Le Mouvement de la société pour la paix a émis de sévères réserves au sujet de l'action de l'Autorité nationale indépendante des élections, notamment durant les deux phases, celle d'abord en cours de la collecte des signatures et celle, ensuite portant annonce des candidatures. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Pour le parti que préside Abderezzak Makri, l'action jusqu'ici de l'instance que dirige Mohamed Charfi est «loin de contribuer à instaurer un climat politique à même de susciter l'intérêt des citoyens pour les élections». Bien au contraire, relève-t-il, elle «renforce et consacre l'abstentionnisme dans le sens de créer un bloc électoral préalablement dirigé». Et ces réserves du MSP ont essentiellement trait au traitement par l'ordonnance présidentielle portant amendement de la loi électorale de l'article 200 qui, selon lui, affecte considérablement la compétitivité ou encore le retard de l'Autorité dans la remise des dossiers de candidature et des formulaires de souscriptions aux partis politiques, et ce, au niveau de nombreuses wilayas du pays en plus de la complexité des procédures juridiques liées à la collecte des signatures. Et de considérer dans ce cadre que le nombre de 800 000 formulaires est «imaginaire», soulignant que la loi prévoit la collecte de 50 000 signatures pour l'élection présidentielle et 25 000 signatures à titre exceptionnel pour les dernières élections législatives. Autre réserve du MSP, celle de la responsabilité imputée aux citoyens qui, en dépit de leur détention de cartes d'électeurs et d'attestations d'inscription, ne figurent pas sur les listes électorales. Et d'appeler à «éliminer les entraves bureaucratiques et juridiques et la prise en compte de formules pratiques appropriées pour les élections locales, qui confèrent aux assemblées locales de la crédibilité et les qualifient pour jouer leur rôle dans le développement local et redonner espoir au citoyen et restaurer la confiance perdue...». Et cette condition de collecte de 800 000 parrainages d'électeurs n'est également pas du goût du Front pour la justice et le développement. Dans un communiqué sanctionnant les travaux d'une session de son conseil consultatif national, le parti que préside Abdallah Djaballah qualifie de «limitées» les modifications apportées à la loi électorale dans le sillage de la toute récente ordonnance présidentielle y afférente. Pour le FJD, cette loi a «prouvé son incapacité à encadrer les processus électoraux, en particulier le maintien des conditions insurmontables liées aux signatures, qui dépassent le nombre de 800 000 parrainages d'électeurs dans toutes les municipalités et les wilayas du pays. Une disposition qui, en plus de bien d'autres, vise, selon le mouvement islamiste, la limitation de la participation des partis à la toute prochaine compétition électorale. Pour autant, le président du FJD appelle toutes les forces politiques et agissantes dans le pays à prendre part aux élections locales anticipées du 27 novembre prochain, insistant, dans la foulée, sur l'impératif de consacrer le changement escompté sur le terrain. Abdallah Djaballah a, en effet, invité les «forces politiques sérieuses et celle de l'opposition à la coordination pour, selon lui, réhabiliter l'acte politique organisé et faire face ensemble aux pratiques visant le noyautage de la scène politique nationale et d'éloigner les partis de leurs missions constitutionnelles». Pour le parti islamiste, «les élections libres et transparentes constituent l'unique moyen pour le peuple à l'effet d'exercer sa souveraineté à travers le choix des programmes et des hommes qui le représenteront et capables de concrétiser ses aspirations». Aussi, Djaballah a mis le doigt sur la nécessité de mettre au point une stratégie dans la perspective de ces élections locales à l'effet de présenter des listes de qualité et compétitives à même de conférer aux futures assemblées locales (APC et APW) cette plus-value, et ce, au bénéfice du peuple». M. K.