Peut-on se construire une fortune sur des restes ? S'enrichir avec ce qui survit à un sinistre? Aujourd'hui, j'avais envie d'aborder le cas de ces jeunes et moyennement jeunes qui profitent de situations chaotiques pour finir de vider les maisons désertées, momentanément, par leurs propriétaires. Que des citoyens soient contraints de fuir les lieux, lors d'un sinistre, et que d'autres attendent que ces derniers aillent chercher refuge ailleurs pour s'infiltrer à l'intérieur et s'emparer de ce qui reste est inqualifiable. Si l'on en arrive à quitter sa maison et à laisser en l'état cette dernière sans avoir eu le temps de faire l'inventaire de ce qui a échappé à un incendie, à des pluies diluviennes ou à un séisme, c'est que la situation est dangereuse pour toute personne qui s'entêterait à rester chez elle ou qui se risquerait alentour. Eh bien non ! Il y en a qui voient en ces sinistres une aubaine, une occasion de finir le travail en dépouillant des concitoyens, désespérés, du peu qui aura survécu à ce qu'ils auront parfois mis toute une vie à capitaliser. Tandis que les uns détournent le regard des décombres, parce que le spectacle de désolation qu'offrent les lieux est effroyable, des individus sans foi, sans principes et sans avenir, parce que l'on ne se construit pas sur le deuil d'autrui, pensent à exploiter la situation à leur profit. Heureusement que les intentions louables sont plus nombreuses que celles condamnables. Comment, sinon, nourrir le moindre espoir quant à l'avenir qui se profile pour chacun ? Stupéfiant, le souffle qu'il faut avoir pour se transformer en courageux fossoyeur. Pour s'armer de ce courage qui donne froid dans le dos. Propre à ceux qui évoluent sans scrupules et n'éprouvent aucune gêne à achever des compatriotes déjà à terre. La compassion, la solidarité, ce n'est pas pour eux. Ce qui réconforte, ce sont ces beaux témoignages qui fleurissent sur les réseaux sociaux. Heureusement, tout le monde ne s'abreuve pas de la détresse d'autrui. Tous les convois qui ont pris la route vers les régions sinistrées sont les témoins d'un esprit de partage qui prend le dessus quand les choses tournent au drame ! M. B.