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De l'incontournable guerre des id�es
Publié dans Le Soir d'Algérie le 14 - 02 - 2013


Par Hocine Benmedakhene
La r�sistance des patriotes et d�mocrates �gyptiens au projet totalitaire des ikhouanes est plus qu'admirable. Un combat continu de deux ann�es, des occupations de rues, jours et nuits, des mots d'ordre de plus en plus pr�cis � la foi pour faire tomber le r�gime dictatorial et corrompu de Moubarak et pour refuser la fatalit� d'un ordre m�di�val encore plus archa�que ins�min� dans les m�andres de la haine, de la cupidit�, de l'arrivisme, du pass�isme et de la soumission.
Feu Hachemi Cherif aurait parl� de double rupture. Je connais peu d'Alg�riens, ayant v�cu, la mort dans l'�me, la trag�die sanguinaire de plus d'une d�cennie o� des milices arm�es et longuement entra�n�s (avec l'argent des f�odalit�s du Golfe) dans les camps d'Afghanistan s'en prenaient � des civils, des intellectuels, des femmes et des enfants d�sarm�s et nullement pr�par�s � subir une telle avalanche de violence et de barbarie, injustement appel�e �guerre civile�, qui ne se sentent pas interpell�s quant au sort qu'aurait subi, dans un contexte infiniment plus favorable � l'islamisme et au terrorisme, ce peuple alg�rien dont la bravoure n'a d'�gale que son humilit�. Le film des �v�nements d'In Am�nas le prouve magistralement encore une fois. Nous ne serons jamais assez reconnaissants aux patriotes civils et militaires qui ont emp�ch� le pire de se produire, n'en d�plaise � ceux qui, se d�couvrant l'�me d�mocrate, paradent � longueur de colonnes pour nous faire regretter cet acte �minemment patriotique que fut l'arr�t du processus ��lectoral� de 1992. Kamel Daoud a mille fois raison (dans les colonnes du Quotidien d'Oran) d'affirmer que les islamistes sont les enfants de la dictature et non de la R�volution. En r�alit�, il s'agit pour les peuples d'Afrique du Nord d'entamer et de g�rer une rupture vis-�-vis du syst�me moribond bas� sur la rente, la sp�culation et la corruption, qu'elles proviennent du p�trole ou de subventions douteuses et int�ress�es, et d'entamer le long processus qui m�ne vers la modernit� et l'insertion dans la civilisation humaine contemporaine. L'islamisme n'est pas une n�gation de ce syst�me, il n'en est que le prolongement logique et, n�cessairement, plus violent. L'islamisme n'a pas de projet de soci�t� propre, il n'est pas l'alternative aux dictatures bureaucratiques, il n'en est que l'expression la plus accomplie pour asseoir plus confortablement les couches parasitaires de la soci�t� dans leur avidit� d'accro�tre sans limites leurs fortunes d�j� bien mal acquises. Dans ce cas, il ne peut que recourir � bien plus d'ali�nation et de coercition pour perp�tuer un pouvoir dont les limites historiques sont devenues criantes. Le nationalisme, � l'�preuve du pouvoir, a progressivement �puis� son potentiel r�volutionnaire pour devenir d�cadent et de moins en moins convaincant et a laiss� place � un magma id�ologique usurpateur de la foi se nourrissant de l'ignorance de la citoyennet� et de l'Etat de droit. Il n'est point un hasard que ce soient les islamistes qui succ�dent d'abord aux pouvoirs bureaucratiques. Parions, par ailleurs, qu'ils n'auront aucune volont� � soustraire leurs pays respectifs des griffes n�ocoloniales des anciens pays colonisateurs ou � emp�cher leur maintien dans un �tat de sous-d�veloppement r�voltant. C'est gr�ce � sa grande arm�e l'ANP, ses forces de s�curit� et ses citoyens courageux, qui, les armes � la main, ont, avec un courage rarement �gal� dans l'Histoire de l'humanit�, d�fendu le droit � l'Alg�rie � construire un avenir prosp�re loin des desseins macabres et