L'inflation prend du terrain. Après l'augmentation des prix des denrées alimentaires et autres produits de large consommation, c'est au tour des services de suivre cette tendance haussière. Les transporteurs privés de voyageurs et les taxis sollicitent leur tutelle pour la révision de la tarification de leurs prestations. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Les transporteurs privés de voyageurs et les chauffeurs de taxi suivent la tendance actuelle de l'augmentation des prix de la quasi-totalité des marchandises et demandent à leur tour, la révision à la hausse de leur tarification. Selon le secrétaire général et porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans d'Algérie (UGCAA), Hazab Benchohra, l'augmentation des prix des consommables utilisés dans l'activité des transporteurs, notamment les pneumatiques et les huiles, impose de revoir la tarification des transports. Pour ce faire, il plaide pour la mise en place d'une commission mixte qui regroupera la tutelle, les partenaires sociaux et des experts. Celle-ci, explique-t-il, s'attèlera à l'étude de ce dossier pour décider d'une augmentation raisonnable des tarifs des transports, sans pour autant pénaliser les usagers. «Cette augmentation sera basée sur une étude socioéconomique qui prendra en considération la hausse des prix des différents consommables et la dévaluation du dinar», note-t-il. Hazab Benchohra rappelle, à cet effet, que cette doléance a été soumise au ministre des Transports, il y a près de trois semaines, lors d'une rencontre à laquelle ont pris part six fédérations : celles des chauffeurs de taxi, des transports de voyageurs et de marchandises, des autoécoles, les contrôles techniques automobile, l'UGCAA et même la Fédération nationale des agences de tourisme. Affiliée à l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), la Coordination des chauffeurs de taxi de la wilaya d'Alger évoque de son côté, la situation des taxis qui peinent à joindre les deux bouts. «Les chauffeurs de taxi se plaignent du tarif du compteur de l'urbain individuel qui n'est plus rentable pour eux. Ils recourent souvent au jumelage interdit par la loi et s'exposent ainsi à de lourdes sanctions», fait remarquer Sid-Ali Aït El-Hocine, secrétaire général du bureau de la wilaya d'Alger de la coordination. Rappelant que 99% du parc de taxis d'Alger, qui compte 17 800 véhicules, sont des taxis urbains individuels, il souligne la nécessité de sauver cette frange de professionnels du chômage qui les guette. Il évoque à cet effet, un nouveau mode d'activité des taxis dans la capitale dont le projet a été présenté à la tutelle. «Aujourd'hui, les courses de taxi-compteur reviennent très cher au citoyen dont le pouvoir d'achat ne cesse de s'affaiblir. Nous avons donc suggéré au ministère des Transports de convertir les taxis urbains individuels en taxis collectifs urbains, un mode de transport qui arrange les clients», explique-t-il. Pour la réussite de cette opération, le syndicaliste insiste sur la révision de la tarification actuelle du taxi collectif urbain et l'introduction de véhicules de plus de 4 places. «Ce projet permettra de créer de nouvelles lignes de taxis collectifs urbains, à travers toutes les communes de la capitale, notamment dans celles où le transport en commun pose problème. Nous avons même proposé de le lancer dans les nouveaux pôles d'habitations, tels que Draria et Sidi-Abdellah. Il sera d'un grand secours aux habitants de ces quartiers où les bus font vraiment défaut», dit-il. La suggestion de la Coordination des chauffeurs de taxi de la wilaya d'Alger a trait également à la création de stations de départ et d'arrivée pour chaque ligne, où les taxis seront soumis à des droits de stationnement quotidiens», ajoute Aït El-Hocine. Quant au taxi urbain individuel, il précise qu'il retrouvera la place d'un mode de transport VIP avec une tarification qui couvrira les charges du chauffeur. Ry. N.