LE PR�SIDENT DE LA SOCI�T� ALG�RIENNE DES PHARMACIENS AU SUJET DU RETARD DANS LA MISE EN PLACE DE L�AGENCE NATIONALE DU M�DICAMENT

�Des ministres y voient un empi�tement sur leurs pr�rogatives�

Farid Benhamdine est le pr�sident de la Soci�t� alg�rienne des pharmaciens (SAP), et son nom revient avec insistance dans les milieux pharmaceutiques pour prendre les destin�es de l�Agence nationale du m�dicament qui peine, jusque-l�, � �tre mise en place. Il a longuement dissert�, hier, sur les ondes de la Cha�ne III de la Radio alg�rienne, justement sur l�utilit� de cette agence dans la r�gulation du march� du m�dicament. C�est m�me la panac�e � ses yeux.
Lyas Hallas - Alger (Le Soir) - Selon Farid Benhamdine, la Commission nationale consultative du m�dicament et des produits pharmaceutiques est, comme son l�indique, �consultative� et n�a aucun pouvoir de d�cision pour r�gler quoique ce soit. �C�est bien de s�offrir un tel cadre de concertation, de dialogue. C�est un cadre qui nous manquait, c�est vrai, mais j�esp�re que �a ne va pas durer longtemps. Parce que ce sont toujours les autorit�s qui d�cideront�, souligne-t-il. Ainsi, il s�est interrog� sur le causes ayant retard� la mise en place de l�Agence nationale du m�dicament, instaur�e par la loi 08-13 du 20 juillet 2008. Cela fait maintenant trois ann�es et demie et elle n�a toujours pas vu le jour. Il affirmera que ce retard r�sulte plut�t d�une �volont� d�lib�r�e�. �C�est qu�il n�y a aucun lien hi�rarchique entre le ministre de la Sant� et l�Agence, qui est ind�pendante dans sa gestion, assur�e par un conseil d�administration o� sont repr�sent�s plusieurs minist�res : la Sant�, la S�curit� sociale, les Finances, le Commerce, les Affaires �trang�res� � le domaine du m�dicament est plurisectoriel �, et son directeur est un haut fonctionnaire de l�Etat nomm� par le pr�sident de la R�publique et disposant donc d�un pouvoir de d�cision. Or, les ministres pensent qu�elle va empi�ter sur leurs pr�rogatives�, avance-t-il. Et d�ass�ner : �C�est la solution pour finir avec ces p�nuries r�currentes de m�dicament. Un ministre est de passage, mais la politique de sant� doit �tre p�renne. Nos ministres se croient les seuls � d�tenir la v�rit� mais la v�rit� doit �tre partag�e. Trois ann�es et demie apr�s son instauration par la loi, il n�y a m�me pas un chef de projet pour pr�parer sa mise en place de cette agence.�
�Il ne faut pas diaboliser les laboratoires pharmaceutiques�
Dans le m�me sillage, Farid Benhamdine, tout en exhortant � la promulgation des textes r�glementaires, mettant en place l�Agence nationale du m�dicament, a recommand� de �profiter de la copie revue et corrig�e de l�Agence fran�aise de s�curit� sanitaire des produits de sant� (AFSSPS)�. �L�Agence fran�aise a peut-�tre des travers � cause de l�affaire du M�diator (un antidiab�tique mis sur le march� par le laboratoire Servier en 1976 et n�a �t� retir� du march� qu�en 2009 malgr� les alertes sur ses effets au tout d�but des ann�es 90, alors qu�il a �t� retir� du march� bien avant par la plupart des pays d�velopp�s, ndlr). Mais �a va nous servir d�exemple pour �viter leurs erreurs�, a-t-il sugg�r�. �Votre nom revient avec insistance depuis un moment pour que vous prendre la direction de l�Agence alg�rienne �, lui dira l�animatrice. Et � Farid Benhamdine de r�pliquer : �L�Agence n�a pas besoin d�un pharmacien ou d�un m�decin mais d�un gestionnaire, d�un manager qui sait mener des �quipes.� Le pr�sident de la SAP (� ne pas confondre avec le SAP, Syndicat alg�rien des param�dicaux) a, par ailleurs, pris la d�fense des op�rateurs alg�riens en pharmacie, qui sont dans le collimateur du minist�re de la Sant� � cause de pratiques frauduleuses relev�es au bout d�une enqu�te interne men�e pour d�terminer les responsabilit�s dans la p�nurie encore perceptible du m�dicament. �Il y a des brebis galeuses, certes, mais pas 38 op�rateurs. Il faut les aider � produire, � faire de la recherche et non les diaboliser. Nous avons plut�t besoin d�une politique de sant� claire, affich�e et surtout appliqu�e�, dira-t-il.