Le ministère de l'Enseignement supérieur renouvelle sa promesse de mettre fin au désordre qui caractérise le fonctionnement et la gestion du système des œuvres universitaires. Le responsable du secteur évoque une série de réformes structurelles et profondes, dont la réalisation se fera au fur et à mesure. C'est dans ce contexte que les responsables du secteur ont distribué, hier, lors d'une cérémonie qui a eu lieu au siège du ministère, 30 ambulances aux équipements ultramodernes au profit de quelques Directions des œuvres universitaires. Massiva Zehraoui- Alger (Le Soir) - Cette opération constitue l'un des aspects du programme de réforme engagé par le ministère de l'Enseignement supérieur, dans son chapitre consacré à l'amélioration des prestations fournies par les cités U, a expliqué le responsable du secteur, Abdelbaki Benziane. «La distribution de 30 ambulances au profit des Directions des œuvres sociales vient concrétiser ce projet», a-t-il déclaré dans son allocution lue par son secrétaire général. Il a considéré qu'il est très important de doter les cités universitaires d'ambulances modernes, car elles «font partie des équipements essentiels dans le paysage estudiantin, notamment dans l'enceinte des campus». Comme elles garantissent la prise en charge rapide et efficace des étudiantes et étudiants, en particulier dans les pôles universitaires implantés dans des régions plus ou moins isolées, et par conséquent, loin des structures de santé. La distribution de ces ambulances de type Mercedes Benz renforcera ainsi la flotte existante, qui passera de 141 à 171 ambulances réparties à travers 441 cités universitaires. Abdelbaki Benziane a souligné que d'autres opérations de ce genre seront effectuées progressivement, afin de doter le maximum de cités U. Il a, par ailleurs, réitéré «son engagement» de venir à bout de la «mauvaise» et «hasardeuse» gestion du système des œuvres universitaires. Il reconnaît, à ce titre, que les conditions des cités U se sont dégradées de façon inquiétante ces dernières années, laissant place à une anarchie totale sur tous les plans (transport, restauration, confort...) Rappelons que cet amer constat a été confirmé par le bilan de l'évaluation rendu public au mois de mars dernier. Celui-ci avait révélé de graves insuffisances dans le mode de gestion des cités universitaires, relevant que 40% d'entre elles se trouvent dans un état «moyen», tandis que 20% sont dans « un mauvais état». Le même rapport indique qu'en ce qui concerne l'eau potable, 21% seulement des cités universitaires en sont convenablement alimentées, 43% le sont moyennement et 36% en sont approvisionnées de façon médiocre. Abdelbaki Benziane a souligné que l'autre priorité de son département actuellement concerne l'aspect lié au confort au sein des chambres universitaires. En prévision de la saison hivernale, il assure que les services des œuvres universitaires ont été appelés à veiller au fonctionnement correct et ininterrompu des systèmes de chauffage. Une question, d'ailleurs, qui a entraîné récemment le mécontentement de plusieurs résidents des cités, qui ont organisé des sit-in dans l'enceinte même de leurs résidences universitaires. Il y a lieu de signaler que dans 74% des cités U, le chauffage ne fonctionne pas, selon le même rapport cité. D'ailleurs, la restauration, le chauffage ainsi que le transport sont, selon le ministre, «les points qui reviennent souvent dans leurs revendications». La conduite à tenir est par conséquent claire, selon les responsables du secteur. À savoir, «tâcher d'être le plus fidèle possible à la feuille de route tracée par le responsable du secteur et qui traite justement toutes ces questions». Les responsables des Directions des œuvres universitaires de plusieurs wilayas ayant assisté à la cérémonie souhaitent «se conformer autant que possible à ce plan», et ce, en engageant «des réformes concrètes sur le terrain». Ils font savoir que la restauration d'un certain nombre de résidences universitaires dont l'état est délabré est toujours en cours. Les représentants de l'enseignement supérieur ont, d'autre part, précisé que leur département compte s'attaquer, après cela, à l'insécurité qui règne dans les résidences universitaires, avec pour intention, de mettre en place des mesures draconiennes pour protéger les étudiants, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de ces structures. Malgré un budget annuel conséquent, le problème de la gestion des cités universitaires s'est toujours posé avec acuité. Il suffit de faire un tour dans les dortoirs ou réfectoires des étudiants qui y résident, pour voir l'ampleur de l'insalubrité et des conditions catastrophiques d'hébergement. On ne compte plus le nombre de fois où le gouvernement a promis d'améliorer la gestion médiocre de ces résidences mais, aucune de ces promesses n'a jusque-là abouti ! M. Z.