t�n�breux auxquels on la pr�destinait. Ce fut la victoire du patriotisme. Vaincu, dans sa dimension hideuse et inacceptable, l'islamisme fut r�cup�r� dans une alliance, en apparence contre nature, par le nationalisme d�cadent, qui en profita pour reprendre l'initiative, sur la base d'un consensus permettant de perp�tuer ce m�me syst�me. Il n'est point �tonnant, dans ces conditions, que le pouvoir politique s'enlise dans des r�formes, politiques, �conomiques, �ducatives�, sans lendemain avec une r�p�tition syst�matique des m�mes �erreurs� et des m�mes fautes d�o� ce sentiment de statu quo et �de faire semblant� qui nous colle � la peau. Ce syst�me ne peut se d�passer lui-m�me combien le voudrait-il bien ! Un syst�me en arrive � sa fin que d�j� il a cr�� les conditions de son d�passement. Ces conditions existent-elles dans nos pays d'Afrique du Nord ? Ce ne sont pas les questions qui sont impertinentes mais les r�ponses qu'on peut donner ! Ce d�bat n'est pas neutre ; de nombreuses contributions y font allusion sans pour autant que leurs auteurs ne prennent le risque de s'aventurer, du moins de mani�re franche, � �clairer nos esprits d�j� suffisamment brouill�s. A partir de quels outils et de quelle grille d'analyse devons-nous d�cortiquer la r�alit� en cours lorsque nous apprenons � nos d�pens que cette m�me r�alit� nous prend au d�pourvu et chamboule radicalement nos certitudes et nos assurances ? Le Mali n'a pu r�sister � l'offensive de l'islamisme et du terrorisme, l'�gypte y fait face avec un courage exemplaire, les couches moyennes et modernes de la Tunisie r�sistent au quotidien aux assauts mesquins et contrebandiers d'Ennahda, les Marocains, prot�g�s par les institutions, tr�s stables, du r�gime ch�rifien, apprennent � g�rer et � dig�rer la mouvance islamiste relativement timor�e, parce que fortement contr�l�e et int�ress�e. On se rend compte que les pays o� l'Etat est relativement pr�sent et disposant d'une infrastructure �conomique certaine, la r�sistance � l'avalanche islamiste est plus grande et qu'inversement les Etats dits en �d�liquescence�, c�est-�-dire ne disposant ni de base �conomique impliquant de larges couches de la soci�t� dans le proc�s de reproduction, ni d'administration centralis�e consensuelle et localement pr�sente, n'ont d� leur salut qu'� une intervention �trang�re. Cette derni�re n'a lieu que lorsqu'aucun des protagonistes n'offre assez de garanties aux int�r�ts occidentaux. S'en offusquer rel�ve soit de la myopie politique soit de la d�magogie et d'un populisme r�volu et sans perspective. Oui, dans les principaux pays de l'Afrique du Nord, objectivement les conditions mat�rielles (rapports sociaux), les crises structurelles � r�p�tition et le n�cessaire d�veloppement de nouvelles forces productives exigent imm�diatement des changements radicaux dans la gouvernance et la gestion de ces Etats. Ces derniers doivent changer de nature de mani�re � permettre l'�mergence et la promotion de l'individu responsable de ses actes, conscient de ses droits et en mesure de n�gocier, � tout moment, la contre-partie de ses apports � la soci�t� et � la production des richesses. Qu'il soit porteur de capital � investir ou de force de travail � mettre en �uvre, cet individu doit disposer de sa libert� et du cadre juridique ad�quat, contemporain et opportun pour pouvoir s'atteler � sa mission historique de cr�ation et d'entretien de l'entreprise �conomique. Certes, c'est une v�rit� simple et vieille mais bien r�elle qui se perd dans les marais id�ologiques o� lib�ralisme primaire, populisme corrupteur, nationalisme d�cadent, gauche en d�perdition encore � la recherche des lendemains enchanteurs et de la �contradiction principale�, islamisme