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A FONDS PERDUS
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Publié dans Le Soir d'Algérie le 28 - 02 - 2012


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Notre ami Abdelmadjid Bouzidi vient de publier chez ENAG Editions, le recueil de ses chroniques hebdomadaires parues dans le Soir d�Alg�rie et le Quotidien d�Oranau cours des quatre derni�res ann�es(*). La participation des universitaires aux d�bats citoyens est plus que souhait�e et A. Bouzidi s�implique activement dans ce qui, � ses yeux, doit �tre une �longue discussion�. L��conomie est-elle d�ailleurs autre chose qu�une �longue discussion�, comme il semble le sugg�rer d�entr�e de jeu ?
Les contributions sont r�unies par th�mes, au nombre de neuf, avec une attention particuli�re pour le p�trole, les politiques industrielles, l�emploi, le ch�mage et les salaires, l�entreprise, l�ouverture �conomique, le lib�ralisme et le r�le de l�Etat, la d�mocratie, le r�formisme et le socialisme. Le traitement des th�matiques emprunte un ��il � facettes multiples� qui allie avec ma�trise les aspects th�oriques et pratiques, techniques et politiques. La r�flexion est essentiellement orient�e sur �la d�finition de l��conomie de march� et ses diff�rentes variantes et de ce qui peut la distinguer du capitalisme d�une part ; et du lib�ralisme �conomique, d�autre part�. Le d�bat sollicit� sur ces d�finitions aide � comprendre la nature du syst�me �conomique alg�rien, si tant est que celui-ci existe dans sa forme aboutie. Une chronique, plus que jamais d�actualit�, r�sume mieux que tout le reste la conviction profonde de l�auteur : �L��conomie alg�rienne a besoin de d�mocratie.� Il y voit la r�ponse � �l�impuissance av�r�e du syst�me politique, jusque-l� en place, � g�rer les revendications sociales, politiques et �conomiques �. A ses yeux, le mal tient � trois monopoles fortement install�s : le monopole politique exerc� par le parti unique, le monopole id�ologique de la pens�e unique qui a impos� le �politiquement correct� exerc� par le parti-Etat et le monopole �conomique qui r�duit l�activit� �conomique � la propri�t� d�Etat et au secteur public. La d�mocratie n�est pas inh�rente au march�. L��conomie de march� n�a pas besoin de d�mocratie et ne la g�n�re pas m�caniquement. Bien mieux, dans les pays du Sud, il y a m�me le risque de voir le march�, laiss� � lui-m�me, d�truire la d�mocratie. Aussi, une transition r�ussie est celle qui adosse les r�formes �conomiques � une v�ritable ouverture politique consacrant l�Etat de droit et les libert�s. A contrario, �sans r�gulation politique d�mocratique, le fonctionnement de l��conomie de march� en Alg�rie, comme dans les pays du Sud, accentuera les in�galit�s sociales�. Dans ce contexte, un Etat moderne qui r�gule l��conomie de march�, pour �tre efficace, doit assurer trois conditions qui participent toutes � la construction d�une citoyennet� : le consensus politique autour d�une loi fondamentale n�goci�e dans la transparence, d�mocratiquement admise et respect�e de tous ; la coh�rence administrative et l��galit� de traitement des administr�s ; la coh�sion et le compromis sociaux. Nous sommes au c�ur d�un processus de r�formisme progressiste, pour ne pas dire de gauche, qui n�est autre qu�un programme d�action sous-tendu par une id�ologie qui cherche �� construire, sous l��gide de l�Etat, un compromis social entre les int�r�ts du march� et de ses repr�sentants et les int�r�ts du monde du travail�. �Le r�formisme de gauche cherche � concilier la comp�titivit� �conomique impos�e par la mondialisation et le progr�s social qui consiste � assurer une s�curit� sociale minimum garantie � l�exemple du salaire minimum garantie� : droit � �tre soign� lorsqu�on est malade, droit � un logement pour s�abriter, droit � des prestations