Il est mort hier matin. La dernière fois que je l'ai rencontré, c'était en janvier 2019, puis un jour de mars de la même année en fin de rassemblement du Hirak à la Grande-Poste avant que ce lieu ne soit interdit à toute manifestation. Heureux de voir cette masse de jeunes battre le pavé pour une autre Algérie, nous qui, après la disparition du Matin, la série de procès intentés aux journalistes de plusieurs quotidiens, les dérives du régime de Bouteflika, commencions à désespérer. Autrement, après l'interdiction du Matin en juillet 2004 par le pouvoir de Bouteflika, journal dans lequel il a travaillé une dizaine d'années, traitant de sujets lui tenant à cœur, la Palestine notamment, mais aussi tout ce qui touchait au social mais aussi la culture, je le rencontrais de temps à autre à la librairie Ijtihad que tenait le couple Arezki Tahar dit Kiki et Nacéra... Lors de nos rencontres, notamment après la disparition du Matin, on évoquait ces années 90 – il avait intégré le journal en 1994 – et ceux qui en ont fait partie, morts assassinés ou décédés prématurément – je pense à Redouane Osmane journaliste un temps au Matin et syndicaliste. Et ce, sans occulter nos prises de bec – il venait du PST et moi de l'ex-PAGS. Et on se remémorait surtout le Alger de nos belles années – bien que je sois plus âgé que lui – de cet Alger des années 70 et 80, où, en dépit de l'autoritarisme, il y avait une vie culturelle et artistique qui n'existe plus aujourd'hui. Redouane Zizi laisse un souvenir d'un journaliste et surtout d'un homme, un militant de gauche aux convictions chevillées au corps. Adieu frère. À sa famille et ses proches, mes condoléances attristées. Hassane Zerrouky