C'est finalement pour une grève cyclique de deux jours par semaine que le conseil national du Cnapeste a opté. La décision a été prise tard dans la soirée du samedi. Le débrayage commencera dès la première semaine du mois de novembre. La décision est motivée par l'impossibilité des enseignants à continuer à subir la pression exercée par les plans pédagogiques exceptionnels mais également par l'érosion du pouvoir d'achat. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Moins d'un mois après la rentrée des classes, le secteur de l'éducation renoue avec la contestation syndicale. La trêve visiblement fragile est rompue. Le conseil national du Cnapeste a, en effet, entériné la décision d'entamer une grève cyclique de deux jours par semaine à compter de la première semaine du mois de novembre. La décision a été prise à l'issue du conseil national du syndicat autonome qui a duré deux jours, et qui s'est achevé tard dans la soirée de samedi. L'option de la grève a fait l'unanimité même si les différents conseils nationaux ont proposé plusieurs formes, y compris la grève ouverte. Après débat et délibérations, c'est finalement la grève cyclique qui a été votée. Qu'est-ce qui motive une telle décision ? Messaoud Boudiba, le porte-parole du Cnapeste, explique que « cette décision d'aller vers une grève cyclique s'explique par la situation générale dans laquelle se trouve le secteur, tant au plan social que professionnel. Pour le côté purement professionnel, il existe une trop grande pression sur les enseignants en raison du volume horaire imposé par les plans exceptionnels. À cela s'ajoutent les conditions d'exercice de la profession puisque dans certains établissements scolaires, le protocole sanitaire est loin d'être respecté. Pour tenter de régler certaines situations intenables, des chefs d'établissement ont tout simplement regroupé deux groupes pédagogiques, ce qui a créé une anarchie qui devient insupportable pour les enseignants. À cela s'ajoute un volet purement social avec l'érosion du pouvoir d'achat ». Pour toutes ces raisons, explique-t-il, le choix du débrayage devenait inévitable. Des conditions de travail que de nombreux syndicats avaient dénoncées, laissant planer la menace, à peine voilée, de recourir à la grève. Réunis sous la bannière de l'Intersyndicale de l'éducation, de nombreux syndicats du secteur avaient attiré, dès la reprise des cours, l'attention de la tutelle sur les risques d'un retour à la contestation, en raison non seulement de revendications toujours en suspens, mais également et surtout de l'érosion du pouvoir d'achat. En plus de la révision de la grille des salaires, du rétablissement de la retraite proportionnelle et sans condition d'âge, de la révision des programmes et des méthodes d'enseignement, les syndicats du secteur réclament un strict respect des engagements de la tutelle en ce qui concerne la révision du statut particulier. La réouverture de ce dossier, longtemps considéré comme tabou par les différents ministres qui se sont succédé à la tête du ministère de l'Education, n'a pas permis d'instaurer une trêve de longue durée. Bien au contraire, pour de nombreux syndicats, sans échéancier clair, ce chantier ne servira qu'à faire gagner du temps à une tutelle qui n'a pour le moment pas commenté cette agitation qui caractérise le secteur. N. I.