La toute dernière rencontre entre le président de la République et une délégation du Front des forces socialistes, composée de son premier secrétaire national et d'un membre de son instance présidentielle, continue de susciter une grogne parmi la base militante. Alors que la direction actuelle du doyen des partis de l'opposition tente de «calmer le jeu», en programmant deux conclaves au niveau des deux principales fédérations du parti, à Béjaïa, samedi dernier et Tizi-Ouzou pour ce jeudi, en début d'après-midi, dans l'attente de la tenue d'une session extraordinaire du conseil national, après-demain samedi, la base militante, majoritairement hostile à la démarche de celle-ci qui y voit un pas de plus vers la «normalisation», ne reste pas les bras croisés. Dans un communiqué rendu public hier mercredi, le collectif interfédéral de la base du FFS invite les militants et les sympathisants du parti à exprimer pacifiquement, mais fermement, leur volonté de changement en le rejoignant dans une démarche de restitution du parti à ses militants. Une démarche qui vise, ajoute-t-il, à «nous opposer à toute tentative de normalisation du parti et à toute action qui viserait à le dévier de sa voie historique». Et d'agir «de façon à lui permettre de réoccuper la place qui lui revient en tant que fer de lance de l'opposition démocratique». Ce pourquoi, ce collectif exige la «démission des membres de la direction illégitime qui, par leur collusion avec les tenants du pouvoir, ont usurpé leur mission et trahi l'idéal du FFS», ainsi que «la préparation à moyenne échéance d'un congrès ordinaire rassembleur très largement ouvert à toutes celles et à tous ceux qui partagent les valeurs et les objectifs fondamentaux de notre parti». Entre-temps, ce collectif composé de militants, d'anciens de 1963, de membres du conseil national, des fédérations et des sections, dit attendre de ces derniers «qu'ils sanctionnent les égarements des membres de cette direction illégitime». Et d'être plus explicite dans sa requête en demandant le «retrait de confiance à la direction actuelle». M. K.