C'est la rentrée, premier rituel, les embouteillages. La frénésie s'empare de la capitale «abandonnée » pendant le mois d'août, en raison des congés et des départs en vacances. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Finies les vacances ! Klaxons, files de véhicules, la capitale renoue avec la congestion routière. Après presque deux mois (juillet et août) où c'était plutôt fluide, notamment dans le centre-ville, les inévitables embouteillages font leur rentrée. Le trafic routier a repris depuis déjà presque une semaine avec le retour des aoûtiens. L'accès au centre-ville demande de la patience. Rejoindre son travail à l'heure demande beaucoup de calculs. C'est de nouveau la galère pour les automobilistes. Le problème de la circulation routière est le calvaire de tout un chacun. Pour prendre le volant, il faut prendre son mal en patience d'abord. Quelques automobilistes optent pour des plans B : les raccourcis. Mais là encore, ce n'est pas toujours un succès. Les petites ruelles ne nous sauvent pas toujours. Souvent, on est même pris au piège. La plupart sont devenues d'ailleurs des sens interdits. Autre astuce : sortir de chez soi très tôt avant les autres, pourquoi pas à 7h, ou sortir un peu plus tard après 8h30, pour éviter les heures de pointe. Là encore, ce n'est pas gagné puisque le flux de trafic est à toute heure. Les heures de pointe à Alger, c'est toute la journée. Ni l'ouverture de trémies, ni les nouvelles rocades n'ont contribué à fluidifier la circulation. Des élargissements de voies, notamment dans certains points noirs, sont en train d'êtres effectués. C'est le cas de l'autoroute menant de Blida vers Alger, où la chaussée fait l'objet d'un élargissement au niveau de Birkhadem. La colonne Voirol, à Alger, connaît également des travaux de réaménagement. La situation ne peut que s'aggraver, avec la rentrée scolaire, prévue demain, dimanche. Des solutions pour décongestionner la circulation La Direction des Transports de la wilaya d'Alger, de son côté, a annoncé depuis plus d'une année l'installation d'un centre de régulation de la circulation. Il devait régler le problème de la circulation, avertir sur les accidents et les bouchons, mais il n'est toujours pas opérationnel. Des parkings à étages sont en cours de réalisation dans plusieurs communes de la capitale. En attendant, deux projets de parkings ont été concrétisés. Les parcmètres, notamment dans la commune d'Alger- Centre, et les parkings intelligents. Le projet pilote a été réalisé par la commune de Sidi M'hamed. Des experts proposent, de leur côté, le développement d'un réseau de gares intermodales, l'amélioration des transports en commun, la centralisation de la gestion des parkings, la création d'un système de tarification cohérent entre les transports en commun, les zones bleues et les parkings, organiser et centraliser la gestion d'un réseau complet de feux tricolores dans le centre-ville ainsi que la révision du plan de transport, qui n'a pas été revu depuis 2004. Interdiction de stationnement en deuxième position La DGSN (Direction générale de la Sûreté nationale) a fait sa rentrée, en annonçant de nouvelles mesures. Cette dernière a annoncé avoir pris des mesures sévères contre le stationnement en deuxième position, derrière des véhicules automobiles garés. «Des patrouilles spéciales pour lutter contre ces dépassements seront déployées pour lutter contre ce phénomène», précise la DGSN. Pour ne pas gêner la circulation des voitures et des personnes, le stationnement est interdit sur les passages réservés aux piétons, les trottoirs, les intersections et virages, les entrées de garages, etc. Pour la rentrée, la DGSN compte aussi renforcer les opérations de contrôle notamment avec la remise en fonction des radars. S. A. ABSENCE DE FEUX TRICOLORES Une aberration, selon M. Lazouni Mohamed Lazouni, président de l'Association prévention routière, estime qu'«Alger qui peut être considérée comme la capitale de l'Afrique ne dispose que de 4 à 5 feux tricolores». Pourtant, rappelle-t-il, «il y a déjà 25 ans, les pouvoirs publics ont promis la réalisation de 100 carrefours avec des feux rouges et il y a une année, on nous promettait 500 carrefours équipés de feux rouges». La télécabine entre Bab-El-Oued et Bouzaréah, sur 3km, poursuit le spécialiste, devait être opérationnelle en janvier dernier, jusqu'à ce jour, le projet n'arrive toujours pas à prendre son envol. Il qualifie également la navette maritime entre El Djamila (ex-la Madrague) de «manège pour adultes». Au départ, dit-il, cette navette devait desservir le côté Est de la capitale, entre la Pêcherie et Tamentfoust. «Au dernier moment les pouvoirs publics se sont rendu compte qu'il n'y a pas de quai d'accostage », a-t-il indiqué. Selon lui, Alger «ne dispose pas de plan de transport cohérent. Chaque commune décide de son plan et il n'y a aucune harmonisation entre les 57 communes d'Alger», a-t-il souligné. Pointant du doigt les sens uniques et sens interdits, décidés anarchiquement, ce spécialiste dit ne pas comprendre pourquoi l'on n'autorise pas le stationnement sur les deux côtés dans les cas des routes à sens unique. M. Lazouni qui s'interroge sur le rôle de l'ECGTU (entreprise de gestion de la circulation du transport urbain), se demande également comment l'on peut autoriser l'importation d'une moyenne de 300 000 à 500 000 véhicules annuellement, sans leur prévoir des espaces de stationnement. S. A. La Sûreté nationale à pied d'œuvre La présence sur le terrain des unités de la sécurité nationale sera