en gestation pour trouver les meilleures voies pour s'ins�rer dans les rouages du pouvoir� se disputent les podiums de la m�diocrit� et du ridicule. A croire que la politique est l'art du culot, de l'ignorance et de la b�tise. Il n'est pas surprenant, dans ces conditions, que les taux d'abstention � toutes les �lections, �propres� ou pas, soient aussi �lev�s et que l'outil du suffrage universel n'est utilis� que pour le rendre encore plus caduc. Comment expliquer que sur un probl�me �tactique�, en apparence simple, � savoir participer ou non � telle ou telle �lection, les mouvances dites d�mocratiques, c�est-�-dire porteuses plus ou moins intuitivement d'un projet de soci�t� moderne, s'entre-d�chirent, se d�composent et d�sorientent totalement leur �lectorat potentiel, qu'autour des questions d'alliances apparaissent des dissensions majeures sur les strat�gies d�voilant souvent une indigence politique des ��tats-majors� de cette m�me mouvance qui finit toujours par donner un statut et un charisme d�mesur�s et ill�gitimes � ses leaders ? Jamais le besoin du travail et du r�le des intellectuels ne fut aussi important ; face � la perversion syst�matique des concepts politiques (militance, soci�t� civile, soci�t� politique, d�mocratie, modernit�, gauche/droite�) l'effort de d�finition, d'�clairage et de vulgarisation est effroyablement faible. Transformer le �sens commun� ne peut �tre une vue de l'esprit ou un luxe, c'est un boulot dont on ne peut se passer. C'est une fonction qui revient, en premier lieu, aux milliers d'enseignants, d'artistes, de cadres, de journalistes et de militants. Ceux-l� ne peuvent s'y atteler que si ceux dont le m�tier est de remodeler et de rendre intelligibles les concepts et les id�es le font avec plus de s�rieux, de comp�tence et, surtout, loin de toute paresse ou complaisance, et leur fournissent des outils op�rationnels. Il est �vident que bien des espaces de d�bats et de pol�miques intenses sont encore � cr�er ou � d�velopper. Ce travail ne peut �tre exclusivement universitaire, les politiques, � l��chelle de l'Afrique du Nord, ont � cr�er de v�ritables institutions de r�flexion, d'�laboration et de formation � m�me de transformer le consid�rable potentiel acquis � l'id�al humain d'aujourd'hui en une force active, motiv�e et agissante. Contrairement aux syst�mes archa�ques, la modernit� ne peut se construire sur le simplisme, la b�tise et la d�magogie ou le flou id�ologique. Ses cat�gories sont la libert�, la clart� des id�es, la fiabilit� du projet politique et le courage des opinions. Il est une diff�rence fondamentale entre ceux qui meurent le c�ur plein de haine avec l'espoir d'emprunter un raccourci vers le paradis c�leste et ceux qui meurent g�n�reusement pour que d'autres puissent mieux vivre. A ce prix, nous ne pouvons nous suffire d'un �Smig d�mocratique� cher � une classe politique obsol�te. C'est d'une conception harmonieuse, conqu�rante et r�volutionnaire, en mesure d'insuffler de l'engagement d�sint�ress�, du courage, de l'abn�gation, le besoin de cr�ation et d'action, une nouvelle doctrine dont on a le plus besoin. La s�cheresse, la d�solation et la pauvret� des programmes de partis politiques, en ce sens, sont
bien r�v�latrices. C'est en dehors des anciens faux clivages, des organisations arriv�es au cr�puscule de leur existence et d'un encadrement fatigu� aux ressorts rouill�s et rong�s par leur ego et habitudes politiques malsaines que nous trouverons les solutions et moyens pour faire �merger un nouvel encadrement politique et construire le ou les partis modernes qui sauront porter le projet politique de la modernit� � son terme.


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