d�centes en cas de cessation d�activit�, droit � l��ducation et � une formation permanente. La garantie de ces droits, par le jeu des r�gulations juridiques et des interventions de l�Etat social, assure la citoyennet� politique. Cette citoyennet� est �galement au c�ur de ce carrefour d��changes que constitue l��conomie. L��conomie comme �science citoyenne� est, en effet, signe d�ouverture et de pluralisme. Ouverture sur les savoirs d�autres disciplines et sur leur croisement ainsi que sur les savoirs qui y naissent, sur le dialogue avec la �soci�t� civile� �mergente. La revue Alternatives �conomiques relevait r�cemment � ce propos : �Il est probable que, sans reprise en main par les citoyens non seulement de la finance et des politiques �conomiques, mais aussi des savoirs �conomiques qui constituent les cadres cognitifs de ces derni�res, la crise actuelle va s�aggraver, peut-�tre de fa�on dramatique. Les �savants fous� n�existent pas seulement du c�t� des questions du climat, des OGM, du nucl�aire ou de l�embryon humain. L�homo demens est une esp�ce assez r�pandue �galement chez les �conomistes les plus influents. La �technoscience � � un n�ologisme qui d�signe le complexe scientifico-industriel qui va du laboratoire au march� et inversement � existe aussi en �conomie, avec les m�mes appuis et lobbies d�affaires.� Bouzidi est conscient de cet �cueil et soutient que les exp�riences r�ussies de l��conomie sociale de march� plaident pour un triptyque qui devrait inspirer un projet pour l�Alg�rie : �conomie de march�, d�mocratie, coh�sion sociale. Le tout assis sur des institutions repr�sentatives, espaces de d�lib�rations et de d�bats. C�est justement ce qui nous fait d�faut, d�plore A. Bouzidi : �Dans notre pays, il est ais� de constater que nous n�avons pas de v�ritables institutions, c'est-�-dire des structures organisationnelles qui fonctionnent selon des r�gles bien �tablies et surtout o� s�exerce une autorit�, un �morceau de pouvoir�. La tradition chez nous reste, comme le diraient les Fran�ais, de tendance jacobine et la r�gle est celle de la concentration du pouvoir en un centre de gravit� par o� passent toutes les d�cisions importantes. Les pratiques, tant politiques qu��conomiques, sont finalement peu ouvertes sur les institutions, m�me si les textes de loi accordent � celles-ci un r�le dans la gestion de la cit�.� Les chances de r�ussite de la relance et de la croissance sont �troitement associ�es � la r�ussite de la construction institutionnelle en relation avec trois sph�res sensibles : les droits de propri�t�, l�application �quitable des lois et r�glements, la corruption. Ce processus d�institutionnalisation, tant esp�r�, r�sultera de la multiplication et de l��largissement des espaces de d�bats, de concertation et de maturation des d�cisions strat�giques. Il ne s�oppose pas au besoin et � l�attente d�Etat exprim�e par les citoyens qui est d�autant plus forte qu�elle est l�gitime : �L�id�e est de rendre l�Etat plus efficace dans la conception et la r�alisation de ses politiques publiques en �vitant d�ob�rer les finances publiques, d�aggraver les d�ficits budg�taires. En un mot, il s�agit de g�rer efficacement les actions de l�Etat sans les amoindrir.� En Alg�rie, l�Etat a trois d�fis � relever : 1. Rechercher et obtenir une croissance �conomique forte, soutenable et endog�ne - 2. Rechercher de mani�re permanente � am�liorer la comp�titivit� des entreprises - 3. Renforcer sans discontinuer la coh�sion sociale qui suppose une am�lioration du bien-�tre social de chacun. �Si ce projet d�Etat moderne est admis, la r�forme d�Etat clarifie son sens et pr�cise le chemin critique de sa mise en �uvre�, conclut A. Bouzidi.
A. B.
(*) Abdelmadjid Bouzidi, Economie alg�rienne : �clairages, ENAG Editions, Alger, 460 pages.


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