renforcée. Pour la rentrée sociale et scolaire, la DGSN (Direction générale de la Sûreté nationale) a mis en place un plan pour renforcer ses actions de prévention et de sécurité. La Sûreté nationale nous promet «une année sécurisée». La DGSN adapte son calendrier à l'heure de la rentrée sociale et scolaire qui aura lieu aujourd'hui. L'institution se mobilise et se déploie sur le terrain. Après s'être déployée sur les plages, c'est donc dans les villes et devant les établissements scolaires que la Sûreté nationale compte répartir son effectif. Le directeur de la sécurité publique à la DGSN, Aïssa Naïli, a indiqué, hier, lors d'une conférence de presse, qu'un plan d'action a été mis en place pour la rentrée. «Nous allons assurer une présence policière en continu, notamment en période nocturne», a indiqué ce responsable. Selon lui, les éléments de la police seront renforcés sur le terrain pour sécuriser les villes et les citoyens. Ainsi, pour lutter contre la délinquance et les incivilités, la DGSN a multiplié des patrouilles motorisées et pédestres dans les lieux accueillant du public, à l'exemple des gares routières et ferroviaires, les universités, les établissements scolaires, en ciblant plus particulièrement les foyers de la délinquance. La Sûreté nationale a indiqué aussi avoir intensifié des opérations de sécurisation au moment des créneaux horaires enregistrant une forte activité délictuelle (criminalité, banditisme et violence). La police a également décidé de lutter contre toute forme d'incivilité, à l'exemple des nuisances sonores, des tapages nocturnes et de tous les désagréments causés aux citoyens. La présence policière sera aussi renforcée, selon la DGSN, dans les centres urbains à risque pour réduire au maximum le sentiment d'insécurité chez la population. Pour lutter contre la violence dans les stades, les services de police ont procédé à la généralisation de la mesure de désignation de fonctionnaires de police, en qualité de responsables de l'encadrement des supporters des équipes professionnelles de la ligue 2. Ils auront pour principale mission la sensibilisation des supporters et la collecte d'information à des fins d'évaluation des risques. Les mêmes services comptent également lutter contre toutes les formes d'atteinte aux règles d'hygiène et de salubrité publique en milieu urbain. Ce plan comprend l'interdiction de l'occupation illégale de la voie publique par les marchands ambulants et les vendeurs à la sauvette, matériaux et déblais de chantiers, l'interdiction du commerce parasitaire devant les établissements scolaires et la répression des infractions liées à l'urbanisme, notamment les constructions illicites. Gestion de la circulation et de la sécurité routière Les services de la Sûreté nationale comptent mener une guerre contre la violence routière. Les éléments de la police chargés de la circulation routière seront ainsi présents en force au niveau des carrefours et intersections enregistrant un important trafic routier. C'est ce qu'a assuré M. Naït El Hocine, commissaire principal. Selon lui, se déploiement assurera «une bonne couverture des heures de pointe, en veillant à garantir la fluidité du trafic et la sécurité des usagers». La DGSN a indiqué qu'une action a été engagée en partenariat avec les services techniques des collectivités locales pour traiter l'ensemble des aspects liés à l'entretien de la signalisation routière et l'actualisation des plans de circulation. «La sécurité routière sera également renforcée à travers l'élévation, au maximum, de la probabilité de sanctions pour les auteurs d'infractions génératrices d'accidents et l'intensification des contrôles mobiles et inopinés en vue d'une plus grande efficacité, a indiqué la DGSN. Mise en placed'une brigade de sécurité routière Une brigade de sécurité routière «BSR» sera créée à titre expérimental au niveau de la capitale. C'est ce qu'a indiqué hier, le directeur de la sécurité publique à la DGSN. Cette brigade, souligne-t-il, aura pour mission de réprimer les infractions génératrices d'accidents commises en circulation routière, notamment les manœuvres et dépassements dangereux, le non-respect des distances de sécurité, la circulation des poids lourds sur la voie de gauche... «Les effectifs de cette brigade, qui seront astreints au port de l'uniforme, évolueront à bord de véhicules et motos banalisés pour un effet de surprise», a-t-il indiqué. S. A. Bilan du Plan Azur de la saison estivale La Sûreté nationale a mobilisé 160 000 policiers à travers l'ensemble du territoire pour la saison estivale. Dans un bilan de son Plan Azur présenté hier, la DGSN a indiqué que 30 23 interventions diverses ont été effectuées. Ceci a permis l'enregistrement de 264 infractions dont 38 liées à des atteintes aux personnes, 64 à des atteintes aux biens, 46 relatives à des atteintes à la tranquillité publique, 36 à des atteintes à l'hygiène et santé , 66 à des atteintes liées à l'utilisation de jet-ski et 14 relatives à l'exercice des activités de gardiennage des véhicules sans autorisation. 356 personnes ont été interpellées au cours des différentes interventions. Par ailleurs, concernant les accidents de la circulation, la DGSN a enregistré, durant la saison estivale, 3 672 accidents dans les zones urbaines, ayant causé 4 512 blessés et 178 décès. Les éléments de la Sûreté nationale ont souligné qu'une baisse de 19% en nombre d'accidents a été enregistrée par rapport à l'année écoulée, 53% de baisse par rapport au nombre de blessés et 1% par rapport au nombre de décès.
