L'école s'est transformée en «machine à bachotage». Une situation inacceptable pour la ministre de l'Education qui annonce une révision du système d'évaluation. Le contrôle continu, introduit dans le cadre de la réforme, a été dévoyé de son objectif initial. Il faudra cependant attendre la rentrée 2016-2017 pour connaître les résultats de la réflexion engagée. Nawal Imès - Alger (Le Soir) Refusant d'évoquer un «échec» de la réforme, la ministre de l'Education reconnaît néanmoins que plusieurs objectifs de cette dernière n'ont pas été atteints et nécessitent des rectificatifs. Sur le terrain, les résultats escomptés n'ont pas été réalisés pour plusieurs raisons. Plutôt que de devenir un lieu où s'épanouissent les enfants, l'école est devenue, aux dires de Benghebrit, «une machine à bachotage». Le contrôle continu, initialement introduit pour un meilleur suivi, a vite montré ses limites. Les enseignants sont engagés dans une course à l'évaluation au détriment de l'acte d'apprendre. En cause, selon Benghebrit, l'acte pédagogique qui n'a pas beaucoup changé et qui n'encourage nullement la créativité. Les élèves sont réduits à restituer sans réfléchir le contenu des livres et ceux qui ne rentrent pas dans le moule peinent à obtenir de bonnes notes. C'est, selon Benghebrit, le résultat d'une mise en application d'une réforme sans préparation au préalable ni des enseignants ni des inspecteurs. Pour mettre un terme à cette situation, la ministre de l'Education plaide pour le recours aux résolutions des problèmes. Pour y arriver, le ministère a entamé la réécriture des programmes, la révision du processus scolaire mais également celle du contenu des livres scolaires. Il faudra cependant attendre la rentrée scolaire 2016-2017 pour connaître les résultats de la réflexion à ce sujet. Invitée du forum de la radio, la ministre de l'Education a été interpellée au sujet de l'impact de la chute des prix du pétrole sur son secteur. Benghebrit affirme que les concours de recrutement auront bien lieu au mois de mars et que les mesures annoncées par le Premier ministre ne concernent pas son secteur. Cela n'empêche pas, dit-elle, son secteur d'adopter le principe de rationalisation du budget dans un secteur où, dit-elle, beaucoup de dépenses sont «inutiles». Actualité oblige, Benghebrit a évoqué le front social estimant que le premier trimestre s'était passé dans des conditions plutôt acceptables avec pas plus d'une à deux semaines de retard dans certains lycées. La ministre a évoqué les nombreuses rencontres avec les syndicats qui, à quelques rares exceptions, n'ont pas eu recours à la grève en dépit des revendications posées. Pour Benghebrit, l'heure est à la mise en application des revendications arrachées à hauteur de 95%. Les 5% restants demandent un peu plus de temps même si la ministre dénonce «l'intox» qui, souvent, perturbe le bon déroulement de l'année scolaire. En comparant la situation des enseignants entre 2008 et 2014, la ministre estime que beaucoup d'améliorations ont été enregistrées sur le plan social.
