La crise au sein du Front de libération nationale enregistre un nouveau rebondissement, avec la convocation par la police de membres du comité central suite à des plaintes déposées par le secrétaire général du parti. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Et c'est le coordinateur de l'instance de coordination du vieux Front qui le confirme. «Près de soixante-dix membres du Comité central ont été convoqués à l'effet de se présenter au commissariat de police de Tixeraïne, à Bir-Mourad-Raïs, à Alger. Moi-même j'ai déjà été entendu dimanche avec pas moins de trois chefs d'inculpation retenus contre moi», affirmait, hier, Mohammed Issaâd. Des présentations qui se font «par vagues, suite à une plainte déposée par Abou el Fadhl Baâdji pour violation et saccage du siège national», poursuit notre interlocuteur. Accusations que le mouhafadh de Blida réfute catégoriquement, lui qui dit que les présents au rassemblement d'il y a quinze jours de cela «n'ont usé d'aucune violence pour s'introduire dans le siège national du parti et y tenir une session ordinaire du comité central au bout de laquelle le retrait de confiance à Baâdji a été adopté». Pour lui, c'est le «contraire» qui s'est passé puisque, poursuit-il, «nous avons été, moi et deux autres cadres du parti, Chara et Mérabet, retenus de force à l'intérieur du siège du parti. Ce à propos de quoi d'ailleurs nous avons décidé de porter plainte». Pour rappel, le 9 septembre dernier, des dizaines de membres du comité central du parti FLN avaient organisé un rassemblement devant le siège national, sis à Hydra, sur les hauteurs de la capitale, avant d'y accéder dans une atmosphère empreinte de violences physiques et verbales, ayant fait le tour des réseaux sociaux. Ils ont par la suite tenu une session ordinaire du comité central, à l'issue de laquelle le retrait de confiance au secrétaire général du parti a été adopté avec mise en place d'une instance de coordination devant assurer la gestion des affaires du Front dans l'attente de l'élection d'un successeur de Baâdji. Sauf que ce dernier n'a pas tardé à réagir en retournant à son bureau quelques heures plus tard et accuser, dans un point de presse, ses opposants de «baltaguis» et de faire venir des «personnes étrangères au parti». Il ira plus loin en organisant une riposte il y a dix jours de cela quand des dizaines de ses partisans venus de nombre de wilayas du pays ont, à leur tour, organisé un rassemblement de soutien au même endroit. Un sit-in tenu en présence des adversaires de Baâdji qui, eux aussi, ont réédité leur coup en initiant un «sit-in parallèle». Des adversaires dont la demande au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales en vue de la tenue d'une session extraordinaire du comité central est toujours en attente d'une réponse depuis des semaines. Or avec ces auditions par la police de membres du comité central du parti hostiles au secrétaire général sur plainte de ce dernier, c'est une autre phase du bras de fer entre les deux camps qui commence. M. K.