Quel curieux titre, n'est-ce pas, amis lecteurs ? D�embl�e, on se pose la question de savoir quel type de rapport il puisse exister entre le fugitif, les envahisseurs et l�abstention. Je t�cherai de m'en expliquer, mais pour ce faire, j'en appelle d�j� � la m�moire de tout un chacun, pour lui demander de se �transporter� dans les ann�es 1970. A cette �poque, souvenez-vous, l'unique cha�ne de t�l�vision alg�rienne diffusait une s�rie tr�s suivie, intitul�e Le fugitif et dont David Vincent �tait le h�ros principal. Celui-ci, victime d'un complot ourdi par des extra-terrestres, devait constamment changer de r�sidence pour les fuir, d'autant plus qu'il �tait pratiquement le seul � pouvoir les d�masquer et � contrecarrer leur projet de colonisation de la Terre. Et la particularit� de ces envahisseurs, ou le d�tail qui permettait de les reconna�tre, se situait dans �leur index coup�. Voil� donc l�explication que je devais aux lecteurs concernant le fugitif et les envahisseurs. Quant � la deuxi�me explication relative � l�abstention qui, selon la presse nationale, plane sur les �lections � venir, qui embarrasse les partis politiques, dans le sens o� contrairement aux l�gislatives, beaucoup d'entre eux peinent � susciter l�engouement des �lecteurs, du fait de l�indigence du discours �lectoral pr�sent� et de la qualit� des candidatures soumises au choix populaire. L�abstention in�vitable de mon point de vue, risque d��tre exacerb�e davantage par un �l�ment anodin de prime abord, mais qui doit �tre pris au s�rieux dans ce qu�il peut induire comme d�sordre dans les rangs des �lecteurs. Il s�agit de l�encre ind�l�bile, cette substance liquide, noire ou color�e, utilis�e lors des l�gislatives pass�es et dans laquelle nous avons tous, �lecteurs que nous �tions, tremp� �goul�ment� notre index gauche. Et ind�l�bile, elle l��tait vraiment puisqu�elle a r�sist� aux frottements, � l�eau de Javel et m�me aux produits dissolvants les plus performants ; impossible de la d�tacher ou de la faire partir le lendemain du scrutin des derni�res l�gislatives, encore moins les jours qui suivirent. Bien apr�s les �lections, elle l��tait encore l�, pr�sente, tenace, ancr�e, incrust�e, pugnace sur tous les index� nous faisant ressembler, par certains aspects, aux envahisseurs sus-d�crits. La comparaison s�arr�te l� bien s�r, parce qu�il n�est pas question pour moi de comparer les honorables �lecteurs aux Martiens mais, avouezle amis lecteurs, la tentation �tait plus forte. Voil� donc pour l�explication concernant la m�taphore utilis�e dans le titre de cette contribution. Sinon, hormis les militants de partis qui avaient, lors des �lections l�gislatives, �motif � arborer leur doigt� en signe de ralliement et d�engagement, pour les �primo votants�, ceux de la gent f�minine notamment, le souci �tait r�el dans le sens o�, au-del� de l�esth�tique ou du simple caprice, la g�ne �tait manifeste et l�encre tellement ostentatoire. Certaines d�entres elles ont �t� r�duites, en dernier ressort, � masquer leur doigt de sparadrap, compte tenu de la g�ne physique occasionn�e mais aussi pour �chapper aux quolibets des quidams dans la rue qui ne voulaient pas rater cette occasion pour mettre leur grain de sel. Ceci a contraint certaines d�entre elles � r�fl�chir s�rieusement sur l�attitude � adopter aux prochaines �lections. Beaucoup d��lecteurs aussi, au sens civique pourtant �lev�, ont affirm� d�ailleurs, qu�on ne les y reprendrait pas et qu�ils seraient forc�s, par devers eux et quelque part � leur corps d�fendant, �d�aller � la p�che� le 29 novembre prochain, c'est-�-dire : s�abstenir ! Ne s�agit-il pas l�, au-del� de la cocasserie de la situation, d�un probl�me m�ritant d��tre pris en charge par l�autorit� publique ? Alors, et en attendant de �red�couvrir� le vote �lectronique, ne vaut-il pas mieux revenir � l��margement sur la liste �lectorale au lieu d�enduire l�index de l��lecteur de toute encre, f�t-elle sympathique ? Et ainsi faire �conomiser aux collectivit�s locales et � l�Etat toutes d�penses superflues (encre, encriers, chiffons) si on part du principe qu�il n�y a pas de petites �conomies. L�autre avantage d�coulant de cette proposition est � rechercher en terme de �d�roul� de l�op�ration de vote elle-m�me, puisque on optant pour la simple signature de l��lecteur au lieu de son empreinte, on obtiendrait un gain de temps facilitant la t�che des encadreurs des bureaux de vote d�une part et, d�autre part, profitable � l��lecteur lui-m�me qui peut ainsi se lib�rer de son devoir �lectoral avec un minimum de contraintes, tout en pr�servant �son int�grit� physique�. Ceci est largement faisable d�autant plus que ni l�encre ind�l�bile, tout comme d�ailleurs la pr�sence d�observateurs �trangers, ne font partie du corpus �lectoral de notre pays. Et puis, entre nous, la pose de l�empreinte estelle un gage fiable et suffisant � 100% ? En conclusion, si cette proposition venait � �tre prise en compte, cela voudrait dire que l�abstention ne serait pas uniquement d�origine politique, mais pourrait d�couler d�un fait exceptionnel comme celui que je viens de d�crire supra. Si cette th�orie est recevable, j�en revendique, modestement, la paternit�. N�anmoins, si l�on persiste maintenant � m�enduire l�index gauche avec cette fameuse encre, je n�aurais d�autre ressource que de lever l�index droit, pr�ventivement, pour pronostiquer une participation, non pas de 52,53 ou 55% comme Belkhadem ou 40 � 45% comme Daho, mais une abstention major�e de 3 � 5 points au moins, de ce qui est pressenti pour le scrutin � venir. A bon entendeur... (*) Cadre sup�rieur � la retraite