Medgaz ? Non ! Men'medch ! Nous tous qui applaudissons à tout rompre la médaille d'or de la judokate algérienne Chérine Abdellaoui aux Jeux paralympiques, avons raison de savourer ce bonheur et ce sentiment de fierté. Mais une fois que nos mains se seront fatiguées de taper l'une contre l'autre, il faudra bien revenir à la réalité du handicap en Algérie. Les textes de loi existent. Sont-ils appliqués ? Il suffit de poser quelques questions. Sur l'obligation des accès aménagés aux espaces et administrations publics et privés, combien en sont réellement équipés ? Certains, oui ! Une majorité, sûrement pas. J'ai pu le vérifier dans les quatre communes que je traverse quotidiennement avant d'arriver chez moi, aucune ne dispose d'une rampe pour fauteuil et à destination des personnes à mobilité réduite. Aucune ! Combien de nouvelles cités d'habitation sont équipées d'ascenseurs ? Certaines. Pas toutes. Loin de là. On me dit que des quotas de « niveau bas » sont réservés aux handicapés. Combien de rez-de-chaussée faut-il alors prévoir pour abriter toutes les personnes en situation de handicap ? Et je ne parle pas de l'accès à l'achat d'un véhicule spécialement adapté au handicap. Un marathon administratif ubuesque, sachant justement que ce sont généralement les personnes à mobilité réduite qui procèdent aux démarches. Et je n'évoque pas ici ... à la vérité, je pourrais noircir encore et encore des pages entières de cette société quasiment fermée au handicap dans son agencement pensé par des « valides » ! Alors, oui ! Je me félicite de la performance de Chérine. Je fais miennes ses larmes de joie et de fierté en haut du podium. Mais ne peux détourner mon regard de la béance dramatique dont souffrent nos cités en matière d'adaptation au handicap. Car oui, c'est aux concepteurs des espaces et aux gouvernants donneurs d'ordres de s'adapter, non aux handicapés ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.