02 - 2021

Comment un marchand d'art, Giuliano Ruffini, aurait trompé pendant des décennies musées et maisons de vente avec des dizaines de faux de maîtres anciens : une des plus passionnantes énigmes du monde de l'art sort au grand jour. Ancien journaliste au journal Libération, Vincent Noce a mené l'enquête pendant cinq ans, qu'il retrace dans L'affaire Ruffini (édition Buchet-Chastel). Un récit «très bien documenté» pour démêler une «énorme affaire avec des dizaines et des dizaines de faux tableaux», estime l'expert français en maîtres anciens du pôle financier de Paris Eric Turquin.
A la suite d'une enquête ouverte en mai 2014 et confiée à des juges d'instruction du pôle financier pour «escroquerie artistique» et «contrefaçon», un mandat d'arrêt européen a été lancé à l'encontre du Franco-Italien, Giuliano Ruffini.
Un peintre italien, Lino Frongia, soupçonné d'avoir exécuté des faux, est aussi réclamé par la justice française. Tout en rappelant que les suspects sont présumés innocents, Vincent Noce base son enquête fouillée sur ses contacts avec de très nombreux protagonistes, aux avis parfois divergents.
«La vérité n'est jamais pure et rarement simple», reconnaît-il, citant volontiers Oscar Wilde. La cour d'appel de Milan a autorisé l'an dernier la remise des deux hommes à la justice française. Pour Giuliano Ruffini, elle a indiqué qu'elle ne pouvait le livrer avant l'aboutissement d'une procédure parallèle pour évasion fiscale.

Faux Cranach
Au moins sept œuvres, faussement attribuées notamment au Parmigianino, au Greco, à Cranach, sont dans le viseur de la justice française. Dont certaines ont atteint des sommets aux enchères, comme le faux Cranach vendu 7 millions d'euros au prince du Liechtenstein.
La présence de liants ou de pigments du XXe siècle, détectés tardivement sur plusieurs tableaux, prouve qu'ils n'étaient pas d'époque. Giuliano Ruffini, 75 ans, un homme au contact «charmant» au demeurant, selon le journaliste, vit entre Parme et Reggio-Emilia, tout comme Lino Frongia. «Depuis les années 1990, il aura vendu, la plupart du temps par des intermédiaires, des dizaines, voire des centaines de tableaux. Certains ont été exposés par de grands musées. Aucun n'avait d'historique.
Le plus surprenant, c'est la manière dont musées, galeristes, maisons de ventes n'ont pas cherché à savoir l'historique des toiles, se laissant séduire par la finesse des reproductions», affirme Vincent Noce. «Il y a, déplore-t-il, une grande négligence des experts et conservateurs qui ne se sont pas interrogés sur l'absence de provenance des œuvres et se sont contentés d'un examen visuel (parfois même sur photographie) sans études en laboratoire».
Eric Turquin l'admet : «Il nous a fallu du temps, moi compris, pour comprendre. Ruffini a roulé les grands musées, fait de nombreuses victimes.» «Le faux est à l'œuvre d'art ce que le dopage est au sport. Ruffini n'a pu agir que par un réseau de voyous. Il y avait sûrement plusieurs faussaires. Il utilisait des prête-noms, passait par des hommes de paille, inventait des provenances», estime l'expert.
C'est après que Ruffini et certains de ses intermédiaires se sont disputés sur le partage des bénéfices, qu'en 2015, Vincent Noce a reçu la visite d'un premier, puis d'un deuxième qui l'ont mis sur la piste du système de contrefaçon.
Ruffini a assuré avoir principalement revendu les tableaux de la collection du père de son ancienne compagne Andrée Borie. Une collection jamais signalée par personne, remarque Vincent Noce.
Ruffini lui a expliqué qu'il ne les vendait pas comme des œuvres de tel ou tel maître, la mention «attribué à» étant parfois ajoutée, et que ce sont les experts qui ont parfois validé l'hypothèse d'une œuvre authentique. Quant à Lino Frangia, excellent copiste de maîtres anciens, il se défend d'être un faussaire.
L'enquête de Noce rapporte des épisodes cocasses, comme quand des agents de la brigade fiscale italienne, à la recherche de renseignements sur la fraude fiscale reprochée à Ruffini, n'ont pas considéré comme suspecte la présence d'un four dans une buanderie de la ferme où il vit... alors même qu'un visiteur de passage y avait vu un tableau qui séchait.


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